Situé au pied de la colline du Gloeckelsberg, altitude 199 m, à proximité de l'Ehn, BLAESHEIM est un village de la plaine agricole qui borde le Bruch de l'Andlau.
Le village serait habité depuis le 5ème siècle avant JC comme l'on démontrés des fouilles archéologiques. La première mention du lieu figure sur une charte de 1050
établie par la supérieure du couvent de Hohenburg (Saint-Odile).
Le village original était peut-être situé sur la colline avoisinante et ce jusqu'au 13eme siècle. Une église romane fortifiée (11eme siècle ?) protégeait la bourgade.
Aujourd'hui ne subsiste sur le Gloeckelsberg que la tour en grès des Vosges. Cette dernière a des murs d'une épaisseur de 1,20 m ; des fenêtres géminées sont visibles à l'étage ; l'ancien toit en bâtière (deux pans) fut remplacé en 1873 par une plateforme d'observation. Lorsque vous aurez gravi les escaliers de la tour romane, celle-ci vous offrira un panorama des plus exceptionnels sur la plaine d'Alsace et vous fera découvrir dans un premier temps l'harmonie du village. A proximité du cimetière subsistent des tranchées creusées par les russes.
Les pierres récupérées de l'ancienne église partiellement démantelée en l830-1831 servirent en partie à la construction de la nouvelle mairie.
Avant le 14eme siècle, Blaesheim dépendait directement de l'empereur et n'avait donc aucune autre souveraineté. Puis le village passe de main en main, avant d'être
officiellement donné en fief aux frères Hans und Klaus von Bock par l'empereur (1429). Les von Bock, vassaux des Lichtenberg, se divisèrent en plusieurs branches et, par un curieux hasard,
s'éteindront peu de temps avant la Révolution.
Comme ses voisins, Blaesheim eut .à souffrir des Armagnacs (1444), de la guerre des Paysans (1525) et de la guerre de Trente Ans. Les habitants ayant adopté la religion réformée durent subir les attaques des troupes catholiques de Léopold d'Autriche et allèrent se réfugier derrière les remparts de Strasbourg. Blaesheim fut également le théâtre des opérations opposant Turenne aux troupes impériales (1674). Ce n'est qu'au 18ème siècle que Blaesheim retrouva sa quiétude. Dans le petit château des fêtes y drainaient la bourgeoisie strasbourgeoise et même Lili Schöenmann, allias Madame de Turckheim, y fût aperçue.
De nombreuses maisons à pans de bois du 18eme et 19eme siècle sont visibles à Blaesheim, L'on retiendra particulièrement les maisons à combles en surcroît
(Kniestock),
comportant divers éléments décoratifs (croix de Saint-André, losanges...), construits par des charpentiers célèbres en leur temps.
Le 31 janvier 2001, s'y est tenu une réunion franco-allemande entre le chancelier allemand
Gerhard Schroder, le président de la République française Jacques Chirac et le Premier
ministre Lionel Jospin, lançant le processus de Blaesheim de rencontres régulières entre les
têtes d'exécutifs allemands et français.
Village de l'Ehn situé à l'intersection de deux anciennes voies romaines reliant Barr à Strasbourg et Belfort à Brumath. Innenheim est
mentionné pour la première fois au 12eme siècle (Innelenheim en 1180).
Le village est sans doute déjà connu du temps des Alamans qui se sont installés dans les alentours aux VIème et VIIème siècles.
Ancienne propriété de l'abbaye de Niedermunster, Il devient un fief des chevaliers du Saint-Empire romain germanique dès le 14eme siècle. Le plus ancien titre est une
investiture accordée en 1316 par Louis IV de Bavière à un certain Jean, dit Kage de Schaeffolsheim puis à divers chevaliers jusqu'en 1483 avec notamment l'investiture de Henri d'Uttenheim et de
Bernard Zum Trubel. Vers 1526, l'empereur Charles Quint autorise ses vassaux des villages d'Innenheim et de Krautergersheim à exercer la juridiction criminelle ainsi que d'avoir une potence et une
prison pour y exercer les droits régaliens. Du XIVème au XVIIIe siècle, le village passe entre les mains de plusieurs familles de la petite noblesse d'empire et à différents propriétaires
ecclésiastiques. En 1618, le fief
est donné à Seebach et Berkheim. Ce dernier exerce ses droits à Innenheim jusqu'à la Révolution. Au cours de l'invasion des Armagnacs de 1439 et 1444 opérant depuis
Niedernai, la guerre des paysans en 1525, puis pendant la guerre de Trente Ans le village d'Innenheim subit des invasions et des dévastations. Pendant la guerre opposant
Louis XIV à l'empire le village est entièrement dévasté en 1674. Le village est reconstitué à
partir du XVIIIe siècle.
La Révolution supprime des droits seigneuriaux dans le village et notamment la dîme qui est due au chapitre de Saint-Léonard. Après la période révolutionnaire la commune connait une relative stabilité. Durant les deux guerres mondiales, Innenheim perd une cinquantaine de jeunes gens.
Anciens relais de diligence, le village vit depuis ses origines de l'agriculture et de la culture du chanvre, pratiquée dans les ruisseaux
des terres humides du Ried.
Malgré cela, de belles maisons à colombage furent reconstruites. Celles-ci s'offrent aux visiteurs mais mériteraient davantage de mise en valeur.
A la sortie du village, en direction de Strasbourg,se trouve la chapelle Saint-Wolfgang,
communément appelée la chapelle du Loup et de la Chèvre (Wolfs und Geissenkapelle)
d'après la fable animalière.
L'éthymologie de KRAUTERGERSHEIM définit parfaitement ce village, capitale de la choucroute d'Alsace (Kraut), situé à proximité de l' Ehn (anciennement Ergers).
Les vestiges de la civilisation romaine et des tombes mérovingiennes attestent de l'occupation du site de Krautergersheim. Par la suite ce sont les Alamans qui se fixent
aux alentours du VIe et du VIIe siècles.
Des actes écrites mentionnent la possession du village par diverses abbayes: en 735 par l'abbaye de Murbach, en 778 du l'Abbaye de Hohenbourg (Mont Sainte-Odile) et en 1050 par l'abbaye de Baumgarten.
Le village sera dévasté en 1587 lors de la guerre de Religion; il est incendié par des
mercenaires de passage. Durant la Guerre de Trente Ans les troupes du général Ernst von
Mansfeld au service des protestants pillent et saccagent les églises et les abbayes,
maltraitant les paysans, et brûlant le village. En 1632 ce sont les Suédois du Roi
Gustave II Adolphe, venus au secours des protestants allemands, qui pénètrent en Alsace,
occupant toutes les villes fortifiées dont Benfeld et mettent à sac Krautergersheim. En 1634,
deux ans après la mort de leur roi, les Suédois quittent l'Alsace, mais leur souvenir demeure fortement enraciné dans la mémoire collective.
À partir du XIVe siècle, plusieurs familles seigneuriales se partagent le village. (von Uttenheim, von Turckheim, von Bergheim,). La famille Berckheim possède un
château qui sera acheté plus tard par Bernard-Frédéric de Turckheim et son épouse Lili Schoenemann - l'amour de Goethe (Anna Elisabeth Schönemann appelée Lili épouse de Bernard-Frédéric
de Turckheim. Elle mourut en 1817 et fut inhumée à Krautergersheim.)
Au début du XVIe siècle, le préfixe Kraut est ajouté au nom de la localité pour la distinguer de son homonyme, situé à proximité de Molsheim le village
témoigne de l'ancienneté de la culture intensive du chou et de la fabrication de la choucroute. Lors de la chute de l'Empire, des unités autrichiennes occupent Krautergersheim durant trois
années..
L'ancienne Laube ou maison commune située au coeur du village date de 1556 et abrite
l'actuelle mairie. Comme le mentionne la rue des Juifs, Krautergersheim avait une synagogue
dès le 17eme siècle. Elle fut remplacée en 1868.
A l'ouest du village se trouve la chapelle Sainte-Anne. L'actuelle église date de 1815. Gros
bourg agricole, Krautergersheim offre peu de maisons à pans de bois. Toutefois, si l'occasion
s'en présente, et plus particulièrement en automne, il est intéressant de visiter l'une des
nombreuses fabriques de choucroute.
Les activités du village se partagent entre la culture de la pomme de terre, la fabrication
industrielle de la choucroute, l'industrie du bâtiment et un fort secteur artisanal et commercial.
.
Situé au pied des Vosges et, donc excentré par rapport aux autres villages du Bruch, ce village ne doit son rattachement au Bruch de
l'Andlau que parce que son territoire s'étend jusqu'entre Krautergersheim et Hindisheim. Ce ried était du 15 au 18ème siècle une vaste pâture à chevaux surveillée par un gardien. La commune fit
construire en 1842 un logement de fonction pour ce garde-champêtre.
Au cours de travaux effectués sur le territoire de la commune, de nombreuses découvertes ont été faites au fil des années. Elles attestent la présence de l'homme sur le
site de Bischoffsheim depuis la préhistoire (Néolithique rubané 5 à 6000 avant J.-C.). Les différents vestiges et trouvailles recensés prouvent que ce site avait à l'époque romaine déjà de
l'importance.Il abritait probablement un camp militaire romain. Passé sous la domination des Alamans puis des Mérovingiens, la localité est ensuite donnée à l'évêque de Strasbourg, qui y tient
une cour épiscopale mentionnée dès 1070. Le nom de la commune signifie « village de l'évêque », et c'est de là que vient son blason. Bischoffsheim fut comme
Bishheim-au-Saum, donné par Clovis à saint Rémy qui en disposa au profit de son église. Bischoffsheim fut à plusieurs reprises dévasté au cours des siècles, notamment lors de la Guerre des
paysans et de la Guerre de Trente Ans.
Deux châteaux se dressaient autrefois à Bischoffsheim : l'Oberschloss et le Niederschloss.
Le Niederschloss, datant des années 1444, de style renaissance existe encore aujourd'hui
dans la rue du Château. Il appartient à la famille Gremmel depuis 1858.
De l'Oberschloss par contre seuls subsistent les communs. Ce château "supérieur" se
situait sur l'emplacement de l'actuelle ferme Jost, dont la porte d'entrée est encore surmontée de créneaux qui semblent dater de l'époque glorieuse du château. La construction de ce châtelet sur les hauteurs de Bischoffsheim fut entreprise au l4eme siècle par l'Evêché de Strasbourg afin de protéger un vaste complexe agricole, un freihof. Au l7eme siècle, le fief devient domaine libre et franc. D'importants travaux de restauration sont entrepris de 1638 à 1643. En l793, le château est vendu à l'entrepreneur de Bischoffsheim, Monsieur Zobel.
Mais les affaires de cet industriel ayant mal tourné, il fit démolir le châtelet pour en vendre
les matériaux. Des pierres de la vieille forteresse servirent ainsi à la construction de l'église
de Krautergersheim.
Sur le Bischerberg (361m), une image de la Vierge douloureuse attirait depuis fort longtemps un grand pèlerinage, lorsque Jean de Manderscheidt, évêque de Strasbourg, y fit construire une église en 1590. En 1663, un couvent de Franciscains fut édifié au Bischerberg, la Révolution dispersa les religieux et l'église fut délaissée. En 1825 les pères liguoriens s'établirent dans le monastère abandonné et depuis lors le pèlerinage a retrouvé son antique splendeur.
Le choeur de son église date de 1605 et la nef de 1717. A proximité, se trouve un remarquable chemin de croix avec d'imposants oratoires. Du couvent, des itinéraires
balisés mènent à Boersch ou à Obernai. De la colline de Bischenberg, un chemin carrossable conduit au hameau de Kilbs im Tal.
Au XVIIIe siècle, les communes copropriétaires en indivision du Ried et de la forêt règlent leurs litiges et se partagent les terres. Après les guerres de la Révolution
et de l'Empire, Bischoffsheim retrouve sa vocation agricole. L'orge, l'avoine, le blé et la pomme de terre y
sont cultivés. Le village est alors réputé pour sa production de fruits, de cerises surtout. La viticulture est également très présente dans le village, ainsi que l'élevage. À la fin du XXe siècle la commune subi un important exode rural au point de ne plus compter que dix agriculteurs et viticulteurs. À présent la commune s'investit dans l'implantation de zones d'activité artisanale et de développement de quartiers résidentiels pour une population qui se déplacent dans les grandes agglomérations.
Cet agréable village du piémont des Vosges qui s'orne de quelques très belles fontaines, dont la plus ancienne date des années 1550 et qui a été restaurée au
XIXème siècle. Une autre de style gothique (Place de l'Église) construite en 1874 a été dédiée à Saint Rémy Evêque de Reims (437-532).
Le village possède de superbes demeures à encorbellement en pierre de taille et à pans de
bois. D'imposantes portes cochères à encadrement de pierre ou de bois bordent ses
pittoresques ruelles.
La première occupation du site remonte à 5000 ans avant Jésus Christ : des objets lithiques, des ossements d'animaux, des tessons de poterie, un fond de cabane et des tumuli ont été mis au jour en 1860 lors de fouilles. Des peuples celtes, romains, puis mérovingiens se succèdent sur le territoire de la commune.
Ancienne voie militaire, les Romains avaient fait de ce lieu l'un de leurs établissements. Des monnaies romaines et une brique portant le chiffre de la 8e légion y ont été déterrées.
Les Romains ont dû trouver en ces lieux un centre de population qu'ils relièrent par la route
militaire qui, partant d'Argentorat (Strasbourg), rejoignait le penchant des montagnes et servait pour le transport de leurs troupes. En parcourant la forêt qui s'étend au sud-est du village, on rencontre trois tumuli. Du côté de l'Ettenhoelzel, il en existe trois autres d'une élévation plus grande encore.
Le domaine de Niedernai appartient dès 706 aux bénédictins de Moyenmoutier (Vosges). La cour de Feldkirch fait partie des propriétés que l'abbaye
de Moyenmoutier possède en Alsace, qu'une femme noble, Theudelinde1, a cédé après avoir renoncé à la vie conjugale. Vers environ 707-757, l'abbé Regimbert fait construire une église sur le domaine
de Niedernai.
À cette époque, les Etichonides sont à leur apogée. Après le Xe siècle, un couvent de
bénédictins s'installe au lieu-dit de Feldkirch (Velkiercheim, 1114). L'église est dédiée à
saint Maximin. Plus tard, vers le XIIIe siècle, les Landsberg deviennent protecteurs du
couvent de Niedernai. Pendant la guerre des paysans, le couvent de Feldkirch est ravagé
par les paysans avec à sa tête la "bande de Truttenhausen". Le couvent est finalement démoli en 1842. Lors de la construction de la voie rapide A 35, une partie de l'ancien prieuré
bénédictin a été mis au jour. Des sarcophages ont été découverts puis ont été regroupés
dans un jardin lapidaire.
Au milieu du XIIe siècle, les Landsberg, vassaux des Hohenstaufen, s'installent dans le village et construisent un fort vers 1203. En 1230, ils deviennent les
avoués de Feldkirch et se mettent en 1284 au service de l'évêque de Strasbourg qui leur cède Niedernai et Meistratzheim. En 1434, Niedernai accède au statut de ville, ce qui lui permet de se
fortifier et d'avoir un marché hebdomadaire. En 1572 les Landsberg se convertissent au protestantisme et le resteront jusqu'en 1741.
Les Landsberg font construire un château pour fortifier la ville et le faubourg. Le cours d'eau de l'Ehn va servir à remplir les fossés qui entourent les trois tours. À partir de 1424, la ville a un marché hebdomadaire. En 1899, le château change de propriétaire et passe à Maïa, qui épouse Joseph Le Pays du Teilleul.
En 1439, Niedenai est envahi par les Armagnacs. Les Strasbourgeois en signe de représailles incendient le bourg, reprochant aux habitants de ne pas avoir assez résisté
aux Armagnacs et d'avoir ainsi facilité l'entrée de leurs troupes dans le village. En 1444, c'est le Dauphin (devenu depuis Louis XI) qui s'empare de Niedernai mais il est chassé par les
Strasbourgeois. En 1525, le village est rançonné pendant la guerre des paysans. Le village est à nouveau occupé en 1592 durant la guerre des évêques.
Pendant la Guerre de Trente Ans, Niedernai est souvent saccagé. Au cours de ce conflit, les Suédois pillent la cité en 1622 et la détruisent en
1636.
Au XVIIe siècle, le « Tribunal des maléfices » siège au château et près d'une centaine de
personnes sont condamnées pour sorcellerie à Niedernai et dans ses environs.
En décembre 1681, la noblesse de la Basse Alsace prête serment de fidélité à la France.
Louis XIV installe au château le directoire de la noblesse de basse Alsace : il y demeure
jusqu'en 1682 date de son retour à Strasbourg. Le 28 mai 1777 les préposés et délégués
des communautés juives, rabbinat de la noblesse de basse Alsace, siègent à Niedernai
pour rédiger le protocole de la Nation Juive.
La Révolution éclate un peu partout en France. Niedernai n'échappe pas à la tourmente révolutionnaire. Les Landsberg n'ayant plus d'héritier direct, la possession du
château va
passer par mariage aux barons de Reinach-Werd. Cette famille va fortement s'impliquer
dans la commune. Trois membres de cette famille vont devenir maires de la commune entre 1872 et 1869. Ils seront également hommes politiques (sénateurs, préfet, conseillers
généraux ou militaires).
Le domaine des Landsberg possède des bâtiments et fortifications de diverses époques et, entre autre une chapelle aménagée dans l'ancien donjon, siège de la Commanderie de l'Ordre des Templiers (France Nord).
Le château originel, détruit pendant la guerre de Trente Ans, fut rénové au 18eme siècle et agrandi dans le style Renaissance en 1840. La tour carrée du cimetière
(Glockenturm) du 13ème siècle est le vestige du deuxième château de Niedernai.
Une des figures les plus illustres de la famille seigneuriale est Herrade de Landsberg, supérieure du Couvent Sainte-Odile au 12eme siècle, auteur du célèbre Hortus Deliciarum.
Le village, partiellement bordé d'un double fossé de protection conserve même une partie du
mur d'enceinte auquel s'adossent de très anciennes maisons.
Au centre du village, la mairie de 1686 avec sa tourelle abritant un escalier en colimaçon,
mérite le détour.