Sommaire de la page:
LE CANAL,
AUJOURD'HUI,
DEMAIN...
Le canal aujourd'hui
À l’est de Dessenheim, le canal du Rhône au Rhin traverse des paysages changeants entre le cours d’eau et ses proches bosquets avec des vues, par de belles percées, vers des villages proches ou sur les Vosges et la Forêt-Noire.
Le canal du Rhône au Rhin est, pour l'instant, totalement désaffecté entre Niffer et Weckolsheim. Il y a quelques années, le conseil général avait réhabilité le chemin de halage pour le transformer en agréable voie de randonnée et de promenade.
Aujourd’hui, le canal s’est orienté - sur ses tronçons navigables -, vers la navigation de plaisance et le développement touristique des régions traversées avec de nombreux aménagements. Dans sa partie nord, il est navigable de Strasbourg à Rhinau sur 38 kilomètres, et pour les cyclistes, le chemin de halage est aménagé en véloroute pour se poursuivre, à travers la plaine du Ried, jusqu’à Artzenheim. Dans sa partie désaffectée, traversant la Hardt, le chemin de halage est praticable par les cyclistes et randonneurs. À l’est de Dessenheim, il traverse des paysages changeants entre le cours d’eau et ses proches bosquets avec des vues, par de belles percées, vers des villages proches, ou sur les Vosges et la Forêt-Noire. Ses alignements de platanes et marronniers séculaires, avec d’autres essences, offrent leurs frondaisons pour protéger les cyclotouristes et les promeneurs des ardeurs du soleil.
Ces promenades, accompagnées par l’harmonieux chant de nombreux oiseaux en une nature préservée, sont praticables par tous, quelle que soit leur condition physique. Les écluses désaffectées sont distantes d’environ 1,5 kilomètre, et permettent d’organiser sa promenade en temps et en distance en fonction de ses possibilités. Sur ce beau chemin, le promeneur n’est jamais seul, il croisera quelques animaux venus se désaltérer, ou sortant de leur terrier, de nombreuses variétés de papillons et d’insectes avec, pour fond musical, la complainte d’une eau nonchalante coulant vers le Rhin. Il rencontrera un pêcheur taquinant le goujon, des familles en balade à vélo, des sportifs à l’entraînement, et ceux venus découvrir une flore adaptée au biotope.
Le projet de réhabilitation du canal
Auteur: XavierThiery, Journaliste des DNA, Région Grand Est. Extraits de l'article DNA paru le 20 décembre 2023
Depuis le début des années 1960, il n'est plus possible pour les bateaux de petit gabarit de naviguer de Strasbourg à Colmar sur le canal du Rhône au Rhin sans passer par le Rhin : un tronçon de 23 km, qui va de Friesenheim à Artzenheim, a été déclassé et fermé à la navigation.
Au début des années 2000, la Région Alsace avait lancé un projet de restauration de ce « vieux canal » qui a permis la rénovation de huit écluses entre 2005 et 2007 avant qu'il ne soit enterré en 2015 suite notamment à des différends concernant les futurs frais d'exploitation à la charge des communes.
Canal du Rhône au Rhin les travaux vont reprendre.
Voilà deux ans, la Région Grand Est, désireuse de développer les activités fluvestres et l'attractivité de son territoire, avait annoncé qu'elle allait poursuivre et parachever les travaux permettant d'y rétablir la navigation de plaisance. Les études préalables requises étant achevées, la collectivité a présenté au comité de pilotage le planning de la première phase de travaux qui doit démarrer en mai 2024.
Nouvelle écluse à la hauteur de Rhinau
Ce chantier, qui doit s'achever en avril 2025, ne comporte pas moins d'une dizaine de lots. A commencer par la construction d’une nouvelle écluse numérotée 74 bis à la hauteur de Rhinau.
Les onze écluses qui équipent d'ores et déjà le tronçon vont pour leur part toutes être réhabilitées, avec installation de nouvelles portes pour trois d'entre elles. « Des équipements d'automatisation seront mis en place sur l'ensemble des ouvrages », précise Francis Golay, chef du projet à la Région.
L'imperméabilisation des rives du bief 64 (la partie du canal comprise entre les écluses 65 et 64) figure également sur la liste des travaux. Des plantations sont également prévues sur les berges tout le long du tronçon : « On s'adaptera à l'environnement. Les berges sont un refuge de biodiversité. Elles resteront végétalisées. Les palplanches seront tantôt posées sous le niveau de l'eau, tantôt de manière visible ».
Le terre-plein qui fait office de bouchon à la hauteur d'Artzenheirn, à la jonction avec le canal de Colmar, sera supprimé. La pose d'une passerelle permettra néanmoins aux piétons et cyclistes de franchir le canal à cet endroit. La réfection de la piste cyclable complète les opérations relevant de la première phase.
Création de pontons et de haltes pour bateaux
Une deuxième phase de travaux s'ouvrira normalement en 2025 pour s'achever fin 2028. Celle-ci prévoit l'imperméabilisation du reste de l'itinéraire et son dragage. « Ce sera compliqué car il y a beaucoup de fuites. Certaines devront être recrées pour préserver les zones humides », rassure M. Golay.
Cette phase verra aussi la mise en place de locaux techniques, la création de pontons sur le canal de Colmar, l'aménagement de nouvelles haltes fluviales à Krafft, Sundhouse et Marckolsheim, l'agrandissement des haltes de Biesheim et Kunheim, et l'aménagement des liaisons cyclables vers Colmar et Neuf-Brisach. S'y ajoute encore la reconstruction fin 2025 par la Collectivité européenne d'Alsace du pont de la RD 608 qui franchit le canal entre Marckolsheim et Ohnenheim. « La remise en navigation du tronçon est prévue pour l'été 2029. A partir de 2026 on va, pour cela, progressivement ramener le mouillage de 1 m à 1,80 m, la hauteur cible », indique M. Golay.
Ces travaux, dont le coût total est estimé à 46,5 millions d'euros, seront cofinancés par la Région Grand Est (42 %), l'Union européenne (35 %); la CEA (10 %), les cinq intercommunalités riveraines (8 %) et l'Etat (5 %). Un contrat de canal, qui fixera notamment le mode de gouvernance en matière de valorisation touristique du canal, doit être signé l'an prochain par les principaux cofinanceurs et Voies navigables de France (VNF). « Il y aura un poste de commande automatisé qui sera mutualisé avec VNF. La réflexion concernant l'organisation de la maintenance se poursuit entre la Région et VNF », précise par ailleurs le chef de projet.
Le canal demain...
auteur : Claude FRUH
Chef du Service Ill Domaniale et Canaux
Direction de l’Eau, de la Biodiversité
et du Climat
Région Grand Est - Site d’Erstein
Impasse du Murgiessen
Déclassé depuis plus de 60 ans, la remise en navigation du canal du Rhône au Rhin entre Artzenheim et Friesenheim répondra à de
multiples objectifs :
Le coût des travaux de restauration-automatisation des 11 écluses, d’imperméabilisation du canal sur 24.5 km et la construction d’une nouvelle écluse est estimé à 46.6 M€ HT. La maitrise d’ouvrage de la première phase est assurée par la Région Grand Est avec le soutien financier des partenaires du projet. Les travaux seront réalisés entre 2024 et 2029.
En seconde phase il y aura l’aménagements des haltes et ports et la liaison vers Neuf Brisach (6 km)
Tourisme Fluvial
Vivre et bouger au bord de l’eau
Auteur : Voies Navigables de France - Service communication
Le tourisme fluvestre
Les berges ouvrent le tourisme fluvial à la randonnée, l’écotourisme, la découverte culturelle. Les pistes cyclables d’aujourd’hui sont souvent d’anciens chemins de halage, qui permettaient aux chevaux (et aux hommes !) de tirer les bateaux.
Souvent peu considérées, les activités récréatives de tout ordre qui s’exercent au voisinage de notre réseau (sports nautiques, course à pied, promenade, restauration, pêche, etc.) sont créatrices de valeur sociale et économique. Elles trouvent leur point commun dans l’élément d’agrément que constitue le canal pour les gens qui habitent à proximité. Elles participent à l’amélioration de la qualité de vie !
Pour englober l’ensemble de ces activités sur l’eau et en bord d’eau, Voies navigables de France a développé le terme de “tourisme fluvestre” (une contraction entre fluvial et terrestre), dont la définition correspond à : Toute activité de tourisme ou de loisirs qui s’organise sur une voie d’eau (croisière, bateau promenade, location de bateaux, plaisance privée, aviron, kayak…) ou sur les espaces terrestres situés à proximité immédiate d’une voie d’eau (vélo, randonnée pédestre, roller, balade équestre, pêche…), que ces deux pratiques soient combinées ou indépendantes l’une de l’autre.
Complémentarité entre le vélo et le bateau
91% du réseau de Voies navigables de France est longée par une véloroute existante ou inscrite au Schéma national des véloroutes voies vertes (SN3V). Les services dédiés aux touristes fluviaux (haltes ou ports) peuvent également servir les besoins des touristes à vélo (restauration, point d’eau, location de vélo, …). Les loueurs de bateaux de plaisance sont souvent dotés de flottes de vélo pour répondre aux attentes des plaisanciers et touristes fluviaux, adeptes de sorties à vélo pendant leur séjour. Certains tour-opérateurs ou croisiéristes proposent des produits combinés bateau + vélo. Autant d’exemples qui démontrent que la pratique existe et qu’une offre de tourisme fluvestre se structure progressivement.
Les maisons éclusières au service du tourisme
Une grande partie des maisons éclusières sont occupées soit par des agents de Voies navigables de France, soit par des tiers ; Pour celles inoccupées et situées sur des axes touristiques, elles représentent une opportunité de développer des produits touristiques à part entière : restauration, hébergement, location de matériel de loisirs (canoës, vélos…), activité associative, accueil et informations touristiques, parfois plusieurs de ces activités à la fois…
Par exemple, le long du Canal du Midi et du canal latéral à la Garonne, plusieurs maisons éclusières, dont certaines du XVIIème siècle, ont été revalorisées depuis 2005 pour le plus grand bonheur des itinérants et résidents qui accèdent à des services situés dans des zones parfois reculées.