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est interdite sans autorisation écrite préalable

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Association pour la préservation et la conservation

du patrimoine culturel

et traditionnel

d' Erstein

 

 

 

 

 

Notre devise :

Conserver le passé,

dans le présent,

pour pouvoir le transmettre

au futur

 

 

 

 

 

 

Le premier site a été créé le

1er novembre 2012

par son webmestre

et propriétaire

Jean Louis Eschbach

sous la dénomination

Vieil-Erstein.fr

 

Il a été clos le

1 / 7 / 2018

avec 600 000 clics

à son actif.

 

Ce nouveaux site a été ouvert le

1er juillet 2018

Il appartient désormais à l'association et est mis en oeuvre par :

 

Jean Louis ESCHBACH

 

 

 

 

 

 

 

Ancienne version du 

site Vieil-Erstein.fr avait

 

600 000  clics

au compteur

 

auxquels se rajoutent

 

Site Vieil-Erstein.alsace nouvelle version

 

clics

 

soit plus d'un million de clics

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

COMMUNIQUES

 

 

*

 

 

 les 3èmes mardi

de chaque mois

 

 

Réunion

 du   comité

 

à 20h en la

salle Conrath

de la Maison

des Œuvres

 

 

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Assemblée générale

2022

de l'association a eu lieu le

31 mars 2023

 

à 20h en la

salle Conrath

de la Maison

des Œuvres

 

La prochaine AG

est prévue pour

mars 2024

 

 

 

-ooOoo-

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Association

Le Vieil Erstein

ùn rund um's Kanton

1 place de

l'Hôtel de Ville

67150  ERSTEIN 
 

 

Téléphone :

03 88 98 64 99

 ou 

06 86 56 40 68

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’âme des maisons alsaciennes

 



 

L'Alsace est au cœur de l'Europe et aux carrefour des influences culturelles. Elle rassemble une multitude de traditions

et de compétences qui se retrouvent dans la manière de concevoir l'habitat.

 

La typicité des maisons alsaciennes est mondialement connue. Ce qui l'est moins c'est l'âme de ces maisons. Entrons

à l'intérieur de celles ci et découvrons les pièces à vivre, le mobilier, les accessoires de tous le jours, tout ce qui

concours à la qualité de vie alsacienne.

 

Ouvrons donc la porte du bonheur....



Les matériaux qui donnent le ton de l’intérieur

 

Le parquet de la stub posé à joints vifs, est cloué sur les lambourdes. A noël, le sapin fait partie du décors.

Les sols en bois et en carrelage

 

Traditionnellement le sol de la cuisine, et parfois de l'entrée, est dallé de grès ou de granit. Celui de l'arrière-cuisine est en terre battue. Les dalles de pierre ont été peu à peu remplacées par du ciment ou un carrelage plus moderne, sauf dans quelques maisons modestes ou attachées à la tradition.

 

Le parquet de la stub posé à joints vifs, est cloué sur les lambourdes. A noël, le sapin fait partie du décors.

Dans les pièces d'habitation, « Stub » au rez-de-chaussée et chambres à l'étage, les sols sont recouverts d'un parquet en sapin à larges lames. Ces planchers ne sont pas ajustés à rainures et languettes, mais simplement joints à vif, cloués ou chevillés sur les lambourdes. Jadis ils étaient lavés et brossés très souvent. Les ménagères y jetaient du sable pour retenir la boue et les saletés que l'on apportait de la cour. Avant de le balayer elles

l'arrosaient avec une poterie spéciale, percée d'un trou. De nos jours, ils sont soigneusement cirés et l'on quitte

ses sabots avant d'entrer.

 

Une cloison de bois isole les deux lits de la Stub. Elle comporte deux ouvertures, un armoire et une horloge intégrée dans le style des lambris qui recouvrent les murs.

 Les cloisons en lambris

 

Dans la "Stub", les murs sont recouverts de lambris jusqu'au niveau des appuis de fenêtres ou sur toute la hauteur de la pièce. Composés de panneaux de chêne, de noyer, de merisier ou de sapin, sculptés de moulures de style Louis XV ou Louis XVI, ils sont teintés au brou de noix et cirés.

 Une cloison de bois isole les deux lits de la Stub. Elle comporte deux ouvertures, un armoire et une horloge intégrée dans le style des lambris qui recouvrent les murs.

 

L'alcôve occupe une place particulière. Cette cloison en bois qui isole un espace d'intimité destiné aux maîtres

de maison comporte deux larges portes encadrées de montants et d'une traverse haute ajourée. Elle est

construite en noyer, en merisier, ou plus modestement en sapin, gravée à plat ou sculptée en relief. Entre les

deux ouvertures fermées d'un rideau se trouve une armoire ou une horloge intégrée dont les panneaux

reproduisent les motifs des lambris. Dans le Sundgau l'alcôve, composée d'une cloison complète, en partie

ajourée, et fermée par une porte surélevée, à deux battants, s'apparente aux lits clos bretons.

 

Aucune des cloisons ne constitue un mur porteur et seul le mur à feu offre une certaine résistance. Aussi la

tentation est grande, de nos jours, de les abattre pour ne conserver que de vastes pièces à vivre au rez-de-

chaussée.

 

Les poutres et les plafonds

 

Les plafonds bas des maisons paysannes sont à poutres apparentes avec plancher sur solives, et plus récemment garnis d'un hourdis de plâtre sur lattis de sapin.

 

Les poutres sont moulurées, teintées en brun foncé ou peintes en faux bois, en blanc ou en gris. Ce plafond peut être recouvert de panneaux ou, dans le vignoble d'une boi­serie moulurée, plaquée sous les solives, constituant des caissons à motifs décoratifs. Une corniche très saillante, à fleur de solivage, sert d'étagère pour ranger des livres ou des assiettes décorées.

 

Dans les Vosges, les poutres du pourtour sont souvent munies de lattes chevillées qui ménagent des niches

de rangement. Parfois les plafonds sont peints de motifs décoratifs : rinceaux, feuilles d'acanthe à la

Renaissance, rameaux noirs ou ocre sur fond blanc, légèrement bleuté au XVIIe siècle, puis motifs linéaires,

rosaces, coeurs affrontés peints à la détrempe en jaune, blanc et bleu. Cette coutume s'est perpétuée.

 

jusqu'au XXe siècle puisque l'on trouve encore, dans certaines « Stub », des plafonds peints en style Art

nouveau, ou « Buxtehude », du nom de la localité allemande où les artisans étaient invités à faire des stages.

Leur décor à l'huile, composé de fleurs stylisées, de rinceaux et de filets d'encadrement de pur style 1900, a

bien résisté à tous les nettoyages de printemps.

 

La mode consista ensuite à cacher les solives appa­rentes sous un faux plafond fait de fines lattes de sapin

enduites de plâtre et chargé d'une masse compacte de paille et d'argile. Cette garniture de torchis n'a pas

survécu à la vogue récente du style rustique.

 

Buffet de coin en sapin polychrome. La partie supérieure y compris la « cave», contient la vaisselle, la partie inférieure, le linge de table.

Les rangements intégrés

 

Dans la "Stub" on utilise de nombreux meubles intégrés dans les cloisons, assortis au lambris. Le plus important d'entre eux est l'alcôve avec son armoire qui s'ouvre à la fois du côté de la chambre et de la salle commune et sert de penderie et d'armoire à linge.

 

La façade donnant sur la « Stub » est toujours d'une menuiserie soignée, alors que le côté intime est en sapin, sans décor. L'alcôve peut contenir aussi un boîtier d'horloge, généralement en bois fruitier.

 

Le buffet de coin est intégré dans les lambris. En noyer, merisier ou sapin polychrome, il est assorti à l'ensemble des boiseries et se compose généralement de deux corps superposés. Un compartiment ouvert, appelé « Keller » (cave), sépare les deux éléments. Le corps supérieur peut être remplacé par une série d'étagères disposées en ordre décroissan

 

Dans les encoignures se logent de petites armoires à une porte, accrochées en hauteur. Lune en particulier, appelée « Coin du Bon Dieu », décorée d'un crucifix ou du monogramme du Christ et qui contient les titres de propriété, une Bible de famille et des livres de prière, tient lieu d'autel familial.

 

 

 

L'entrée est pavée de grandes dalles de grès le coffre de mariage et la rampe d’ escalier à balustres attestent de la position sociale de la famille

Vivre dans une maison alsacienne

 

L'entrée de la maison ou « Hüsehre »,

 

assez vaste, commande toutes les pièces : au fond la cuisine, sur la rue la « Stub » et son alcôve, et sur l'arrière la « Kleinstub ».

L'entrée est pavée de grandes dalles de grès le coffre de mariage et la rampe d’ escalier à balustres attestent de la position sociale de la famille.

 

Le sol est en grès des Vosges, alternativement rose et gris, carrelé ou dallé, les murs, enduits ou recouverts de papier peint, sont ponctués de portes moulurées ou décorées de peintures polychromes à inscriptions. L'escalier de bois qui permet d'accéder aux chambres en constitue l'élément décoratif majeur, avec sa rampe à balustres tournés, de section carrée ou à planchettes découpées en doubles tenailles. Le départ est somptueusement sculpté de moulures en volutes, de frises de fleurs et de rosaces.

Autrefois on plaçait dans l'entrée, le long des murs, les bancs à gibet et les bancs-coffres où l'on rangeait les ballots de lin, de chanvre ou les réserves de bois de chauffage. De nos jours, elle est devenue une pièce de

prestige. On y trouve de beaux meubles de famille : un coffre de mariage polychrome daté et marqué, un vieux

rouet garni de rubans, un miroir traditionnel. Les sabots crottés, les vieux vêtements de travail accrochés à la

rampe, (les paniers de pommes de terre, de noix, de fruits juste cueillis, ont disparu au profit d'un décor plus

« bourgeois ».

 

Dans dans la stub, la table de coin sert aux repas familiaux. Elle peut parfois être complétée d'une table à abattant, le grand poêle de faïence assure nuit et jour, le confort de tous

La Stub

 

Clef de voûte de la vie familiale, la salle commune, ou « Stub », concentre un ensemble d'éléments fonctionnels et symboliques nécessaires à la vie domestique. Pièce d'usage quotidien, bien que l'on n'y cuisine pas, elle est aussi un lieu de parade, symbole d'une lignée.

 

D'abord pièce à manger, elle possède une table, entourée de sièges.

 

Dans dans la stub, la table de coin sert aux repas familiaux. Elle peut parfois être complétée d'une table à abattant, le grand poêle de faïence assure nuit et jour, le confort de tous

 

Rectangulaire, celle-ci se trouve traditionnellement située sur la rue, dans le coin du mur pignon. La hiérarchie

des places, l'ordonnancement du service, sont strictement déterminés. Dans le coin opposé, se trouve le buffet

à deux corps superposés. Le corps inférieur contient le linge de table, d'usage quotidien en Alsace, et le corps supérieur, la vaisselle.

 

La « Stub » est aussi la pièce à vivre où la famille se tient le plus souvent réunie, surtout pendant les veillées.

Elle constitue enfin la pièce à dormir du couple des maîtres de maison. Les lits nuptiaux se font face dans

l'alcôve. Un coffre à linge, une armoire intégrée, complètent les possibilités de rangement. L'époux dort du côté

de la rue et l'épouse, plus protégée, sur la cour.

 

C'est enfin une pièce destinée à attester le rang de la famille dans la communauté villageoise. Les plafonds caissonnés, les murs lambrissés, les boiseries, la galerie ajourée de l'alcôve, les meubles assortis en noyer

ou en sapin polychrome, marqués aux nom et prénom de l'épouse et à la date de son mariage, composent

un ensemble harmonieux. Après la Seconde Guerre mondiale la « Stub » a été définitivement abandonnée

pour devenir une pièce réservée aux grandes fêtes familiales.

 

Autour de l’évier de pierre maintenant alimenté en eau courante, sont disposés, sur des étagères, les différents produits et ustensiles nécessaires à la cuisine

La cuisine

 

La cuisine est située au fond de la maison, sur la façade arrière et prend jour sur l'étroite venelle qui la sépare de la construction mitoyenne. Elle constitue tout d'abord la pièce à eau. Pour satisfaire à cet usage bien spécifique, le sol est recouvert de dalles de grès, plus récemment de carrelage.

 

Autour de l’évier de pierre maintenant alimenté en eau courante, sont disposés, sur des étagères, les différents produits et ustensiles nécessaires à la cuisine. L’eau nécessaire aux activités culinaires était autrefois amenée dans des seaux, à partir du puits situé dans la cour. De nos jours l'eau courante arrive directement sur l'évier de grès qui n'a pas changé.

 

Mais la cuisine est aussi la pièce des feux. Tous les foyers de la maison sont regroupés, le long du mur à feu, sous une vaste hotte qui collecte les fumées et les vapeurs : l'entrée du poêle de la « Stub », la grande cuisinière maçonnée qui sert à cuire les repas, le foyer pour la

nourriture des animaux et l'entrée du four à pain, dont la voûte elle-même est construite à l'extérieur. La

grand-mère, veille à charger le poêle et à éteindre les lanternes, lampes à huile et bougeoirs que l'on dépose

pendant le jour sur le foyer.

 

Les meubles de rangement sont rares et les gros récipients en grès : pots à saindoux, à vinaigre, reposent

directement sur le sol. Les ustensiles à manche, écumoires, louches, cuillères à pots en fer ou en cuivre, sont suspendus sous la hotte, au-dessus de la cuisinière.

 

Des planches rudimentaires, fixées le long des murs, supportent les plats et pots de service. Une étagère basse,

près de l'évier, abrite les seaux d'eau fraîche. On remarque aussi l'absence quasi totale de table et de chaises.

En effet on ne mange jamais à la cuisine et les femmes y travaillent debout, avec pour seul appui l'évier ou la cuisinière.

 

La salle de bain

 

Dans une ferme alsacienne, la salle de bains incarne la modernité. Elle n'existait pas, à l'origine, dans le dispositif de l'habitation, faute d'eau courante et de préoccupations d'hygiène. Mais elle apparaîtra entre les deux guerres dans les fermes les plus aisées.

 

La pièce du premier étage, entre les deux chambres, paraît la mieux adaptée à cet usage. Située juste au-dessus de la cuisine, elle peut être raccordée de la manière la plus directe et la plus économique au réseau sanitaire. Par ailleurs, la chaleur dégagée par le conduit de cheminée qui passe obligatoirement dans cette pièce, suffit en général à la chauffer.

 

En matière de décoration, outre les impératifs dictés par l'usage de l'eau et des appareils sanitaires, et en l'absence de modèle traditionnel, tout est possible dans les limites du bon goût et d'une certaine sobriété. L'association de carrelage et de portes anciennes de récupération intégrant baignoire, lavabo et placards, constituent une solution en harmonie avec l'ensemble de la maison. Les carreaux de terre cuite émaillée seront préférés aux carreaux anciens qui, du fait de leur porosité, posent des problèmes d'entretien. Néanmoins, on évitera les matériaux d'imitation ou de composition synthétique comme contraires à l'esprit même d'un aménagement rustique.

 

La pièce du cordier au Musée Alsacien

 

 

 

 

La pièce atelier

 

Dans la plupart des villages, souvent une des pièces est affectée à la profession du maitre de maison. C’est souvent le cas pour les tisserands, les potiers, les cordiers…

 

Le chauffage

 

Les feux

 

Dans les habitations qui comptent une seule pièce au rez-de-chaussée, il n'existe qu'un conduit de cheminée adossé au mur à feu, ou mur de refend, séparant la cuisine de la salle commune.

 

Le mur à feu, dans la cuisine, concentre tous les foyers de la maison: cuisinière, four à pain, et foyer du poêle de la stub. Deux groupes d'appareils y aboutissent : la cuisinière, les fours divers et le poêle de la « Stub » dont le chargement et le nettoyage se font depuis la cuisine, sans risque de salir la « belle chambre ». Dans les maisons plus vastes, à deux pièces d'habitation au rez-de-chaussée, il y a deux conduits de cheminée et deux poêles communicant avec la cuisine.

 

Tous les fours de cuisson se trouvent alignés sous une vaste hotte en torchis qui recueille les fumées. Ils sont

édifiés en briques réfractaires et fermés par des portillons en fer forgé. La cuisinière constitue l'élément le plus important. Elle se compose d'un vaste parallélépipède de briques maçonnées, recouvert d'un plateau en pierre

ou en fonte, percé de trous ronds pour emboîter les plats de cuisson. II faut y ajouter l'ouverture du four à pain,

le foyer à cuire la pâtée des animaux et la chaudière à lessive, sur lesquels on pose de vastes cuveaux en fonte.

 

La grand-mère est responsable du bon fonctionnement des feux et de tous les luminaires (lanternes, bougies,

lampes à huile) qui sont aussi entreposés dans la cuisine pour éviter tout risque d'incendie dans une maison particulièrement inflammable. Les bougies et lampes à huile servent à éclairer les chambres quand on monte se coucher.

 

Le poêle

 

Le poêle chauffe toute la maison et constitue l'élémermt vital de la « Stub ». En terre vernissée, ou « Kachelofe »,

il est fabriqué par des artisans poêliers. Sa conception remonte au xve siècle. Au début, il s'agissait d'un dôme en argile piqué de pots en terre cuite, fermés par des carreaux pour augmenter le rayonnement de la chaleur.

 

Dans le Sudgau, le poêle "Kunscht" comporte un degré sur lequel on peut s'asseoir ou se coucher. Il est garni de carreaux de terre vernissée bruns ou verts à décors rustiques.

 

Peu à peu ces carreaux prirent une forme carrée et furent décorés de tout un bestiaire fabuleux, puis, au xviie siècle, de symboles religieux et, au XVIIe, de décors néo-classiques. Le poêle en fonte a son origine dans la taque qui, du fond de la cheminée, communiquait la chaleur à la pièce voisine.

 

Puis s'imposa l'idée de réaliser un cube fermé. Les plaques, retenues ensemble par des cornières, furent

historiées de scènes bibliques, de motifs héraldiques, de sujets allégoriques ou historiques.

 

Le poêle en fonte rectangulaire (« Platenofe »), ou à tambours (« Tromelofe »), composé de cylindres

superposés en forme de pyramide, est répandu surtout dans le nord, près des fonderies de Dietrich.

Monumental, abondamment décoré de scènes religieuses ou profanes, il participe du caractère prestigieux de

la « Stub ». Ne comportant pas de four il n'est pas utilisé pour cuire les repas. On peut néanmoins maintenir

les plats au chaud pendant le service, y mettre le lait à cailler ou des fruits à sécher. Enfin, le poêle est

surmonté d'un séchoir à linge composé de barres de bois horizontales, maintenues par des montants fixés au

plafond.

 

Les pierres « chauffe-lit »

 

La stub est son alcove constituent le seul espace chauffé de la maison. Les autres chambres sont glacées en hiver et l'on y remédie en chauffant les lits. Dans les milieux aisés, près de la frontière lorraine, on utilise des ustensiles en métal : bassinoires en cuivre, bouillottes en étain ou en cuivre en forme de bouteille, mais aussi cruches en grès de Betschdorf.

 

A la campagne on glisse le plus souvent sous la couette une pierre chauffe-lit ou « Bettstein » en terre réfractaire, ou en terre cuite vernissée. Les plus banales sont rectangulaires, ornées de dessins linéaires en creux et

percées de quatre ou six trous symétriques qui permettent de les sortir du four au bout d'un bâton. Les plus

riches sont de forme circulaire, percées au centre d'un trou rond et décorées de dessins porte-bonheur

disposés en cercle.

 

Dans les familles les moins riches, une ou deux pierres chauffe-lits sont jugées suffisantes. Ailleurs, chaque

enfant ayant atteint sa sixième année se voit remettre la sienne. Pour les vieilles femmes souvent veuves, elle

reste jusqu'au bout de leur vie le « compagnon de lit » le plus fidèle, lié à leurs souvenirs de jeunesse.

 

Dans les Vosges et les villages éloignés des centres de poterie, on utilise des moyens plus rudimentaires :

sachets de toile garnis de noyaux de cerises, galets le long du Rhin, sable dans des bouteilles en grès

appelées « moines » dans la plaine de la Hardt et la forêt de Haguenau.

 

Le mobilier

 

Dans la stub

 

La place de chaque meuble dans la maison n'est pas aléatoire, mais s'intègre dans un ensemble qui correspond à des préoccupations à la fois fonctionnelles et symboliques. Le dispositif de la « Stub » reflète ses multiples utilisations.

 

D'abord pièce à manger, elle possède une table entourée de sièges et un buffet. La table rectangulaire occupe une position de coin. Elle se distingue par un plateau amovible, maintenu par deux traverses taillées en queue d'aronde et des pieds, droits ou obliques, renforcés par des barres d'entre-jambe. Elle comporte en outre un grand tiroir contenant le pain, et un plus petit pour les

couverts.

 

Dans le coin opposé se trouve le buffet en noyer, à deux corps superposés avec panneaux chantournés et

corniche galbée. Dans les familles les plus modestes le buffet en sapin est orné de décors polychromes. Les

plus belles pièces de vaisselle sont exposées dans la niche intermédiaire. D'autres éléments mobiliers

rappellent les habitudes d'hygiène liées aux repas : fontaine, support d'essuie-mains accroché à la porte

d'entrée avec son « torchon de parade ».

 

Mais la « Stub » est aussi la pièce de repos de la famille. Le grand-père occupe le fauteuil près du poêle. Les

hommes prennent place sur le banc de coin, derrière la table. Les femmes font cercle au centre, assises sur

leurs chaises. Celles-ci, en noyer ou en sapin, comportent un dossier plat, chantourné, décoré de motifs

sculptés, peints ou marquetés, un siège à plateau de forme trapézoïdale qui repose sur quatre pieds divergents. Offertes au mariage, elles portent en inscription le nom de l'épousée et la date de la cérémonie.

 

La « Stub » constitue enfin une pièce à dormir. Les deux lits nuptiaux se font face dans l'alcôve, près du

berceau du dernier-né.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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