Les musiciens
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Marie-Auguste-Joseph SCHIRLÉ, est un compositeur, pianiste, organiste et maître de chapelle classique français, né le 5 avril 1895 à Epfig en Alsace, alors sous domination allemande, et mort le 23 septembre 1971 à Montrouge.
Auguste SCHIRLÉ naît le 5 avril 1895 à Epfig, d'un père clerc de notaire. Il est un digne représentant de la double culture française-allemande de l’époque, culture qu’il ne renia pas même au plus fort des deux conflits mondiaux qu’il traversa.
D’abord élève de frère Eugène de Matzenheim (violoniste), il suit de 1902 à 1909 l’enseignement de l’orgue et du piano de Victor Dusch, organiste titulaire de l’orgue d’Erstein. Il remplace de multiples fois le titulaire à l’orgue lorsque celui-ci dirige la chorale Sainte-Cécile.
Les premiers concerts d’Auguste SCHIRLÉ sont salués par la critique locale qui l'appelle « le jeune artiste du piano ». Il intègre ensuite le Conservatoire de Strasbourg en 1909 à l'âge de 14 ans, dans la classe d’orgue de Geßner qui fut le professeur de Dusch. Dès 1910 il rentre dans les classes (piano-composition-harmonie) de Marie-Joseph Erb, et remporte le 10 juillet 1914 son diplôme de technique et d’enseignement du piano. En direction d’orchestre, il suit la classe de Hans Pfitzner, qui donnera le 7 juillet 1916 en public la symphonie de son élève.
Avant l’armistice de 1918, il passe quelques mois au Conservatoire de Stuttgart auprès du pianiste Max von PAUER alors directeur de ladite institution. Il prendra des cours avec Erika von BINZER (élève DE RANAU-LITSZT). Il est titulaire de l’orgue de Benfeld de 1911 à 1918. À 19 ans, avec Martin MATHIAS (Cathédrale de Strasbourg), August STÖCKLIN (compositeur d’Issenheim), L. HUBER (Guebwiller), L.THOMAS (St Pierre le Jeune à Strasbourg), Victor DUSCH (titulaire St- Martin d’Erstein) et ROSIN encore élève, il inaugurera l’orgue Roethinger d’Erstein le 3 mai 1914.
Sa carrière de concertiste commence dans sa province natale. Elle débute lorsqu’il est très jeune à l’orgue d’Erstein puis entre 1910 et 1918 il sera régulièrement inscrit aux concerts d’élèves du Conservatoire pour y interpréter soit les œuvres du répertoire de piano soit ses propres œuvres. En février 1918 sera donné un concert de Printemps à la salle Offenstein d’Erstein où son travail sera mis à l’honneur.
Présenté par ERB à Charles-Marie WIDOR, il rentre dans sa classe de composition du Conservatoire de Paris pour préparer le Grand-Prix de Rome. Il est 3 fois candidat en 1922 –1923 et 1924. Il continue l’étude du piano avec Isidor PHILIPP.
En 1926 il obtient trois médailles aux Concours de Florence, une d’or pour le poème symphonique Le Taennchel op.34 et deux d’argent une pour son Miserere chœur et orchestre op.2, l’autre pour un quatuor à cordes Esyola op.22. Son œuvre sera couronnée par le prix de composition Gabriel Pierné en 1948.
Entre 1925 et 1939, il donne des concerts à Paris et Strasbourg. De multiples émissions diffusent plusieurs de ses œuvres à Radio Paris, Radio PTT, Radio Strasbourg, etc. Les chefs qui les ont dirigées sont PFITZNER, Paul de SAUNIÈRES, Maurice de VILLERS, Henri BRESSEL, René DELAUNAY, René ALIX. Ses œuvres ont été jouées jusqu’aux Etats-Unis.
Il épouse en février 1927 à Paris Léonie Lecerf dont il a trois fils : Aloyse, Xavier et Stéphane. Il cherche une situation stable propre à lui assurer les revenus constants nécessaires à l'entretien de la famille qu'il a fondée.
Auguste SCHIRLÉ est titulaire de 1933 à 1969 de l’orgue ABBEY de l’Église de l'Immaculée-Conception de Paris (rue du Rendez-vous à Paris XIIe) et Maître de Chapelle, poste qu'il conservera jusqu'en 1969. Simultanément il enseigne à l’école St Michel de Picpus qui en dépend. De même il donne des cours d'orgue au Lycée Saint Louis et au Lycée Stanislas de 1946 à 1969. Il créera les concerts spirituels à l’église de l’Immaculée Conception à la demande du curé de l’époque. Son répertoire est étonnant et dès 1936 il interprète les symphonies de WIDOR et jouera de nombreuses fois REGER que ce soit lors de manifestations religieuses ou à la Radio.
Il viendra tous les étés en Alsace et y prendra ses thèmes musicaux qu’il travaillera à Paris.
Il fait partie, dès sa création en 1949, des collaborateurs de la revue grégorienne de l’Abbé Ferdinand PORTIER en tant que rédacteur de la rubrique de l’orgue.
Il participe aux concerts après relevages de différents orgues. En 1966 après la restauration MÜLLER - il a 71ans - il donne son dernier grand concert à l’église de l’Immaculée Conception durant lequel ont été interprétées quelques-unes de ses œuvres. Au cours de ce concert se sont produits les artistes de l'O.R.T.F. (concert enregistré sur disque Pyral).
Il laisse un héritage musical de plus de 48 Opus (eux-mêmes très fournis) qui montre son aptitude à composer pour tous styles et tous genres. La musique alsacienne transparait dans son œuvre par de nombreux titres et rythmes populaires tels que : « Le Taennchel » « D’ald Bladaan am Wasserzoll » « Chansonnette Alsacienne » « Chantons le vin » « Le bon Vin d’Alsace », « Demain on dansera chez ma tante » ….
Auguste SCHIRLÉ meurt le 26 septembre 1971 à Montrouge. Il est inhumé dans la sépulture familiale au cimetière de Krautergersheim, village natal de sa mère dans lequel il passait toutes ses vacances.
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Victor DUSCH est né le 14 septembre 1879 - La Wantzenau fils de Xavier DUSCH et de KISTER Catherine décédé le 1er septembre 1935 à Erstein à l’âge de 55 ans
Le 8 février 1904 à Erstein, il a épousé Marie-Elisabeth GORDNER modiste, née le 21 décembre 1875 à Marckolsheim fille de Joseph GORDNER (1839-1895) employé des Impôts et de Catherine MEYER (1847-1912) modiste, décédée le 13 juillet 1945 à Erstein à l’âge de 69 ans
De cette union sont nés :
Ce fut, avant tout, l'oeuvre de son dynamique organiste, Victor DUSCH. L'ancien instrument acquis à Guebwiller, deux fois démonté/remonté, modifié par CALLINET et WETZEL, avec ses claviers de 49+2 notes et son pédalier de 18 notes, devait faire pâle figure, alors que le rayonnement musical de la région n'avait fait que de s'amplifier durant les 30 dernières années. Les attentes du public et des organistes, mais aussi les exigences du répertoire, n'avaient plus aucune commune mesure avec celles de la première moitié du 19ème, où on se satisfaisait d'organistes formés à l'école normale.
DUSCH dut s'armer de beaucoup de patience et de courage. En effet, la donne avait radicalement changé : depuis 1880, ce n'était plus la municipalité qui s'occupait de l'orgue, mais le conseil de fabrique. Lequel se plaisait à répéter qu'il n'avait "pas les moyens" (condition nécessaire et suffisante, d'ailleurs, pour ne pas en avoir).
La municipalité, déchirée par ses divisions, ne pouvait pas aider. En effet, de petit bourg, Erstein était devenu un pôle industriel. Le maire HILDT finit par démissionner en octobre 1905. Le nouveau maire, Jean-Georges ABRY, avait, lui, une toute autre envergure. Le temps de l'espoir revint pour ceux qui portaient des projets. Pour l'orgue, l'horizon ne s'éclaircit toutefois qu'en 1909, avec la prise de fonctions du recteur Jean-Baptiste BRETT. Le nouvel orgue fut mis à l'ordre du jour de la réunion du conseil de fabrique du 10/06/1912.
Visites et recherches
Victor DUSCH s'investit sans compter. Il emmena le trésorier de la Fabrique, Ignace WOERTH, visiter les orgues "en vue" de la région : on alla à Strasbourg, St-Pierre-le-Jeune cath. (qui était alors dans le bel état où ROETHINGER l'avait élevé en 1911), Strasbourg, St-Maurice (où le WEIGLE, 1899, permettait d'entendre les jeux à haute pression ; et il était tenu par Adolf GESSNER, qui avait été le professeur de DUSCH au conservatoire). On alla aussi dans le Haut-Rhin, à Colmar, collégiale St-Martin, ou se trouvait le chef d'oeuvre de Joseph RINCKENBACH (1911, et dont la destruction, dans les années 1970, fut l'une des plus cruelles pertes de l'orgue alsacien). La visite passa aussi par Guebwiller (cette fois Notre-Dame) où Charles MUTIN avait posé en 1908 une des merveilles de l'orgue symphonique dans le goût parisien. A Lapoutroie, aussi, où Martin et Joseph RINCKENBACH avaient posé en 1913 un instrument doté des meilleures couleurs post-romantiques alsaciennes. Pour compléter le tableau avec des références plus germaniques, on choisit Montreux-Vieux (Voit und Söhne, 1899), et Alpensbach (Würtemberg) pour admirer un orgue WALCKER.
DUSCH connaissait aussi Charles Marie WIDOR, qui avait inauguré le DALSTEIN-HAERPFER (1909) du Palais des fêtes de Strasbourg. Cet instrument semble avoir beaucoup influencé le projet de DUSCH, qui finit par réaliser un cahier des charges combinant des caractéristiques germaniques (GESSNER, WEIGLE, VOIT, WALCKER) et des traits plus français (RUPP, SCHWEITZER, MUTIN, WIDOR). On comprend qu'Edmond-Alexandre ROETHINGER (ami de WIDOR) était fort bien placé dans un tel contexte, et ce n'est pas pour rien que DUSCH avait fait visiter l'orgue de St-Pierre-le-Jeune.
Le cahier des charges obtint plusieurs réponses :
On demanda - évidemment - son avis à François-Xavier MATHIAS, en tant qu'expert diocésain, qui répondit le 16/05/1912 en faveur de ROETHINGER dont la belle-fille (épouse de Max) était une ersteinoise Marie Suzanne KLOTZ fille du brasseur A L’ANGE. Le 04/06/1912, le conseil de fabrique se décida donc pour l'offre la plus chère ! La commande fut passée début 1913, l'orgue devant être achevé pour Pâques 1914.
Un an de délai pour un 3-claviers de 60 jeux ! Voilà qui paraît incroyable un peu plus d'un siècle plus tard. Pour que ce soit possible, le facteur d'orgues n'était plus un artisan. En plus de son activité commerciale (déterminante), il était devenu un "intégrateur" : ROETHINGER faisait du "sur mesure" avec des composants standards. Il restait architecte de son instrument, et surtout, il pratiquait l'harmonisation du tout, pour transformer l'assemblage de composants en un instrument de musique.
Le devis de ROETHINGER, daté du 16/11/1912, propose un orgue constitué de "prima Materialen" (matériaux de premier choix), et inclue le nombre de tuyaux (4154). Avec le Hautbois au positif et une Trompette harmonique au récit. Quatre jeux sont empruntés par la pédale aux plans expressifs, et l'instrument est doté d'un jeu à haute pression par plan sonore. Il est précisé que les anches seront de type français "nach französischer Art". Languettes en laiton.
L'essentiel de la tuyauterie venait de Laukhuff (même si des tuyaux de Rohrer, Wetzel et Callinet ont pu être repris, évidemment totalement ré-harmonisés), et la console (élément clé d'un orgue du début du 20ème) fournie par Eisenschmid. Les sommiers étaient du type Boden, brevetés en 1878. C'est Edmond-Alexandre lui-même qui dirigea l'harmonisation, puisqu'on le retrouve installéà l'auberge "A l'Ange" d'Erstein début mars 1914.
L'inauguration
L'orgue fut inauguré le dimanche 03/05/1914 par Victor DUSCH, avec la participation de :
En introduction, le choeur d'hommes interpréta le "Veni creator" de F.X. WILL. Après deux discours, Martin MATHIAS exécuta la Fantaisie et fugue en Sol mineur de J.S. BACH. (Il est vrai que l'accord de Sol mineur initial, avec son pincé, permet même d'interrompre un discours si nécessaire). Auguste STÖCKLIN enchaîna avec la célèbre Cantilène (de la sonate 11) de RHEINBERGER. Puis le choeur enchaîna avec le "Bone Pastor" (Surrexit Pastor bonus ?) de Michael HALLER, en prélude à une procession festive. E. ROSIN prit alors le relais pour un "Moderato" d'Orazio BENEVOLI. Auguste SCHIRLÉ continua avec le Vivace de la sonate en Ré mineur de BACH. Vint ensuite le "Jubilate Deo" de Johann Kaspar AIBLINGER (par le choeur), l'Andante et la Toccata de Fernand de la TOMBELLE (op.23), par Louis HUBER, le Magnificat d'Eduard Gustav STEHLE. Léon THOMAS proposa un Adagio de LISZT et l'Angelus des "Scènes pittoresques" de Jules MASSENET. Puis le choeur et les cuivres entonnèrent le Tantum Ergo de Johann Josef VEITH. En conclusion, puisqu'Erstein se trouve définitivement en Alsace, tout le monde chanta le Grosser Gott, prolongé par le final sur ce choral (d'Adolf GESSNER) joué par un Victor DUSCH que l'on imagine bien déchaîner toutes les ressources de l'instrument.
Ce fut un des derniers grands moments, ici, de la Belle époque, et le monde d'avant-guerre allait disparaître.
La réception officielle eut lieu le 09/07/1914, et fut signée par François-Xavier MATHIAS, Victor DUSCH, Martin MATHIAS et Léon THOMAS le 01/01/1915.
Un orgue nouveau
Les originalités de l'orgue ROETHINGER sont nombreuses, à commencer par les quatre jeux à haute pression (les seuls survivants en Alsace). Résolument apparentés à l'esthétique romantique allemande, et destinés à renforcer le choeur de jeux de fonds, ces jeux sont en quelque sorte l'antithèse de la Réforme alsacienne de l'orgue. Ce qui démontre que Victor DUSCH n'était pas un "suiveur", appelé à appliquer à la lettre les idées de ses amis théoriciens. La réalité est toujours un peu plus compliquée que les schémas, et, si cet orgue est effectivement issu de la Réforme alsacienne de l'orgue, il ne faut pas le réduire à cela. En fait, DUSCH a fait preuve d'un éclectisme peu commun.
Autre originalité : les claviers vont jusqu'au La (58 notes). Le standard était alors 56 notes (jusqu'au Sol), et, plus tard, sous la pression du répertoire, on ira parfois directement à 5 octaves (61 notes, jusqu'au Do). L'étendue au La restera donc atypique. De plus, il y avait une pédale piano automatique, ce dispositif permettant de retirer automatiquement des jeux de pédale lorsque l'on quitte le grand-orgue, et de les remettre quand on y retourne. Elle était très élaborée, car c'était une combinaison libre de pédale (tous les jeux et accouplements de pédale, étant sélectionnables ou non par 16 boutons), appelée automatiquement.
A cette époque, la console avait une importance fondamentale. Il est précisé sur le devis que "Des Spieltisch ist der "Normal und internationalen Kongress im Mai 1909 zu Wien, unter dem Vorsitze des Privatdozenten, Hochwürden Herren Dr F.X. MATHIAS - Strassburg zu Stande gebracht und emphohlen worden ist". C'était donc une console "Congrès de Vienne 1909", conçue pour être ergonomique.
Avec ses Plein-jeux au grand-orgue et au positif, son positif doté de deux Mutations indépendantes (une Quinte, une Tierce), et avec ses emblématiques Doublette et Cornet au grand-orgue (et les anches "françaises"), l'instrument est en avance sur son temps, et annonce le néo-classicisme. Il peut aller loin dans les aigus, sachant qu'en plus, il dispose de quatre accouplements à l'octave aiguë. En effet, la liste des accouplements, à l'origine (et donc voulue par DUSCH) était : I/I (annulateur grand-orgue), II/I, III/II, III/I, I/P, II/P, III/P, II/I 4' (réelles), III/II 4', III/I 4', III/P 4', II/I 16', III/II 16', III/I 16' et accouplement général. Les combinaisons fixes à l'origine étaient : P, MF, F, tutti sans anches et tutti avec anches. La combinaison libre était appelable globalement ou pour chacun des 4 plans sonores, les accouplements pouvant être appelés indépendamment. Pour la compléter, il y avait un appel "jeux à mains" (rendant les dominos actifs en plus de la combinaison) global, et pour chaque plan sonore. Il y avait aussi un annulateur de Mixtures et un retrait général des jeux.
En 1917, ordre fut donné, par les autorités, de réquisitionner les tuyaux de façade des orgues. Mais Erstein résista, invoquant le paragraphe 9 du décret du 10/01/1917 (exemption pour valeur historique ou artistique avérée). DUSCH et ROETHINGER défendirent leur façade bec et ongles, trouvant même le moyen de "foncer" les tuyaux, leur donnant un aspect "18 ème" conforme au buffet, et donc capable de prétendre à une valeur historique. Naturellement, on s'efforça (avec succès) d'attribuer l'orgue ROHRER à SILBERMANN. (Ce dernier n'aurait à coup sûr pas été content du tout de voir son nom apposé à une production du "pfüscher" ROHRER !) La dérogation officielle ne fut jamais accordée, et la victoire sur l'administration fut obtenue "à l'usure" : à force de démarches répétées, on parvint à faire traîner les choses jusqu'à l'armistice, et les tuyaux sont toujours en place.
André ROETHINGER raconte, dans une lettre datée du 07/04/2001, qu'il a assisté à de nombreuses conversations entre Victor DUSCH et Edmond-Alexandre ROETHINGER, qui étaient devenus de vrais amis. Il raconte que "Monsieur DUSCH était persuadé que l'on n'arriverait jamais à sauver les tuyaux pratiquement neufs, en cas de réquisition au profit de l'armée allemande. Et c'est nom grand-père (Edmond-Alexandre), après une longue réflexion, qui a eu une idée géniale en faisant des expériences dans nos ateliers : c'est en fondant du plomb et de l'antimoine, et en mélangeant les 2, qu'il arrivait à obtenir une couleur et un aspect plus terne? En imbibant avec du coton les nouveaux tuyaux de l'orgue ROETHINGER, ces derniers ressemblaient beaucoup aux tuyaux de l'époque SILBERMANN. Évidemment, on s'était contenté de traiter uniquement les tuyaux les plus accessibles, et c'est ainsi que, lorsque l'expert est venu inspecter l'orgue et en voyant ces tuyaux ternes et foncés, il était persuadé [d'] avoir devant lui des vieux tuyaux et donc de les préserver de leur destruction. Mon grand-père, par la suite, me rappelait souvent cet épisode et la bonne blague qu'ils ont pu faire à cet "expert", en employant cette méthode peu orthodoxe !!!".
Après-guerre, en 1919, l'orgue et son inauguration de 1914 bénéficiaires d'une nouvelle plaquette (en français) décrivant l'orgue et reprenant les éloges du rapport d'expertise du 09/07/1914. Une fois traduits en français, les jeux à haute pression "Starkton" devinrent "renforcés". En janvier 1919, Charles Marie WIDOR revint en Alsace, et, invité par Edmond-Alexandre ROETHINGER et Victor DUSCH, put enfin découvrir et jouer l'orgue qu'il avait contribué à concevoir.
Puis vint le temps des "diffusions radiophoniques". Un concert de Victor DUSCH fut diffusé le 25/05/1933. La fantaisie et fugue en Sol mineur de BACH, puis REGER, HESSE, GIGOUT, GUILMANT, WIDOR ET SAINT-SAËNS. Le répertoire s'était déjà fortement "parisianisé". (On le verra, ce n'était pas fini...)
Victor DUSCH mourut en septembre 1935, et c'est son fils Robert qui assura le concert radiodiffusé suivant, le 26/10/1936. Lors de la messe de minuit, à Noël 1944, Félix HERTZOG joua l'orgue d'Erstein en présence des généraux LECLERC et DE GAULLE.