18.11.1472 Les dettes accumulées au cours des années s'élèvent à 11.000 florins avec 550 florins
d'intérêt. C'est Erstein qui jusqu'à l'amortissement de la dette devra payer les intérêts. Erstein devient propriété des chanoines du Grand Chapitre de la Cathédrale de Strasbourg.
29.03.1479 En confirmant les libertés du bourg d'Erstein
l'évêque Albrecht de BAVIERE promet de ne plus donner Erstein en gage. II allait le faire néanmoins, mais il mourut. dans l'actuelle rue du Gal de Gaulle.
1506 Le Chapitre liquide le couvent et s'en approprie les
biens. Jusqu'en 1789 Erstein restera la propriété du Chapitre de Strasbourg . Le couvent et la ville sont maintenant dans les mêmes mains. Les chanoines faisaient des séjours à Erstein, mais cet endroit était surtout choisi comme villégiature, comme délassement (ils allaient à la chasse, à la pêche ...).
1525 Deux pères dominicains, Valentin et Bartholomé,
originaire tous deux d'Erstein, se font remarquer: ils se sont mariés et demandent le droit de citoyens à Sélestat (Le Conseil le leur refuse).
1555 Installation à côté de l'église St.Martin d'une école élémentaire
appelée « salle d'asile »
1558 Construction par le chevalier Jacob II BOCK d'ERSTEIN du
château de la « Rebmatt ». Par la suite ce château passe aux mains des von HOHENECK puis aux ZORN de BULACH.
1583 Au chapitre certains étaient favorables au protestantisme.
Les autres 11 chanoines s'unirent et s'installèrent à Erstein, tandis que les premiers prirent possession du « Bruderhof » à Strasbourg.
25.07.1584 Les Ersteinois avancent la somme de 4.000 livres à 200
livres d'intérêts annuels au comte palatin Jean de DEUX PONTS. En contrepartie le comte donne en gage les localités de Bergzabern, Huesheim, Lenswiller, Albertswiller et Frankwiller.
17.07.1586 Le Chapitre général qui se tient à Erstein choisit
Regnard de WESTERBURG comme membre du chapitre et décide que dorénavant les protestants en étaient exclus.
Décès de l'évêque Jean de MANDERSCHEIDT. Les gens du Bruderhof choisissent comme successeur le margrave protestant Jean-Georges de BRANDEBOURG tandis que les chanoines d'Erstein désignent le Cardinal de LORRAINE.
Les Strasbourgeois, du côté de Brandebourg, prirent le château du Kochersberg, la forteresse de Dachstein, le village épiscopal de Geispolsheim, et le 25 juin ils s'emparèrent du bourg d'Erstein. Ils firent prisonniers le bailli et le prévôt et les emmenèrent au Bruderhof (ils furent relâchés après plusieurs semaines). Les « Lorrains » (partisans de l'évêque) reprirent une à une les places occupées et le 17 juillet reprirent Erstein (qui resta ensuite en leur main).
Le XVI ème le siècle est un siècle de furie guerrière. Les archives mentionnent en particulier la mise en sécurité des archives et des biens de la commune et les dispositions prises pour la sécurité du bourg, l'achat de poudre, de plomb et de mèches. Le bailli d'Erstein, accompagné d'un certain nombre d'hommes armés assure des rondes dans le ban pour y pourchasser des individus louches ou voleurs.
Elle se joue localement en trois épisodes:
25.05.1620 Le gouverneur, comte de SALM SALM, vient à
Erstein avec 7 chevaux et le lendemain Son Altesse Sérénissime, l'archiduc d'Autriche Leopold, administrateur de l'évêque, y passe la nuit.
1628 Erstein compte 274 citoyens.
30.11.1630 Achat à Strasbourg d'un demi-quintal de plomb,
d'un quintal et 2 livres de mèches et de 75 livres de poudre.
01.09.1632 La politique de RICHELIEU avait rapproché les
Suédois des Français dans la lutte contre l' Empereur 3.000 Suédois traversent le Rhin et établissent leur camp entre Erstein et Fegersheim. Le lieutenant général, le Rhingrave Louis Otto occupe Erstein. Le bourg fut mis à feu et la moitié des maisons, détruites..
06.09.1634 Après leur défaite près de Nördlingen,
les Suédois quittent l'Alsace et ce sont les Français qui y entrent automne Les Impériaux (le régiment de cuirassiers de Nicolas MAUNTHART de NOYRELLE) reprennent le bourg et rasent les remparts.
28.01.1636 Les Français arrivent en Alsace par le Sud.
Le comte RAUTZAU occupe successivement Colmar et Sélestat et tombe à Erstein sur environ cent cavaliers impériaux qui prennent la fuite.
30.08.1643 Jean-Baptiste de BUDES, comte de GUEBRIANT,
maréchal de France et lieutenant général des armées du roi, qui opérait en Allemagne depuis 2 ans traverse le Rhin à Rhinau avec 3.000 hommes d'infanterie et autant de cavaliers et établit son quartier général à Erstein. Pour discréditer les Français, les Suédois achetèrent tous les aliments dans la région. GUEBRIANT obligea ses soldats à rendre ce qu'ils avaient volé et ses troupes quittèrent l'Alsace.
1646 Un chroniqueur parle de 10 loups tués.
22.02.1652 Le Traité de Westphalie ne
concernait pas le duc de Lorraine. Ce dernier poursuivait donc la guerre avec la France et c'est l'Alsace qui dut souffrir de cette lutte. Charles de LORRAINE avec sa garde de « diables vivants » tel qu'il les appelait s'emparent de la ville, tuèrent les habitants d'Erstein qui se défendaient, mirent des maisons en feu et volèrent ce qu'il était possible. A la fin des hostilités le bourg compte 96 maisons détruites.
De ces faits de pillage gratuit provient l'expression:
"Hüttet dich von den Lotthringer..."
" Garde-toi des Lorrains..."
1655 Le bailli François BACH poursuivit la
reconstruction commencée par son prédécesseur. II établit le nouveau cadastre, met de l'ordre dans les archives et devient le premier « historien - chroniqueur » d'Erstein. Le volume écrit de sa main est une des plus belles pièces des archives d'Erstein. BACH mourut en 1680 et son fils de 22 ans prit la succession comme Bailli, mais également comme concubin de la seconde épouse de son père. A la naissance de Laurent, une action de justice est ouverte et le «père» disparaît.
1656 De grandes plantations de safran sont détruites par des pluies persistantes.
1674-75 Le bourg a beaucoup à souffrir par le passage des troupes durant la guerre de Turenne.
Erstein fut occupée sans interruption par des troupes de passage tantôt impériales, tantôt françaises ; toutes venaient piller. La petite population était réduite à la misère absolue. On trouve de cette époque des inscriptions de naissance et de décès à Strasbourg, La Wantzenau, Sélestat et aussi à Meissenheim, Ottenheim et Kurtzel en pays de Bade. Les citoyens aisés se réfugiaient ailleurs, y compris sur les îles du Rhin (à cause des exigences des troupes).
08.01.1675 Dans la guerre entre TURENNE et le Grand Électeur de Brandebourg les deux
adversaires prennent leur quartier d'hivers. Par son attaque hivernale sur le flanc. TURENNE crée la surprise en prenant Turckheim.
Le 8 janvier les Impériaux et les Brandebourgeois établissent un camp à Erstein. Une vive altercation oppose le Généralissime impérial BOURNONVILLE au général brandebourgeois DERFFLINGER. C'est à l'intervention personnelle du Grand Électeur que l'on doit qu'un duel fut évité.
10.01 1675 Les Allemands quittent
Erstein et déjà des maraudeurs y pénètrent par le fossé de la ville, pillent et mettent le feu. Les Français étant de nouveau les maîtres en Alsace, le maréchal TURENNE décida de porter la guerre outre-Rhin. II fit construire un pont sur le Rhin à la hauteur d'Erstein (Gerstheim) en direction d'Ottenheim. (Ce pont fut à nouveau démonté le 22 juin après le passage des troupes). TURENNE sera tué le 27 juillet près de Sasbach.
1676 Une année des plus terribles pour le bourg. Les armées françaises et impériales circulent
sans arrêt. Les récoltes sont détruites intentionnellement et LOUVOIS applique un impôt de guerre exorbitant.
1683 Erstein devient lieu d'étape pour les troupes entre Strasbourg et Sélestat. Souvent les
troupes étaient si nombreuses qu'elles étaient obligées de camper en dehors du bourg. La paix relative ne s'installera qu'après le traité d'Utrecht en 1714.. C'est dans ce contexte que fut construit à Erstein les écuries royales (remplacées par la suite par l'Etappenstall) qui devint par le même une ville étape. A partir de 1769, les troupes sont réparties et logées chez l'habitant du bourg, tandis que l'Ettapenstall abrite les chevaux et les bagages.
23.09.1684 François Théobald ROTHFUCHS prend la fonction de premier bailli français à Erstein.
Faute d'indigènes,....
1690 La porte « supérieure » s'appelle dorénavant « porte de Sélestat »et la porte inférieure ou
Grendeltor «porte de Strasbourg»; à proximité du pont sur l'lll est placée la «porte de Brisach ».
Le long du Rhin sont placés 200 postes militaires dont 47 redoutes pour empêcher toute traversée de troupes ennemies. Dans le ban d'Erstein il y avait quatre fortins de ce genre (en forme d'étoile à 4 ou 5 branches avec rempart et fossé ou simplement une clôture avec palissades). Au centre un blockhaus avec poêle et pièce de séjour pour 8 à 10 paysans. Ces gardes étaient relevés tous les 8 jours. Ils devaient prévoir armes et munitions. Le bois de chauffage était fourni en hiver par l'entrepreneur).
1694 à 1695 Construction de la « Grabenmuhl ».
Son premier meunier exploitant est André FAERENBACH originaire de Werde (Matzenheim). La « Lohmuhl » est citée à la même époque et appartenait à la famille GRÖB.
1697 Les travaux militaires exécutés au Rhin
donnent du travail à bien des gens. On signale des travaux à la maison d'étape (En 1736 sera achetée, une maison d'étape, à Christian MILTENBERGER pour 2.000 livres.)
1708 En cette année 39 régiments ou bataillons à pied, 3 régiments de dragons, 6 régiments à
cheval, en tout 48 régiments sont passé par l'étape d' Erstein. Le secrétaire de mairie a rédigé 1.953 «feuilles de route».
1715 Maître Pierre THUMB construit le clocher de l'église
St Martin.
1744 LOUIS XV est à Strasbourg et traverse le ban d'Erstein.
1750 Martin STÄUBEL d'Erstein a l'autorisation d'être l'affineur d'or
(orpailleur) sur le Rhin dans le district d'Erstein.
1757 On mentionne « Le nouveau canal à Kraft » Est-ce déjà le
Murgiessen ?
1760 Naissance à Erstein du futur général François Joseph
OFFENSTEIN, baron de l'Empire.
1761 Nouveau pavage des rues avec des pierres de Boersch
.
1769 Sur ordre de l'intendant royal les maisons du bourg sont
numérotées (en raison des nombreux cantonnent de troupes) pour faciliter la répartition chez l'habitant.
1771 Construction de l'orgue de l'église Saint Martin qui originalement était
installée dans l'église des dominicains de Guebwiller et fut réalisé par Silbermann.
La partie instrumentale a été entièrement rénovée en 1914 par ROETHINGER Edmond Alexandre, est classée monument historique au titre d'objet en 1996
1772 Une brigade de maréchaussée est transférée à Erstein
Les prisons dans les portes de la ville sont archi-combles en raison des déserteurs.
1776 La porte de Sélestat est reconstruite (plan réalisé par
CHRISTIANI, inspecteur particulier des Ponts et Chaussées). L'entrepreneur Martin STEIBEL est natif d'Erstein; les pierres proviennent d'Ottrott Dépense de 3.320 livres.
Erstein a connu juste avant la Révolution son « cas », celui
de Burger. Depuis 1783 ce dernier occupait le double poste de prévôt (Schultheiss) et de secrétaire du bourg (Fleckenschreiber). Par la création de la municipalité la position de Burger provoqua des rivalités continuelles et il dut finalement quitter Erstein fin 1788 (il acquit en 1792 le « Englische Hof » près de Bischheim) fut arrêté en 1793, conduit a Paris, mais revint pour devenir en 1800 conseiller de la préfecture du Bas-Rhin.
Fin 1789 Erstein compte environ 2.800 habitants. Création
de la « Garde Nationale », NEFF étant le Major, Francois Joseph OFFENSTEIN (futur général) le chef de la compagnie.
1790 Erstein devient le chef-lieu du canton
(les mêmes communes sauf Westhouse).
01.02.1790 Élection du premier Maire, le citoyen KUHN
(1790-1791) auquel succédèrent les citoyens RAPP (1791), HAUSS (1792), André KOPFF (1793-1798). Erstein fait partie de l'un des trois districts du département du Bas-Rhin, Sélestat et du sous-district de Benfeld.
12.12.1790, Le curé BACCARA, du haut de la chaire, avait fustigé le directoire de Strasbourg,
composé, selon lui, en grande partie de « luthériens ».
06.03.1791 Le cardinal de ROHAN, Evêque de Strasbourg, ayant défendu à son clergé de prêter
le serment à la constitution civile, Brendel est désigné comme son successeur. Le Curé BACCARA d'Erstein refuse de reconnaître BRENDEL comme son évêque.
06.08.1791 Des «sans culottes» anticléricaux traversent Erstein. Le vicaire RUMPLER est
sérieusement blessé. Le recteur BACCARA et VONDERSCHEER, l'autre vicaire, se cachent, mais reviennent le 18.