Bien entendu, la curiosité avait attiré les villageois aux fenêtres.
Si le convoi devait se rendre dans un autre village, la jeunesse de l'ancien lieu de résidence de la
jeune fille tendait des rubans de soie en travers de la route. Elle n'ouvrait le passage que lorsque
le fiancé avait payé une rançon. Si celui-ci refusait de payer, on lui dételait, pour le moins, les
chevaux. Parfois, pour éviter de payer plusieurs rançons successives, le convoi empruntait des
chemins détournés ; arrivé dans le village du fiancé, il était salué par de grands cris de joie et par
des coups de feu. Une fois les charrettes déchargées, le jeune couple se rendait à la mairie pour procéder au mariage civil.
Celui-ci avait généralement lieu le jour avant la cérémonie religieuse. Autrefois, dans l'esprit des
gens, c'était l'union religieuse et non l'union civile qui était importante. On ne pouvait pas concevoir comme aujourd'hui un mariage sans cérémonie religieuse. L'union civile était considérée
uniquement comme une simple formalité administrative. Les signatures à la mairie avaient lieu
après seize heures car le greffier de mairie n'était autre que l'instituteur. À cette occasion, on lui
remettait quelques gâteaux ou un beau mouchoir.
Le soir, le garçon et la fille, chacun de son côté, fêtaient l'adieu à leur vie de célibataire. Le garçon réunissait à l'auberge ses amis, ses camarades de conscription et leur offrait à boire. On mangeait aussi quelques petits plats froids.
« Er müess de Abstand bezahle.»
(Il doit payer le départ).
Parfois on brisait volontairement quelques verres, ou bien on se rendait à la maison de la fiancée pour briser contre ou devant sa porte quelques assiettes, d'où le nom de « Polterabend » donné à ce soir. Ce bris de vaisselle et de verrerie a un double sens. D'une part, il y a l'idée, universellement répandue, que briser ou casser un ustensile servant à manger ou à boire
porte bonheur. D'autre part, en faisant ces bris devant la porte de la fiancée on veut signifier que la virginité de celle-ci va officiellement prendre fin.
La fiancée, de son côté, avait réuni ses amies pour leur offrir un petit repas. Lors de cette petite fête,
les jeux et les chants à moitié comiques et à moitié sérieux rappelaient la tristesse qu'éprouvait le
groupe de jeunes filles à perdre une de ses compagnes.
La durée d'une fête de mariage
Il n'y a pas de règle qui la fixe impérativement. Elle est fonction de la richesse des familles, du nombre des invités, de l'époque à laquelle on célèbre la cérémonie et de la situation économique en général. Ainsi cela peut aller d'un jour à huit jours.
Il y a trois siècles, à Strasbourg, les noces chez les nobles, les bourgeois, les artisans et les commerçants duraient entre deux et quatre jours. Les repas offerts pouvaient durer trois jours, le troisième étant réservé aux fournisseurs. La durée des noces payantes était limitée à deux jours. En 1631 les troisièmes noces du sénateur des Drapiers, Jérôme Hatt, durèrent quatre jours et coûtèrent au jeune époux — qui avait 56 ans — 1 000 florins (3 720 francs or).
Autrefois, après les guerres et les catastrophes économiques, les autorités civiles et religieuses limitaient, par des ordonnances, à la fois le nombre des invités et la durée des réjouissances. Ainsi, il n'est pas surprenant de voir certaines époques où les mariages ne duraient pas plus d'une journée.
Au début du XIXe siècle, un mariage durait trois jours. Le premier jour, on allait chercher la voiture de la mariée. Le deuxième jour, on se rendait à la mairie et à l'église. Le troisième jour, on conduisait l'épousée à sa nouvelle demeure. À la fin du siècle, cette durée a été ramenée à un jour.
Vers les années 1950, à Plobsheim, eut lieu un mariage qui s'étala sur trois jours. La première journée fut consacrée au grand repas, la deuxième à la tournée, des auberges et aux danses, la troisième au rangement et à la distribution des restes. Mais ce mariage, ainsi que les « Strisselhochzit » qui pouvaient durer huit jours, sont à considérer comme des exceptions pour notre époque. Depuis 1950, la durée des noces ne dépasse que très rarement la journée.
Avant la cérémonie religieuse
Enfin, le grand jour était arrivé. Si la mariée était d'un village autre que celui du marié, celui-ci allait la chercher sur une charrette décorée de rubans et de fleurs. À côté de la charrette galopaient plusieurs amis du marié.
Une fois que le couple était arrivé dans la maison du mariage, la cuisinière lui apportait une soupière remplie de bouillon de viande
(« Brautsuppe ») et une cuillère. D'abord la fille mangeait du bouillon, et ensuite elle donnait la cuillère à l'homme pour qu'il se serve à son tour.
Dans certains cas, chacun des deux essayait de se saisir en premier de la cuillère. Cela remonte à d'anciennes croyances selon lesquelles le
premier servi était celui qui prendrait la direction de l'union.
Entre-temps, les invités étaient arrivés. Ils déposaient leurs cadeaux dans de grandes corbeilles préparées à cet effet. Ensuite, on leur
servait aussi du gâteau, du vin blanc et parfois un peu de bouillon de viande.
Presque toutes les ordonnances réglementant, jusqu'au XVIIIe siècle, les mariages défendaient ou au moins limitaient l'importance de la
« Brautsuppe » et des collations servies aux invités avant la
cérémonie religieuse. Il faut voir ici le souci des autorités civiles
et religieuses d'éviter que les invités ne soient déjà un peu trop
éméchés lors de la cérémonie à l'église.
Le jeune couple s'agenouillait ensuite sur un drap blanc,
devant ses parents, pour demander pardon. Ce geste,
accompli sous les yeux des invités, signifiait que les époux regrettaient de faire de la peine à leurs parents en les
quittant pour fonder un nouveau foyer. Les parents
exprimaient leur pardon en les aspergeant d'eau bénite à
l'aide d'une palme consacrée.
Les cloches sonnaient trois fois avant le début de la
cérémonie religieuse. Ce n'était qu'au moment du
troisième appel que le cortège se constituait.
Le cortège se mettait en marche avec majesté.
Dans d'autres villages, le marié marchait en avant entre ses deux plus proches parents, et précédant tout le groupe des hommes, de même la mariée venait derrière, suivie de tout le groupe de femmes
Dans d'autres endroits, le marié marchait seul en avant des hommes ou à côté de la mariée dont il tenait le tablier, pour bien indiquer qu'il sera le maître chez lui (région du Kochersberg et région de Molsheim).
De nos jours la mariée, au bras de son père, se tient en tête du cortège, et le marié avec sa mère ferme la marche.
Le passage du cortège était salué par de nombreux coups de feu (« Me schiesst » ou « Me stantzt »). Ces tirs, que les autorités civiles ont vainement voulu supprimer, devaient, à l'origine, servir à éloigner les mauvais esprits. Cette coutume existe encore de nos jours à la campagne et marque uniquement la joie exubérante des villageois.
Lorsque la mariée perdait un talon de son soulier en cours de route ou si quelqu'un marchait sur la traîne, on était préoccupé pour l'unité du couple. On recommandait aussi au cortège d'emprunter le chemin le plus court entre la maison et l'église. On voulait sûrement éviter d'exposer trop longtemps le jeune couple à
l'action des mauvais esprits. Pour recevoir la bénédiction des cloches, le cortège devait entrer à
l'église par la porte passant sous le clocher. À l'entrée se tenait la cuisinière, qui comptait les invités
pour savoir le nombre exact de convives. En effet, tout participant à la noce était tenu de participer
à la cérémonie religieuse.
La cérémonie religieuse
Généralement, le couple prenait et prend encore place sur deux chaises disposées devant ou sur le côté de l'autel. Dans la région de Wissembourg (Hunspach, Oberseebach, etc.), le marié allait s'asseoir
du côté des hommes entre deux garçons d'honneur, la mariée du côté des femmes, entre deux de ses compagnes. Même après la bénédiction chacun des deux retournait à son banc.
Il fallait éviter de laisser tomber les anneaux au moment de l'échange ; de même, la mariée devait éviter de faire choir la couronne au moment de la bénédiction. Tout cela s'explique par cette croyance qui veut
qu'une cérémonie doit se dérouler exactement selon le plan prévu et qu'un léger accroc est dû à l'intervention des forces maléfiques.
Autrefois, la mariée déposait sur l'autel un brin de romarin enveloppé dans un très beau mouchoir.
À Kindwiller, c'était un foulard. À Gresswiller, c'était la première demoiselle d'honneur qui faisait ce cadeau au nom de la mariée. Le mouchoir, qui devait être blanc pour signifier la virginité, était le
cadeau pour l'ecclésiastique. De nos jours on a plutôt pris l'habitude, à la fin de la cérémonie, de
glisser dans la main de l'ecclésiastique une enveloppe contenant de l'argent. Celui-ci peut en
disposer selon son gré. Il peut l'utiliser pour son usage personnel ou le verser dans la caisse de
l'Église.
Dans les siècles passés, on devait même verser une taxe pour ce casuel. Au XVIIe siècle, le prêtre de Hirsingen pouvait, soit faire payer
la taxe, soit participer au repas. Celui de Fontaines réclamait la somme de trois livres pour les fiançailles, la publication des bancs et le mariage. En 1753, le pasteur Weismann de Sarre-Union avait même inscrit dans les registres paroissiaux les tarifs des différents casuels. Il fallait payer un « Gulden » et cinq « Schillings » pour la publication des bans et la même somme pour le mariage. Mais il faut ajouter que la hiérarchie des Églises a toujours essayé de réglementer et de limiter la perception de ces taxes. On ne voulait pas induire en tentation certains ecclésiastiques qui auraient trop été portés vers les biens de ce monde.
Comme aujourd'hui, la cérémonie ne durait pas plus d'une heure. À la sortie, il arrivait souvent que le garçon d'honneur et sa compagne du
our fissent une collecte au bénéfice des pauvres du village. Après la cérémonie religieuse, les époux se rendaient et se rendent encore à la sacristie pour signer, avec
leurs témoins, les registres paroissiaux. Souvent, les familles et les amis viennent présenter leurs
voeux à ce moment. Lors des félicitations, beaucoup de personnes embrassent les jeunes époux.
Les larmes, si certaines sont sincères car elles marquent la tristesse des parents qui voient leurs
enfants se séparer d'eux pour mener une vie autonome, sont parfois forcées. On sacrifie à un rite
qui veut que les larmes, lors d'un mariage, apportent beaucoup de bonheur. Au début du XXe siècle,
on avait parfois une formule consacrée pour présenter ses félicitations au marié ou à la mariée :
« Ich wünsch dir auch Glück in den Ehestand und den Segen Abrahams. » (Je te souhaite du
bonheur dans ton union et la bénédiction d'Abraham).
Les anneaux de mariage
Au début du XXe siècle et aux siècles précédents, dans les milieux catholiques, il était d'usage
qu'il n'y ait pas d'échange d'anneaux, mais simplement une remise d'anneau à la femme. Celle-ci
offrait en retour à son mari un mouchoir blanc. Il faut, peut-être, voir dans ce mouchoir un symbole
de virginité et de fidélité.
On avait et on a encore l'habitude de passer l'anneau au quatrième doigt de la main gauche. Cet usage doit au moins remonter à l'Antiquité. Un prêtre alsacien, G. Rippel, donne une explication communément répandue au sujet de ce choix : « On met l'anneau à l'avant-dernier doigt de la main gauche car, selon Gellius, de ce doigt part une veine qui va jusqu'au coeur qui est le siège de l'amour. »
Quelle est la signification de cet ou de ces anneaux ? Là aussi, G. Rippel donne une explication satisfaisante : «L'anneau, qui n'a pas de fin, doit signifier que l'amour et la fidélité entre les deux êtres ne doivent
pas prendre fin. ».
Jusqu'au Xe siècle de notre ère, il devait y avoir, d'une part un anneau des fiançailles et, d'autre
part, un anneau nuptial. L'anneau des fiançailles devait être un don à titre d' arrhes. Vers le XIIème
siècle, les fiançailles prirent une telle importance que dans la forme elles ne se distinguèrent plus nettement du mariage.
À ce moment, la bague des fiançailles et l'anneau nuptial se confondirent. À partir de cette époque, l'anneau signifia clairement la fidélité conjugale. De nombreuses superstitions entourent ces
anneaux de mariage. Celui ou celle qui perd un anneau de mariage peut s' attendre à une union malheureuse. L'Alsacien connaît aussi cette chanson populaire répandue dans toute l'Allemagne :
« Sie hat mir Treu versprochen, / Gab mir ein Ringlein, / Sie hat die Treu gebrochen, /
Das Ringlein sprang entzwei. »
(Elle m'a juré fidélité, elle m'a donné un anneau, elle a rompu la fidélité, l'anneau s'est brisé).
Enfin on peut dire, encore aujourd'hui, qu'on se sert souvent des anneaux de mariage dans des pratiques magiques destinées à lever le mystère qui entoure l'avenir. Lors d'un décès, il faut aussi enlever l'anneau de mariage au défunt, sinon la mort frappera bientôt le survivant.
Avant le repas de noces
À la sortie de l'église, soit les enfants de choeur qui s'étaient changés, soit les jeunes du village tendaient un ruban ou une corde en travers du chemin On appelle cela « spannen ». Chaque couple qui voulait passer devait payer son écot. Cette coutume est encore vivante dans de nombreux villages alsaciens.
Parfois, le cortège se faisait chercher par des musiciens. Les autorités religieuses n'ont pas toujours vu d'un bon oeil ces manifestations musicales à caractère profane. En 1582, Hans Ortlin de Metzeral dut payer quinze schillings d'amende pour s'être laissé chercher à l'église par des musiciens.
Dans la vallée de Munster, les femmes étaient très sensibles à l'honneur qui consistait à porter jusqu'à la maison la Bible de mariage que le couple avait reçu à
l'église. Cet honneur revenait à une des belles-mères ou à la grand-mère la plus âgée, ou encore à
la doyenne en âge. Les villageois jetaient des grains de riz ou de blé sur le passage du couple.
Cette coutume n'est de loin pas éteinte. Elle appartient à la catégorie des rites de fécondité.
Les morts n'étaient pas oubliés ce jour-là. Dans la région de Saverne et dans les régions proches
de la Lorraine, les mariés avaient l'habitude de se rendre au cimetière pour prononcer quelques
prières au-dessus des tombes familiales. La mariée posait son bouquet sur une des tombes. Les
époux, par ce geste, voulaient d'une part se rappeler la finitude de toute existence terrestre, et
d'autre part chercher une approbation à leur union, approbation donnée par les esprits des
disparus.
À Westhalten (région de Molsheim), les mariés se rendaient dans le champ communal pour y
planter un arbre fruitier. Il faut mettre cette coutume en rapport avec cette autre coutume qui
consiste, lors de la naissance d'un enfant, à faire planter par le père ou le grand-père un arbre
fruitier dans le verger familial. La première coutume a un sens plus social, alors que la seconde
est plus à caractère familial.
On ne passait pas directement de l'église à la table. Dans le pays de Hanau, on organisait quelques jeux avant le repas. Les jeunes gens avaient droit à des courses de chevaux (« Goberite » ou «Gabenreiten »). Le vainqueur de la course recevait de la mariée un prix (« e Gob ») qui consistait en une cravache ou en une bride, ou encore en un foulard rouge. Ensuite avaient lieu différentes courses pour les garçons, les jeunes filles et les femmes (« Coblaufen » ou «Gabenlaufen »).
Des mouchoirs, des foulards, des gants récompensaient les vainqueurs. Enfin, pour ne pas oublier
les enfants, il y avait des mâts de cocagne où se balançaient toutes sortes de choses attirantes
comme des bretelles, des foulards, des gants, des jouets, etc. À Mulhouse, on s'amusait à regarder
les deux époux qui devaient scier ensemble des bûches de bois. C'était un excellent entraînement
pour la vie conjugale.
Une fois qu'on avait décidé de passer à table, il fallait encore que le jeune couple franchisse la porte. Ce passage était très important dans le scénario nuptial. En général on conseillait à la femme qui voulait s'imposer dans le ménage de franchir en premier le seuil de la maison, mais il fallait éviter de toucher le seuil avec le pied.
Mais, avant de passer à table, tous les invités tenaient à présenter leurs bons voeux aux jeunes mariés et à leur remettre les cadeaux. C'était au garçon d'honneur de commencer. Certaines personnes terminaient malicieusement leurs voeux par ce souhait : « Und fur d's nächste Johr e junger Sohn, so komme mer wieder fur e Esse zain me. » (Et un fils pour l'année prochaine afin que nous puissions
nous retrouver autour d'un repas).
Le pain de mariage
« Wenn aber die Hochzeitsgäste sich laben, /Sollen die Nachbarn auch was haben. »
(Quand les invités au mariage se restaurent, les voisins doivent aussi recevoir quelque chose).
Ainsi, jadis, dans les villages, on voulait associer un maximum de personnes aux réjouissances. On pensait que si quelqu'un se sentait exclu d'une fête et s'il maudissait ensuite le mariage célébré, cela pourrait porter tort au jeune couple. La légende de la fée qui se venge sur un petit enfant parce qu'elle n'a pas été invitée au repas de son baptême, est fort connue en Alsace. Des légendes semblables existent à propos des repas de mariage. Toutes, elles traduisent le souci qu'ont eu les familles d'associer tous les membres du village, et en particulier les pauvres, à leur joie. Au début du XXe siècle, on avait l'habitude, après la cérémonie religieuse, de distribuer des paniers pleins de pain blanc aux enfants revenant de l'école. On nommait ce pain blanc : «Brütmumpfel », « Hochzitsbrot », « Hochzitswecke ».
Cette distribution pouvait se faire, soit vers midi, soit après quatre
heures. Généralement, c'étaient les demoiselles d'honneur qui étaient chargées de cette distribution ;
Il faut voir dans ce pain et ce vin des symboles de fécondité et de vie. À Croetwiller (région de Wissembourg), il y a quelques années, les demoiselles d'honneur allaient distribuer de la soupe
dans toutes les familles du village. C'était en quelque sorte une survivance de la «Brautsuppe ».
À Hunspach, comme dans un certain nombre d'autres villages, on ajoutait un morceau de viande
ou une saucisse au pain qu'on distribuait. Dans ce cas, on nommait cela « Fleischbrot ».
Le repas de noces
Les bonnes odeurs qui flottaient dans la maison attiraient rapidement les convives à table.
Presque toujours, le pasteur ou le curé avait été invité au repas. Il lui revenait de prononcer une
prière d'actions de grâces. De toute façon, il ne restait jamais trop longtemps. Il s'éclipsait
discrètement quand la fête, sous l'effet de l'alcool, prenait une tournure trop grivoise.
Quand il n'y avait pas d'ecclésiastique présent au repas, il revenait à quelqu'un d'important de l'assemblée de dire une prière. Voici une prière dite, vers 1950, lors d'un mariage à Westhoffen:
«Prière de table. / Comme aujourd'hui des gens pieux sont réunis, / Il est de bon ton de dire une-prière de table; / Je vais en réciter une / Qui ne mettra pas de graisse dans la soupe du cuisinier. / Oh Seigneur, sois au milieu de nous, / Que la joie et le plaisir règnent au milieu de nous. / Aujourd'hui nous laissons tout le monde en paix, / Donne-nous un bon appétit, / Que nous puissions être fiers de l'oeuvre d'art du cuisinier. / Fais que personne n'ait soif, / Que nous goûtions encore plus le vin, / Et que nous en ayons encore demain. / Et qu'aucun chat ne nous réveille. / Que rien ne nous reste en travers de la gorge, / Que personne n'ait besoin de chercher un médecin, / Que personne ne salisse ses vêtements. / Et que chacun arrive à rentrer à pied à la maison. / Amen. / Et maintenant prenons la cuillère en main, / Je vous souhaite à tous bon appétit ! »