Sommaire de la page :
1ère partie (haut): Les archives municipales d'Erstein
2ème partie (bas): Le fonds MEYER dépoussiéré
Article DNA du 19/08/2012
ERSTEIN - Municipalité:
Ottilie DEFIENNE, archiviste
Depuis juillet, Ottilie Defienne prend ses marques, se familiarise avec les outils de travail, réordonne à sa façon les placards. Et, bien sûr, elle farfouille dans la salle des archives municipales à la découverte des vieux parchemins, des trésors conservés par la Ville d'Erstein.
Native de Saverne, la jeune femme de 23 ans est la nouvelle archiviste de la cité sucrière. Elle remplace Vincent Husser qui avait quitté ses fonctions en juin dernier pour travailler à la bibliothèque humaniste de Sélestat.
« Les archives, ce n'est pas que du passé. C'est aussi le présent et l'avenir »
Toute jeune diplômée, détentrice d'une licence en histoire et d'un master information et communication, spécialité archivistique, à l'Université de Haute Alsace de Mulhouse, la jeune femme fera ses premières armes à la cité sucrière. Et ce premier poste semble la ravir.
« Peu de communes de la taille d'Erstein disposent d'un bâtiment aussi moderne et gruand pour leurs archives et surtout d'un fonds aussi exceptionnel et d'une telle amplitude chronologique. Il comprend de très anciens documents royaux mais aussi de plus récents comme ceux de la Filature », s'extasie Ottilie Defienne.
L'archiviste n'a d'ailleurs pas résisté longtemps avant d'aller admirer le plus vieil élément des archives, la fameuse charte de la Ville. Datant de 1303, elle a été retrouvée il y a deux mois (voir DNA du 4 juillet). « Elle est très belle avec tous ses sceaux et remarquablement bien conservée », souligne-t-elle.
Cet intérêt pour les vieux papiers poussiéreux, la pétulante jeune femme ne le tient pas de son grand-père, pourtant passionné de généalogie. Ni de son père gendarme ou de sa mère psychologue. IL s'est révélé un été. Alors qu'elle réalisait un stage au bureau des archives de l'occupation française en Allemagne et en Autriche, basé à Colmar.
« J'ai aimé l'odeur des archives, leur contact, mais encore plus ce qu'elles représentent, raconte-t-elle. Elles sont les sources même de l'histoire d'une commune, d'un pays, elles la construisent. Elles permettent aux chercheurs d'apporter des éclairages nouveaux. » Les yeux pétillants, elle enchaîne : « Les archives, ce n'est pas simplement des objets du passé, c'est aussi le présent et l'avenir. »
La dynamique archiviste entend d'ailleurs bien dépoussiérer l'image de la profession. « Nous ne sommes pas forcément des rats de bibliothèque qui travaillent dans leur coin. Seuls.» Au contraire, poursuit-elle, « à quoi bon conserver des documents si on ne les montre pas ? Si on ne les diffuse pas au plus grand nombre ? »
Ainsi, elle n'exclut pas d'organiser à terme, comme c'est le cas aux archives départementales du Bas-Rhin, des ateliers pédagogiques à destination des enfants.
Le fonds de photographies Mayer à nettoyer et numériser
En attendant, un gros chantier l'attend : l'impressionnant fonds de photographies Mayer. Soit 42 000 vues datant de 1880-1980 à dépoussiérer puis à numériser, en vue d'une exposition qui sera présentée en janvier à l'Etappenstall. « Ces clichés ont été pris au moment où la photographie commençait à remplacer la peinture, où se faire tirer le portrait devenait peu à peu accessible à tous. Ils montrent une vie de tous les jours, les modes vestimentaires d'époque. C'est fascinant ! »
Les archives municipales seront à nouveau ouvertes au public à compter 5 septembre 2012. Tous les mercredis après-midi, de 13 h 30 à 17 h. Lundi, mardi, jeudi et vendredi, sur rendez-vous uniquement. Renseignements au ✆03 88 14 03 53 ou par mail à : archives.municipales@ville-erstein.fr
par Sonia de Araujo ,
article des DNA publié le 19/08/2012
Article DNA du 16/12/2012
ERSTEIN - Municipalité:
Le fonds MEYER dépoussiéré
200 photographies (1870-1936), issues du fonds Mayer seront exceptionnellement présentées au public ersteinois, en janvier prochain. Depuis octobre, la Ville prépare minutieusement cette exposition. Après un important travail de sélection, l'archiviste Ottilie Defienne et la médiatrice Emma Werler procèdent au nettoyage des plaques de verre et à leur numérisation.
Fin 2010, Eric Mayer, petit-fils du fondateur des ateliers de photographie ersteinois, a fait un don exceptionnel à la cité sucrière. Il a offert une dizaine de chambres photographiques, des registres de commandes et plus de 40 000 vues dont 8 500 plaques de verre (l'ancêtre du négatif) réalisées par son aïeul Rudolf Meyer. « Il s'agit là d'un fonds d'une richesse énorme », dixit Martine Heym, l'adjointe à la culture. La municipalité a décidé de le dévoiler pour la première fois au public lors d'une fascinante exposition intitulée « Quand le tout Erstein se faisait photographier ! ». Présentée à l'Etappenstall, elle se déroulera du 14 janvier au 20 juin 2013 (voir encadré).
« Sur les 8 500 plaques de verre, nous en avons sélectionné 200, réalisées entre 1870 et peu après 1937 », précise Ottilie Defienne, l'archiviste de la Ville.
« Nous ne pouvions pas tout exposer. Il a donc fallu faire des choix, ajoute Martine Heym. Nous avons retenu une douzaine de thèmes : l'enfance, les portraits de femmes, d'hommes, les fêtes et les cérémonies, les métiers, etc. »
Depuis octobre, Ottilie Defienne et Emma Werler, la médiatrice à l'Etappenstall recrutée pour prêter main-forte, préparent chacune des plaques de verre. « Il faut bien les nettoyer puis les numériser pour qu'elles puissent être imprimées », détaille l'archiviste.
Dans les locaux des archives municipales, une odeur d'alcool flotte dans l'air. « Le côté brillant de la plaque se nettoie avec un chiffon doux et de l'alcool ménager. L'autre côté, la face de l'émulsion est plus fragile. Il ne faut surtout pas la rayer », explique Emma Werner. Équipée de gants en plastique bleus, la jeune femme ôte avec un pinceau en poils de chèvre les petites poussières accumulées au fur et à mesure des années. Un travail minutieux. À la lumière apparaît une jeune femme, une peau de renard autour des épaules.
« On a de l'histoire entre nos mains »
Comme beaucoup d'autres, cette plaque de verre ne porte pas d'indication. Impossible de dater la photographie et encore moins d'identifier la personne. « Nous n'avons pas les registres complets de Rudolf Meyer. En général, nous nous basons sur les vêtements, les attitudes, les coupes de cheveux pour définir une date », souligne Ottilie Defienne.
Les plaques de verre, poursuit-elle, ont dévoilé « tout un pan de l'histoire collective d'Erstein et du canton. Ce fonds a une valeur patrimoniale inestimable. Les clichés ont été pris au moment où la photographie commençait à remplacer la peinture. Se faire tirer le portrait devenait accessible à tous. » Des petites filles, des Alsaciennes, des charcutiers, des boulangers, des bourgeois, des aristocrates, ont été immortalisés par Rudolf Mayer. « On a de l'histoire entre nos mains », s'enthousiasme Emma Werner.
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par Sonia de Araujo
Notes du webmeste:
Ces articles des DNA ont été publiés avec l'aimable autorisation de l'auteur et de Monsieur le Maire Jean Marc Willer
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