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Un pied dans la terre fertile de la plaine, l’autre dans l’eau du Ried et du Rhin, Erstein a toujours bénéficié d’un environnement généreux et bienveillant qu’elle n’a eu de cesse de préserver depuis sa création à l’époque néolithique (5000 avant JC) comme l’attestent différentes découvertes archéologiques.
« C’est sous le titre de Herrinstein qu’est mentionné pour la première fois en 817 le nom d’Erstein » que nous raconte Vincent Husser ancien gardien de la mémoire vivante de la ville. Le nom figurait dans un parchemin de l’empereur Louis le pieux (fils de Charlemagne). Il cédait le lieu à son fils Lothaire (1er). Il existe plusieurs hypothèses quant à l’origine de ce nom. : l’une proviendrait du celte « Erian » la terre ; une autre ferait référence à une « pierre de la dame noble – « Herrin Stein »; …
Erstein apparaît en tant que tel à partir de 1262 note l’Abbé René Friedel dans son livre d’histoire traitant de l’Abbaye et de l’histoire du bourg publié en 1927.
De la terre, il en a toujours été question à Erstein comme celle, « terre d’empire », et sacrée sur laquelle s’érigea, au milieu de IXème siècle une abbaye, selon la volonté d’Irmengarde, épouse de l’empereur Lothaire 1er, placée sous la triple protection de Notre Dame, Sainte Cécile et Sainte Agathe, autorisée par le pape Leon IV et inféodée directement à la Papauté sans dépendre de l’évêque du diocèse de Strasbourg. Cette Abbaye et sa communauté de chanoinesses issues de la haute noblesse ont un rôle prépondérant dans la notoriété naissante de la citée. Démantelée en1437 et disparue physiquement en 1818, l’église conventuelle était située entre l’actuelle mairie, la sous-préfecture et la rue du couvent. De celle époque existent encore deux vestiges, un calvaire datant de 1746 dans La rue du Monastère et un vieux puits de 1580, dans une propriété de la rue du Couvent.
Élevée au rang de ville en 1191 Erstein jouit de ses nouveaux privilèges : elle s'entoure de fortifications et met en place une administration municipale. Une longue période de prospérité s'ouvre, jusqu'au XIV siècle, et l'ascension de Gauthier de Geroldseck en 1329. Il prend possession de la ville et pille les cargaisons des bateliers du Rhin. L'évêque de Strasbourg met fin aux agissements du chevalier brigand, lors d'une intense bataille. Après la victoire des troupes strasbourgeoises, le calme revient, C'est certes le début d'une nouvelle ère, mais pas très heureuse : privée de ses fortifications, la ville perd ses atouts et son attractivité.
Sucre et artisanat
Redevenu un simple bourg rural. Erstein traverse l'une des pages les plus noires de son histoire durant la guerre de trente ans à la suite de laquelle sa population est réduite de moitié. Le traité de Westphalie de 1648 qui met fin à ce conflit, fait entrer une grande partie de l'Alsace dans le royaume de France. Ce n'est pourtant qu'au cours des années 1670 qu'Erstein y est rattachée au même titre que Strasbourg.
Grâce une démographie florissante, au milieu du XVIIIème siècle, la commune se développe en particulier sur le plan agricole, comme en témoignent les nombreux corps de ferme de l'époque. Ils assurent aujourd'hui le cachet de la vieille ville. L'artisanat n’est pas en reste, les tanneries font florès, profitant du réseau d'eau traversant La ville. La maison des Tanneurs, que l'on peut admirer dans la rue 28 Novembre, est le témoin toujours vivant de celle activité. À la fin du XIXème siècle, filature et sucrerie ajoutent à l'attractivité de la citée qui poursuit son développement malgré les affres des deux conflits mondiaux.
Aujourd'hui encore, des zones économiques et artisanales s'étendent à l'ouest de la ville. Le spécialiste de la fixation professionnelle, Würth France à qui l'on doit l'heureuse et récente initiative de la création d'un musée d'art contemporain, voir en est l'un des fleurons, comme le centre hospitalier spécialisé dans la lutte contre les maladies mentales, ainsi qu'au sud, la fameuse sucrerie qui fait la réputation de la ville au-delà des frontières régionales... Ces trois structures sont les principaux pourvoyeurs d'emplois du bassin de population d'Erstein.
12000 habitants, grâce à un nouveau quartier
À la tête de la commune durant 19 ans, Théo Schnée a marqué la ville de son empreinte en développant l'économie et les services aux habitants. " Poursuivre et améliorer ce qui a été initié par Théo Schnée tout en mettant en place de nouveaux services pour la population » C'est sous ce double objectif que son successeur et ancien adjoint Jean-Marc Willer, avait souhaité placer ses mandats. « La ville s'est fortement développée ces dernières années. Nous nous devons de nous occuper de ce qui existe tout en faisant de nouvelles choses, en particulier créer quartiers et le centre-ville. »
Le dynamisme local est visible avec la construction en cours d'un nouveau quartier. Principale conséquence, le nombre d'habitants est passé de 10 000 à 12 000 ces derniers temps. Deux lycées, un collège, cinq écoles primaires et autant de maternelles accueillent les enfants et les jeunes de la ville.
« Mettre plus de vert dans la vile »
Profondément attaché à sa ville natale, Jean Marc Willer a évoqué avec un plaisir non dissimulé « ces nombreux canaux qui traversaient la ville » où il allait se cacher lorsqu'il était enfant. Les prémices d'une vocation ? Aujourd'hui, directeur adjoint de l'École nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg. Jean-Marc Willer a toujours à cœur la préservation des exceptionnelles ressources naturelles d'Erstein el de ses environs,
« Le développement durable et l'environnement relie à mon sens tous les objectifs que nous visons pour améliorer la vie de nos concitoyens », a-t’il assuré. Des projets de développement des transports doux comme te vélo ont été mis en place, comme la création de nouveaux espaces verts dans l'aire urbaine afin de "mettre plus de vert dans la ville ». Sans oublier la pour•suite de recherches en matière d'énergies renouvelables, déjà bien exploitées gare aux usines municipales (UME) qui produisent une partie de l'électricité au fil de l'eau « On travaille pour le durable, insistait l’ancien maire, Erstein a de très gros atouts notamment, dans le domaine environnemental à nous de les développer. » et ainsi garder son équilibre entre la terre fertile de la plaine et l'eau des bords du Rhin.
Ill suffit de quelques pas dans la ville pour s'imprégner de sa richesse patrimoniale et architecturale constituée au fil des siècles. Vincenl Husser, chargé de la mémoire locale pour la Ville, à d'ailleurs mis au point un circuit du vieil Erstein que l’on peut découvrir à pied : maisons à colombages, vieux canaux d'irrigation, monuments ; autant de témoignages à rapprocher des événements historiques marquants ou insolites. L'église Saint-Martin est l'une des étapes de ce circuit. Ici, on peut voir et écouter (avec un peu de chance) l'orgue Roethinger datant du XIXème siècle, classé aux monuments historiques.
Les porte-cierges des confréries
On peut également admirer une collection de porte-cierges datant des XVIII et XIXème siècles. Ces pièces ont été fabriquées par paire pour quatre confréries de la ville : agriculteurs, artisans, pêcheurs, cordonniers, tailleurs et tisserands qui usaient d’un véritable cérémonial lors de la fête de leurs saints patrons ou lors des célébrations des saisons. « Chaque année, une messe est donnée pour les confréries où la bannière est déployée », indique le recteur Claude Winckler, chargé d'âmes de la communauté de paroisses du pays d'Erstein, Lors de la cérémonie de remerciement annuelle, « le Feldmestre » de la confrérie lit son rapport de tout ce qui s'est passé dans le monde agricole ou quelques évènements marquants ayant marqués la communauté. A ces occasions ou lors des obsèques de l'un de leurs membres, les porte-cierges sont installés sur les premiers bancs de l'église en signe d'appartenance et en guise d'hommage.
Une horloge de 1850 remaniée par Tomi Ungerer
Une autre rareté a été déplacée de l'église Saint-Martin à la Maison du patrimoine : une magnifique horloge fabriquée en 185o par Jean-Baptiste Schwilgué et remaniée par Toni Ungerer. À voir sans perdre de temps!.
Erstein en savoir plus….
Site officiel de la ville d’Erstein : https://www.ville-erstein.fr/
Site remarquable du goût », la ville d'Erstein joue la carte de la gourmandise en proposant à ses habitants et aux curieux une série d'animations autour du sucre. Première d'entre elles, le festival du sucre, qui a lieu chaque année le dernier week-end du mois d’Août. La cerise sucrée sur le gâteau festif consiste à admirer une dizaine de chars fleuris, dont l'un est fabriqué avec des morceaux de sucre.
Le rendez-vous musical et le défilé sont gratuits
« Cinq associations prennent successivement en charge l'organisation du festival, précise Claude Kopff. Président de l'Association Sportive d’Erstein (responsable de l'édition 2oo8). Celle année là, nous avons choisi de décliner le thème des quartiers européens d'Europa-Park notre partenaire. Une douzaine d’associations fabriqueront « leur char fleuri » illustrant un monument de chaque quartier et nous avons réalisé un petit train qui circulera dans tout le parc avec quelques millions de morceaux de sucre remis par la sucrerie d'Erstein,
Si le char en sucre reste le clou du festival, l'édition 2008 a été marquée de plusieurs innovations ; le rendez-vous musical du samedi soir, des groupes musicaux variés jouent dans plusieurs endroits de la ville et le défilé du dimanche après-midi seront gratuits. Nous avons comptabilisé entre 6000 à 7000 entrées avance Claude Kopff, « La gratuité nous a amené plus de monde. » Un pari que les organisateurs ont remporté grâce à l'adhésion des gourmands.
Audacieux, le grand bâtiment de l'Etappenstall se remarque tout de suite lorsque l'on emprunte la longue rue reliant le quartier de la gare à la vieille ville d'Erstein. Cet immense cube vert s'intègre parfaitement à un ensemble architectural à colombages, typique de la région. Il abrite l'office de tourisme, un espace culturel, une galerie d'exposition et la Maison du patrimoine de la ville.
Quelques centaines d'années plus tôt, dès 1683 plus précisément, les troupes royales s’arrêtaient dans ce relais d'étape pour restaurer et faire reposer leurs chevaux. Au fil des années, le bâtiment a eu plusieurs vies : remise communale, lieu de culte provisoire et enfin espace culturel. Assurément, l'intérieur vaut l'extérieur : la vie y est dynamique entièrement dédiée à la culture, aux arts et au patrimoine. à l'image de ce que la ville souhaite promouvoir,
Animations spécifiques pour les jeunes
« il existe un important vivier culturel à Erstein, assure Myriam Del Vecdio, responsable de l' Etappenstall.. Il est dû à une volonté politique claire. Plusieurs équipements culturels ont ainsi été créés ces dernières années comme l’Etappenstall en 2002, la Maison du Patrimoine l’année suivante et la médiathèque en . 2008. Sans oublier le musée Würth, consacré à l'art contemporain. » L'offre est multiple, en effet, et les rendez-vous commencent à se fixer dans les agendas des habitants du secteur dès le début de la saison culturelle de la ville et qui atteint sa vitesse de croisière », note Myriam Del Vecchio. Ou encore Eur'Art, le rendez-vous des artistes des deux rives du Rhin qui a lieu tous les deux ans. Une attention toute particulière est portée aux plus jeunes avec des animations spécifiques chaque premier mercredi du mois, au cours desquelles ils peuvent s'initier aux arts et à la création tout en découvrant l'histoire de la ville.