Auteur de l'article Bernard ROHMER
Un parfum de nostalgie s'est répandu les 16, 17 et 18 Septembre 2000 dans une salle Hérinstein métamorphosée, l'espace d'un week-end, en un vaste corps de ferme.
Pour signifier concrètement la place de l'Église dans l'univers paysan, un majestueux autel -avec un dais et des accessoires de culte- a été dressé au fond de la salle pour rappeler les processions d'antan, effectuées aux quatre coins cardinaux du ban d'Erstein.
Fruit du travail de la confrérie-corporation d'Erstein, avec la participation de la Ville, le coeur de l'exposition regorge de magnifiques outils agricoles et artisanaux anciens. Sur ses flancs, les photos du monde rural ersteinois d'autrefois font face aux illustrations contemporaines, représentant les agriculteurs à l'oeuvre à notre époque : « J'ai pensé qu'il fallait figer les paysans de l'an 2000 pour que l'exposition soit plus pertinente et ramasse l'ensemble du siècle », indique Bernard Rohmer, cheville ouvrière de la manifestation.
Désigné « Feldmeister 2000 » par ses pairs, ce qui signifie
« maître des champs », il lui revient de tenir un registre annuel
où il devra consigner les chiffres des productions agricoles,
et établir au terme de l'année, une sorte d'almanach où sont répertoriés les temps forts de l'actualité locale, régionale, nationale et internationale.
Ces chroniques sont déposées dans un coffre en bois, appelé « Bürelad » (boîte des paysans), dont le « Feldmeister » a la charge pendant l'année de son mandat.
Ces précieux coffres -ils sont au nombre de deux- renferment des documents de la confrérie-corporation, datés de 1720.
Il recèle 21 flacons, qui sont autant d'échantillons de semence des plantes cultivées de nos jours : de l'avoine, à la luzerne, en passant par le blé, le navet, le choux, l'orge, la betterave, le trèfle, le maïs, le tabac et les fleurs.
Mais on y trouve aussi de la laine de la Filature d'Erstein ou de... l'eau de vie.
Mis officiellement sous scellé pour 50 ans, la « Bürelad » contient en outre un message adressé « aux enfants et aux petits-enfants du XXIe siècle », mentionnant la présence des élus locaux : Théo Schnée, maire d'Erstein, Germain Gengenwin, député, et Francis Grignon, sénateur, ainsi que la bénédiction du Père Nold,
Le Suisse, personnage de folklore, était chargé de la
police du culte catholique. Il organisait les cérémonies religieuses et veillait à leur bon déroulement. Il était également de sa responsabilité le service d'ordre durant l'office. Il n'était pas rare qu'il admonestre un paroissien un peu bruyant ou bavard dans les rangs de l'église...