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COMMUNIQUES

 

 

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 les 3èmes mardi

de chaque mois

 

 

Réunion

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à 20h en la

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de la Maison

des Œuvres

 

 

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Assemblée générale

2022

de l'association a eu lieu le

31 mars 2023

 

à 20h en la

salle Conrath

de la Maison

des Œuvres

 

La prochaine AG

est prévue pour

mars 2024

 

 

 

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Article extrait du magazine édité par l'association de la  "La maison du Kochersberg"

 

 

 

Du théâtre au cinéma

Un film en dialecte, D’r Herr Maire (1)

Version 1939

 

 

 

Les problèmes posés, en 1939, par un film en dialecte

 

Le film en alsacien est une denrée rare.

Un problème de taille se pose : il n'y a pas un, mais des dizaines de dialectes différents. Alors, lequel choisir ? De plus, l'apparente étroitesse du seul marché alsacien, ainsi qu'un douteux amortissement pour d'éventuels frais de doublage représentaient un très lourd handicap pour des producteurs autant français qu'allemands.

Pourtant, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, un producteur suisse relève le défi et se lance dans l'aventure d'un long métrage qui lui a été inspiré par une pièce de théâtre de Gustave Stoskopf : D'r Herr Maire, créée en 1898.

 

Ce producteur Beaujon, un enfant de Bâle, parlait un dialecte très proche de l'Alsacien. Cela lui avait permis de connaître le Herr Maire ainsi que les autres œuvres dramatiques de Gustave Stoskopf (2). Mais cela lui avait également permis de faire une approche culturelle et économique dépassant le seul bassin alsacien. Beaujon semble avoir misé sur une rentabilité rhénane : le dialecte alsacien est compris en Suisse, mais aussi tout le long du Rhin jusqu'aux Pays-Bas. Par ailleurs le succès du Herr Maire avait débordé la province. La pièce a été produite en Allemagne, elle a même été traduite en français et montée à Paris en 1903 sous le titre Mossieur le Maire. Elle a été reprise plusieurs fois par la suite.

Pourtant Beaujon n'était pas dupe, il se rendait bien compte qu'un film en alsacien aura ses limites, aussi allait-il limiter ses investissements et avoir recours à un maximum de bonne volonté locale ainsi qu'à des acteurs et figurants bénévoles.

 

Le plus alsacien des films sur l'Alsace

 

.

Selon les dires de Charles Gustave Stoskopf, fils de Gustave Stoskopf : "Les moyens financiers dont dispo­sait cette société (Les Producteurs Associés) étaient sans doute limités. Le contrat passé avec mon père lui accordait des droits d'auteur extrêmement faibles. Mon père les accepta. Il était heureux de voir son œuvre portée à l'écran. Je pense que même si le producteur ne lui avait accordé aucun avantage matériel, il aurait accepté la proposition qui lui avait été faite."

Dans le même état d'esprit, des habitants de Geispolsheim et de Rumersheim ont accepté, bénévolement, de figurer dans le film, de fournir leurs costumes et de danser. Les habitants d'Eckwersheim, où ont été tournés les extérieurs, n'ont pas été en reste. En plus de leur entière participation, ils avaient ouvert les cours de leurs fermes, les portes de leurs étables. La maison du maire était la ferme qui aujourd'hui se situe au 7 de la rue Albert Schweitzer, celle de Seppel au 8 de la même rue (3).

 

C'est aussi pour l'art et pour l'Alsace que les acteurs du Théâtre Alsacien de Strasbourg (TAS), tous ama­teurs, ont joué dans le film. Une démarche pas évidente, pour des bénévoles habitués aux seules planches de l'Opéra de Strasbourg. Nous sommes en 1939, en cette époque les mentalités étaient très différentes de celles d'aujourd'hui. Mademoiselle Bussinger, excellente et très belle jeune première, du Théâtre Alsacien de Strasbourg, avait déclaré lors d'une interview donnée au Journal d'Alsace et de Lorraine (4) :

"... Nous avons été très gênées, pour tourner les extérieurs. C'est si différent du théâtre ! Et puis les gens (de la campagne) s'étonnaient de la curieuse façon dont nous étions maquillées (un maquillage autre que celui du théâtre, il de­vait répondre aux exigences cinématographiques adaptées à la prise de vue en noir et blanc de l'époque)."

Au sujet des quelques pudiques scènes d'amour qui avaient fait l'objet d'un chaste échange de baisers, les Demoiselles Bussinger et Groll avaient confié aux journalistes :

"... Personne ne soupçonnait ici qu'il fût si difficile de s'aimer devant une caméra."

Une boutade qui ferait bien rire nos jeunes premières d'aujourd'hui.

 

C'est donc tout un travail de bénévoles issus du tissu populaire profond de notre terroir, souvent naïf, mais fondamentalement sincère et surtout passionné qui a rendu possible le tournage de ce film.

Le producteur Beaujon avait déclaré aux journa­listes : "... la figuration était parfaite. Quant aux acteurs, vous avez pu en juger vous-même (sous-enten­du ils étaient parfaits) ... seules les oies sont désobéis­santes, indépendantes et n'aiment guère marcher au pas... au pas d'oie, bien entendu (5) ..."

En conclusion, il est permis d'affirmer que, grâce aux impératifs financiers, le film D'r Herr Maire sera le plus alsacien des films sur l'Alsace.

 

 

Une histoire d'Alsaciens

 (6)

Le synopsis semble universel : deux jeunes filles veulent se marier selon le cœur, mais leur père, D'r Herr Maire, entend bien les marier selon son intérêt. La servante ne craint pas de s'opposer au vieil égoïste et, servi par cette coalition féminine, l'amour finit par triompher. Molière n'est pas loin.

Cependant, le contexte est vraiment alsacien : il se rapporte directement à l'histoire locale. Le Herr Maire est un Alsacien face à la domination allemande de 1870 à 1918. Cette autorité, représentée, dans la pièce et dans le film, par un fonctionnaire de l'agriculture, le Herr Maire en a besoin : c'est d'elle seule qu'il peut attendre une décoration qui consacrera sa carrière de notable local. Il est réaliste : il compose avec elle, comme la plupart des Alsaciens ont dû le faire. Sa fille Marie n'agit pas autrement : cet Allemand rencontré en ville, le docteur Freundlich, ce n'est pas le prince charmant, mais c'est l'homme qui peut lui permettre d'échapper à une existence villageoise dont elle ne veut plus depuis qu'elle a fait des études. Elle est réaliste comme son père, prête à se servir de son soupirant allemand pour réaliser son ambition. La servante, dans un autre style, l'est tout autant : elle sait bien que la vanité du père n'est qu'une chimère face à la soif de bonheur de ses filles.

En face d'eux, l'autorité allemande est plutôt bonhomme.

Ceci est voulu par Stoskopf, dans le contexte de son époque, une grande partie des Allemands, qui sont venus émigrer en Alsace, n'ont aucune volonté de domination, mais une intense curiosité pour ce peuple bizarre qui a un vocable tellement original : l'alsacien. Le fonctionnaire est un homme affable et n'a rien du Prussien autoritaire. Face à ces occupants peu redoutables, l'Alsacien va jouer la ruse et la fausse soumission pour obtenir ce qu'il veut. Personne n'est vraiment dupe, et le Herr Maire aura sa décoration. Et ses filles les hommes qu'elles aiment.

Ainsi Gustave Stoskopf fait rire de ce qu'ailleurs on appelle le drame de la conscience alsacienne et qui devient avec lui une joyeuse farce sans bons ni méchants, sans jugement et sans politique. Tout le monde est tour à tour un peu (ou beaucoup) ridicule, mais tout le monde est bien gentil.

Le maire est à la tête d'une petite nef des fous qui ignore le grandiose, mais qui est pleine de vie, avec ses vertus et ses vices. L'auteur dépeint les vertus de l'Alsace, ses jolis villages, ses paysans travailleurs, ses jeunes filles pleines de gaieté et de fraîcheur, son goût de la fête et de la danse. Il ne cache pas ses vices : l'âpreté, la soif de biens, le goût des honneurs, le conformisme, le respect des autorités, quelles qu'elles soient. Il y a dans la pièce et dans le film une rondeur, une verve, une roublardise, un goût de la vie, un appé­tit de bonheur qui emportent l'adhésion du spectateur. Il est bon de rire de ce qui dans le quotidien met mal à l'aise : D'r Herr Maire rassure l'Alsacien sur lui-même, le déculpabilise et dramatise une situation que tant d'autres auteurs rendent tragique.

 

Le film, l'odyssée de sa réalisation

 

La société qui avait acquis les droits s'appelait Les Producteurs Associés. Son siège se situait avenue des Champs-Elysées à Paris. Son président, un certain M. Beaujon, était également le producteur, il était Suisse. Le réalisateur est parisien : c'est Jacques Séverac. Mais tous les autres protagonistes sont alsaciens.

Le découpage et les dialogues ont été confiés par Beaujon à un homme de théâtre parisien, un certain M. Jean Kolb, d'origine alsacienne mais vivant à Paris. Ce fut un désastre. Kolb a cru étoffer l'œuvre en truffant le dialogue par des calembours parisiens de la pire espèce. Beaujon s'est de suite rendu compte que le travail de Kolb était médiocre. Gustave Stoskopf était consterné, abattu. En accord avec le producteur, c'est Charles Gustave Stoskopf (le fils) qui reprit le découpage et les dialogues, laissons-lui la parole :

"Je n'ai jamais rencontré cet homme (Jean Kolb). Mon père m'a fait lire son adaptation. Ce fut un désastre. J'ai pris alors le parti de reprendre le texte dans la totalité. En vingt-quatre heures, j'ai refait entièrement le découpage et les dialogues. Il est évident que mon intervention dans cette affaire me fut facilitée par ma parfaite connaissance de la pièce théâtrale D'Herr Maire. Aucune réplique dans la bouche des acteurs et des actrices n'est venue s'ajouter. Le film devint ainsi du théâtre filmé. En ces temps-là, tous les films tirés d'œuvres créées au théâtre ont ce défaut. Je pourrais citer d'illustres exemples" (7).

Les difficultés de l'adaptation du scénario vaincues, Stoskopf et son fils s'étaient occupés des décors extérieurs et des costumes.

Gustave Stoskopf avait choisi comme cadre une très belle ferme à Eckwersheim. Les propriétaires étaient ravis. Ils ont, par leur gentillesse, grandement contribué au succès de l'entreprise. Le plus grand soin fut apporté à la véracité des costumes. Gustave Stoskopf, comme dans beaucoup d'autres domaines, était un puriste et un homme de rigueur. C'est lui en personne qui, toujours présent lors du tournage, sur­veillera l'authenticité des costumes retenus.

 

 

La distribution des rôles

 

 

Les acteurs et actrices furent ceux du Théâtre Alsacien de Strasbourg.

Adolphe Horsch le créateur du rôle du Herr Maire de 1898 étant décédé en 1936, c'était Georges Maurer qui tenait le rôle. Il a été un excellent maire, plus lourd que Horsch, moins rusé, moins roublard mais sa placidité le rendait profondément attachant. Si au théâtre ses défauts de mémoire lui étaient souvent préjudiciables, les courtes séquences filmées lui étaient d'un très grand recours.

Le docteur Freundlich était joué par E. Criqui (père) qui avait créé ce rôle en 1898. Son jeu était excellent, mais son physique n'était plus en 1939 celui d'un jeune allemand, professeur de philosophie. Ce n'était point une erreur de distribution, mais il était impossible de retirer ce rôle à un homme qui a été à la fin du XIXe siècle un des cofondateurs du théâtre alsacien.

Mademoiselle Bussinger, a été une excellente jeune première, Charles Appiani, son Roméo, avait parfaitement tenu son rôle. Louis Grunder avait été un parfait Seppel, certainement trop âgé lui aussi (ce qui est pardonnable pour un prétendant au mariage toujours éconduit). C'était un remarquable comique qui savait déchaîner les rires.

Gretel et Jerry, respectivement Suzanne Groll et Henri Bergmiller, étaient tout aussi excellents.

 

Le tournage du film

Le tournage du film commence en août 1939. Toutes les scènes extérieures sont filmées à Eckwersheim.

Fin août le tournage sur place était terminé. Les intérieurs seront tournés à Paris aux studios Montsouris. La majorité des acteurs étaient obligés de se déplacer. Ce fut dramatique, la guerre menaçait. Il fallait faire vite. De surcroît les uns et les autres, fonctionnaires, employés, commerçants avaient eu beaucoup de mal à obtenir de leurs employeurs des congés. Parmi eux, nombreux étaient ceux qui, enfin rentrés chez eux, trouvèrent à leur domicile un ordre de mobi­lisation ou de réquisition. Strasbourg devait être évacué en toute hâte.

Pour le film, c'est aussi le désordre : à Paris le producteur Beaujon fait commencer le montage, renvoie les caisses de costumes et de matériel qui ne parviendront jamais au Théâtre Alsacien de Strasbourg. Gustave Stoskopf, fort inquiet, écrit vainement à leur sujet au producteur et au directeur du studio Montsouris. On ne les retrouvera que plus tard, en Alsace, confisquées par un organisme nazi, "Kraft durch Freude".

Puis, c'est la déclaration de la guerre. Pourtant, à Paris le film est monté. A ce sujet, Charles Gustave Stoskopf rapporte :

"Vivant à Paris, démobilisé, j'ai pu assister à une présentation privée du film. Je l'ai trouvé fort réus­si compte tenu des faibles moyens mis en oeuvre et des péripéties tragiques qui ont entravé son achèvement."

 

Cinema Le BALZAC en 1935

Dans le Petit bulletin de guerre de la société des écrivains d'Alsace et de Lorraine n° 3 du 15 décem­bre 1939, a paru le petit article suivant :

 "... Au Cinéma Balzac, à Paris, on a donné la première représentation du film Monsieur le Maire, tiré de la célèbre pièce de notre maître alsacien Gustave Stoskopf, actuellement réfugié à Saint-Dié. Devant une assistance d'élite, le film a remporté un brillant succès. On se souvient que la dernière scène a été tournée à Paris vendredi 25 août. Plusieurs des acteurs avaient déjà été touchés par la mobilisation et ont dû partir en toute hâte (8) ..."

Il paraîtrait, cela reste à vérifier, que fin 1939, lors d'une séance privée, le film est présenté par Gaston Guthmann au cinéma Capitole de Strasbourg. Il est certain par ailleurs que le film a été saisi par les autorités nazies. Toujours d'après Charles Gustave Stoskopf, son père n'aurait jamais vu le film, puisqu'il est décédé fin 1944. Georges Maurer, D'r Herr Maire de 1939, réfugié à Périgueux est décédé là-bas. Il n'a pas vu son visage sur les écrans.

Ce n'est qu'en 1947 que le film retrouvé sera projeté à Strasbourg. Il attire quatre-vingt-dix-huit mille spectateurs au Capitole et vingt-deux mille au Palace : un record ! "On arrivait alors à pleins cars pour voir le seul long métrage filmé en dialecte", raconte un journaliste.

Le film ressort en juin 1969 pour le centième anniversaire de la naissance de Gustave Stoskopf et, le 15 juin 1996, pour le centenaire du cinéma en Alsace.

Actuellement archivé à la Coopérative Régionale du Cinéma Culturel, c'est par ce biais qu'il peut être projeté. C'est également grâce à la CRCC et à l'opiniâtreté de Messieurs Kolb et Anthony que le film a été restauré et sauvé.

 

L'épilogue

En 1898, Stoskopf défendait la culture alsacienne contre la germanisation, c'était dans un contexte paci­fique que la pièce de théâtre a été écrite. En 1939, le contexte n'est plus le même.

L'expansion nazie est menaçante pour l'Alsace, le film régionaliste est rattrapé par les affrontements nationaux : on transforme la fin de la pièce et le producteur rajoute au film un épilogue patriotique : le gendre du maire devient maire à son tour. Depuis 1918 l'Alsace est redevenue française. Dans ce nouveau contexte il est ceint d'une écharpe tricolore. La musique Harmonie de Brumath (9) ovationne le nouveau maire tandis que les Petits Chanteurs de Hochstadt chantent des couplets patriotiques.

Dans le cadre de cet épilogue, il a été également rajouté une séquence originale d'époque de l'entrée victorieuse des troupes françaises en 1918.

Charles Gustave Stoskopf a jugé cet épilogue parfaitement inutile. Il avait pourtant été avalisé par son père.

Il est vrai que l'épilogue a donné naissance à une polémique. Certaines personnes, peut être mal inten­tionnées, avaient laissé courir le bruit que la fin du film a été rajoutée en 1947 afin d'occulter un soi-disant penchant pro-germanique du Herr Maire. Une interview de Fritz Munch, réalisée en 1939, infirme totalement l'hypothèse du rajout de 1947.

 

Charles MULLER - février 2009

 

NOTES

  1. Titre franco-allemand typiquement alsacien.
  2. D'après un entretien avec Charles-Gustave Stoskopf.
  3. D'après des anciens d'Eckwersheim.
  4. Journal d'Alsace-Lorraine, édition Strasbourg, août 1939
  5. Idem note 4.
  6. D'après Odile GOZILLON-FRONSAC, Cinéma en Alsace Association française de recherche du cinéma, 2' trimestre 2003.
  7. Idem note 2.
  8. Petit bulletin de guerre de la Société des Ecrivains d'Alsace et de Lorraine, n° 3, 15 décembre 1939.
  9. La Société de Musique Harmonie de Brumath, association autonome, était affiliée à la Fédération des Sociétés de Musique d'Alsace et de Lorraine et avait remplacé aux environs de 1911 la Société de Musique des Pompiers (La Feuerwehrkapelle) de Brumath. En 1967 a été créée la Musique Municipale de Brumath qui regroupait les anciens de la Musique Harmonie ainsi que des anciens des Fanfares de l'UNITAS et de la Société de Gymnastique de Brumath.

Remarque :

Cet historique du film a pu être réalisé grâce aux entretiens avec Charles Gustave Stoskopf, Mariane Stoskopf, épouse Aselmeyer respectivement fils et fille de Gustave Stoskopf.

Nous avons également eu accès aux archives familiales des Stoskopf ; j'en remercie Nicolas Stoskopf, le petit-fils de Gustave Stoskopf.

En 1960, j'ai également eu des contacts avec Fritz Munch (directeur du conservatoire de musique) qui avait gardé des souvenirs émouvants de l'époque du tournage.

REMERCIEMENTS

Est remerciée Danièle Crevenat, membre de la SHABE, habitante d’Eckwersheim qui a organisé des rencontres avec des ancien d'Eckwersheim ayant vécu l'épopée du tournage du film.

Il y a lieu de remercier Bernard Kolb (qui n'a aucun lien avec Jean Kolb) président, dans les années 1990, de la Coopérative Régionale du Cinéma Culturel, ainsi qu'Alfred Anthony, l'infatigable technicien de la CRCC. Un merci  à Jean-Marie Pfister qui a permis d'entrer en contact avec la CRCC. C'est grâce à la CRCC que le film peut aujourd'hui être présenté au public.

Un grand merci à Odile Gozillon-Fronzac qui, lors d'entretiens, nous a beaucoup appris sur le cinéma en Alsace.

 

 

 

Compléments cinématographiques                                Cliquez sur l'image pour voir les films

 

Le film de 1939 en VO

 

 

 

En pièce de théatre

 

 

Le Théâtre Alsacien Strasbourg a célébré ses 120 ans. En effet, en mars1898 fut créé « 's Elsaessische Theater Strassburg » sous la présidence de Julius GREBER. La programmation de cette saison rendit hommage aux fondateurs du théâtre, tout en proposant des comédies contemporaines et variées.

En ouverture de la saison 2017/2018, le TAS a présenté la comédie « D'r Herr Maire ».

Louis HOENNIGE se glisse dans le rôle de Monsieur le Maire ; ses charmantes filles, Maryline HEILIG et Bénédicte KECK se voient courtisées par les prétendants, Yannick HORNECKER et José MONTANARI, en compagnie d'une vingtaine de comédiens qui se donnent la réplique dans la langue imagée et drôle de Gustave STOSKOPF. Le tout dans de magnifiques costumes 1900, pour une comédie au rythme soutenu qui n'a pas pris une ride en 120 ans !

 

 

 

 

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