Association pour la préservation et la conservation

du patrimoine culturel

et traditionnel

d' Erstein

 

 

 

 

 

Notre devise :

Conserver le passé,

dans le présent,

pour pouvoir le transmettre

au futur

 

 

 

 

 

 

Le premier site a été créé le

1er novembre 2012

par son webmestre

et propriétaire

Jean Louis Eschbach

sous la dénomination

Vieil-Erstein.fr

 

Il a été clos le

1 / 7 / 2018

avec 600 000 clics

à son actif.

 

Ce nouveaux site a été ouvert le

1er Janvier 2018

Il appartient désormais à l'association et est mis en oeuvre par :

 

Jean Louis ESCHBACH

 

 

 

 

 

 

 

Ancienne version du       site Vieil-Erstein.fr

 

600 000  clics

au compteur

 

+

 

Site Vieil-Erstein.alsace nouvelle version

 

clics

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

COMMUNIQUES

 

 

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 les 3èmes mardi

de chaque mois

 

 

Réunion

 du   comité

 

à 20h en la

salle Conrath

de la Maison

des Œuvres

 

 

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Assemblée générale

2022

de l'association

prévue le 31 mars 2023

 

à 20h en la

salle Conrath

de la Maison

des Œuvres

 

 

 

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Association

Le Vieil Erstein

ùn rund um's Kanton

1 place de

l'Hôtel de Ville

67150  ERSTEIN 
 

 

Téléphone :

03 88 98 64 99

 ou 

06 86 56 40 68

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les coffres

 

La plupart des coffres rureaux ou « Tröy », construits en sapin, sont peints de couleurs vives. Les décors les plus courants apparaissent au milieu du XVIIIe siècle. Ils dessinent sur les panneaux de façade un cartouche à coins arrondis, décoré d'un vase fleuri ou d'un losange peint en vert, garni de rinceaux, de rosaces et d'étoiles, sur fond rouge piqueté.

 

Les usages du coffre sont multiples. En tant que meuble-support, il fait office de siège. On l'appelle alors « Sittel » ou « Troybank » (banc-coffre). Construit en bois noble, noyer ou merisier, il est muni d'un couvercle rabattable ou de deux portes ouvrant devant, et possède des accoudoirs et un dossier. En cas de besoin, il devient lit : le coffre d'Alsace Bossue comporte à cet effet, à l'une de ses

extrémités, un appuie-tête en bois appelé « coin-oreiller ».

 

Comme meuble de rangement, ses utilisations sont très diversifiées et parfois confondues. On y serre des balles

de lin et de chanvre, du linge de table, de lit et de corps. Les denrées alimentaires usuelles y trouvent aussi

leur place : lard, lait caillé, pots de vin, légumes; mais aussi les réserves : grains, fruits secs, avoine pour les

animaux. On peut distinguer des coffres à grains, à farine et des bancs-coffres à lait ou « milichbaenkel ».

 

Jusqu'à la fin du xixe siècle le coffre de mariage a servi à transporter le trousseau de la mariée vers sa nou­velle demeure. Marqué aux nom et prénom de la jeune fille et à la date de la céré­monie, il reste sa propriété jusqu'à

ce qu'elle le trans­mette à la lignée des femmes de sa famille. De nos jours les coffres n'ont plus aucun intérêt

d'usage pratique, mais ils partici­pent à la mise en valeur d'une esthétique rustique.

 

Le buffet

 

Le buffet alsacien se compose de deux corps superposés. La technique de construction et la décoration sont d'inspiration « française », avec traverses et montants moulurés, garnis de panneaux.

 

Les premiers buffets, construits en chêne ou en noyer, comportent un certain nombre d'éléments qui en font des meubles originaux : moulures contrastées, panneaux droits sur le corps inférieur, et mixtes sur le corps supérieur, corniche galbée en « chapeau de gendarme », marqueteries à dessins géométriques sur les montants, ferrures en cuivre à lacets, pieds boules. Une version plus rustique existe, en sapin polychrome.

 

Ensuite apparurent les buffets Louis-Philippe, de facture plus simple, à corniche rectiligne, à peine moulurée, panneaux droits à décor de ronce de noyer et ferrures discrètes. Le stade ultime de cette évolution se place à la fin du XIXe siècle, avec le buffet « Henri II ».

 

II existe aussi à la campagne des armoires-buffets plus complexes appelées « Olmer ». Ce meuble typiquement paysan, à usages multiples, comporte deux parties : un côté penderie, sans étagères, avec une porte à un battant, et un côté à deux corps superposés séparés par un abattant et une série de tiroirs. La partie basse est garnie de rayonnages pour le

linge de table et la vaisselle. La partie haute, souvent fermée par une porte ajourée, sert de garde-manger.

Les tiroirs reçoivent les couverts et les menus objets de service.

 

Les chaises

 

Le modèle le plus répandu est celui de la chaise

« alsacienne ». Construite entièrement en chêne, en noyer ou en sapin, elle se compose d'un dossier plat, chantourné, souvent décoré de motifs sculptés, peints ou marquetés et d'un siège à plateau de forme trapézoïdale, aux coins coupés ou arrondis. Ce siège repose sur quatre pieds divergents, fuselés et striés de facettes ou de cannelures.

 

Le décor qui se développe sur la face visible du dossier, permet de classer ces chaises en un certain nombre de catégories. Les dossiers à aigle bicéphale, symbole des Habsbourg, que l'on trouve surtout dans le sud de l'Alsace. Le décor à coeurs inversés rappelle que la chaise constituait l'une des pièdes du trousseau. Le dossier

« Bretzel », évoque, par ses circonvolutions sans fin, un symbole d'éternité.

 

Le dossier chantourné de style baroque, est sculpté de profils grotesques, alors que celui de style Louis XV, est

décoré au centre d'un coeur évidé, qui sert de poignée.

 

Les chaises sont utilisées par les femmes qui les amènent dans la maison de leur époux, lors de leur mariage.

Alignées autour de la table lors des repas, elles sont disposées autour du poêle pendant les veillées, alors que

les jeunes filles filent de concert. La chaise de fileuse comporte, sur le côté, un tenon troué pour le passage de

la quenouille.

 

Cette chambre de jeune fille comporte un lit de style Louis-Philippe, une armoire polychrome à une porte et une table de nuit 

Les lits

 

Plus que toute autre pièce de mobilier, le lit alsacien est un élément quasi indispensable au confort. L'ensemble imposant du bâti, ou « boite de lit », semble à la fois devoir réchauffer et protéger ses occupants. Ces lits sont construits en sapin, plus rarement en noyer, en chêne ou en bois fruitier.

 

Leur armature est constituée de deux pans et deux dossiers de grande dimension, avec chevet plus élevé. Les pieds élevés nécessitent souvent l'usage de gradins. Quatre colonnes rondes, torses ou carrées, assemblées dans les montants, supportent un ciel de lit en bois. L'ensemble est orné de moulures ou de découpes chantournées.

 

L'accumulation de literie répond au souci d'assurer le repos du corps. Le système de couchage germanique

reste le plus courant à la campagne. II se compose d'une paillasse, d'un plumon de dessous et d'un plumon

de dessus. Les lits « à la française », avec matelas, draps et couverture, existent, mais uniquement chez les

plus riches.

 

Le nombre de lits augmente avec l'aisance, et la promiscuité est plus grande dans les familles pauvres. Mais on ne mélange pas pour autant les sexes et les générations. L'alcôve comporte souvent deux lits pour les maîtres et un berceau. Les grands-parents couchent dans la « Kleinstub ». Les enfants sont au premier, les garçons sur la rue, les filles sur l'arrière, et les valets relégués, dans des pièces isolées, au-dessus de l'écurie et de l'étable.

 

Traditionnellement, le lit des maîtres de maison se trouve dans l'alcôve. Le lit nuptial fait partie du trousseau de la mariée. Son installation écarte celui de la génération précédente et symbolise le transfert de pouvoir des parents à leur fils héritier. Lié aux nouveaux époux, il porte le

nom de la jeune femme, son prénom, ainsi que la date de la cérémonie et doit assurer la protection de ses

occupants pendant leur sommeil. A cet effet, des livres de prières sont posés sur une tablette fixée au chevet.

 

Lit polychrome à colonnes tronquées dans une alcove avec literie "Kelsche"

Par ailleurs, ce lit polychrome est peint de symboles à la fois païens et chrétiens : versets bibliques, extrait d'un psaume chez les protestants, monogramme du Christ chez les catholiques. Son ciel porte des inscriptions d'inspiration religieuse que l'on peut lire une fois couché.

 

Les autres lits sont d'anciennes couches nuptiales à colonnes tronquées, reléguées dans les chambres de domestiques, des lits de style Louis XVI ou Louis-Philippe en bois noble, avec moulures et décors de facture savante, des lits-bateaux enfin, d'inspiration Empire, dont la mode s'est prolongée à la campagne jusqu'au début du XXe siècle.

 

 

 

 

 

Les accessoires du quotidien

 

Dans les intérieurs paysans les terrines, soupières, pots à lait, pichets à vin et cruches à vinaigre sont en grès ou en terre cuite décorée. 

Les accessoires de cuisine

 

Pour conserver les aliments, les préparer, les présenter à table et les consommer, la maîtresse de maison dispose de nombreux récipients : vaisselle en terre cuite vernissée de Soufflenheim ou en grès de Betschdorf dans le Bas-Rhin, plats en étain, en cuivre, en fer ou en fonte.

 

Pour cuire les aliments les potiers de terre façonnent des cocottes tripodes à fond plat, à manche, des terrines à pâté, à gratin, des caquelons à pieds ou sans pieds et d'innombrables moules à gâteaux et à « Kougelhopf ». Pour la présentation des aliments ils fabriquent des soupières, des plats à légumes où tout le monde se sert en plongeant sa cuillère.

 

Pour les liquides il y a des cruches, des pots à lait, des bols et des chopes à bière. L'étain, plus précieux

constitue des pièces d'apparat, exposées dans la « cave » du buffet. Les familles juives utilisent spécialement

pour la pâques; un plat d'étain gravé d'inscriptions en hébreu.

 

A la campagne on aime aussi les fontaines et les chandeliers. Le bois sert à réaliser la planche à pain, accrochée

au-dessus de la table, à l'usage exclusif du maître de maison, ainsi que les moules décorés pour la fabrication du beurre et du pain d'épice.

 

Très tôt, les objets en verre ont fait partie de l'équipement domestique : carafes, pichets, bouteilles, verres à

boire en forme de gobelets ou de calices, mais aussi verres gobe-mouches, boules à repriser, champignons à repasser. Les plus belles pièces anciennes, en particulier les cadeaux de mariage, sont toujours exposées

dans la « Stub », sur les étagères du buffet ou du dressoir.

 

Les rideaux et l'armoire à linge

 

Les fenêtres, bien que de petites dimensions, sont toujours ornées de voilages, maintenus à demi ouverts par des embrases. Ces rideaux, autrefois en coton d'une blancheur immaculée, sont soigneusement lavés et repassés lors des grands nettoyages de Pâques. Jusqu'au XIXe siècle il s'agissait d'un luxe assez rare. Toujours de couleur claire pour ne pas nuire à la luminosité des pièces, ils étaient surtout jaunes ou blancs.

 

De même les rideaux de l'alcôve ou des lits, utiles pour préserver !'intimité du couple conjugal et pour garder la chaleur, étaient peu répandus parce que coûteux. Faits d'étoffes unies, à rayures ou à carreaux essentiellement rouges, puis bleus et blancs, ils répondaient au goût des paysans et des artisans ruraux.

 

Le linge de maison, rayé rouge et blanc pour la table, gris et blanc pour la literie, est entreposé dans le coffre de mariage. La taille de ce coffre mesure la richesse et l'importance du trousseau. II subsiste jusqu'à la fin du XIXe siècle dans les campagnes, mais l'armoire l'emporte peu à peu pour un usage courant. Les vêtements sont rangés dans des

armoires-penderies, suspendus à des crochets de bois fixés aux parois.

 

Le linge est aligné dans une armoire à linge avec rayonnages. II existe aussi des solutions mixtes : armoire avec étagères d'un seul côté, armoire-penderie à planche supérieure pour le linge. Comme le coffre, cette armoire

constitue un meuble de mariage portant le nom de l'épouse et la date de la cérémonie. Son aspect prestigieux,

sa valeur symbolique, lui assurent une place de choix dans la « Stub » ou la belle chambre.

 

Pile de kelsch, aune servant à mesurer le tissu, coussinet facilitant le port de charges sur la tête et œuf à repriser. – Coll. du Musée alsacien.

Les tissus et les broderies

 

Les tissus utilisés dans la maison sont d'origine locale : laine des moutons, lin et chanvre cultivés dans des parcelles proches du village. Toutes ces fibres servent à la confection des vêtements, du linge de corps, de lit et de table. Les femmes et les filles de la maison possèdent chacune un rouet et filent la production familiale. Ensuite les bobines et les écheveaux sont portés au tisserand du village. Avec son métier il fabrique le « Kelsch », à carreaux bleus et blancs ou la toile de lin imprimée en bleu de réserve. Ces fils et tissus servent aussi de base aux travaux d'aiguilles. Les femmes brodaient et brodent encore le linge de table et le linge de corps. A la campagne, on pratique surtout le point de croix au fil rouge sur les taies d'oreillers, les housses d'édredon, les nappes et tout le linge domestique.

 

L'essuie-mains de parade, destiné à cacher les torchons d'usage, pas toujours très propres, est offert en

cadeau à la mariée par ses amies d'enfance. II est suspendu par deux sangles sur la face interne de la porte

de la « Stub ». La pièce de lin, tissée à bonne largeur, est ornée de liteaux qui répartissent horizontalement la

surface en quatre ou cinq champs rectangulaires, chacun d'eux étant brodé en son centre d'un vase fleuri, d'un bouquet ou d'un arbre de vie.

 

La base est ornée d'une dentelle blanche et rouge, garnie de franges. La ménagère sait aussi tricoter des bas

de coton blanc pour les fêtes, des socquettes pour mettre dans les sabots, certaines coiffes, comme le bonnet

morille des hommes de Hunspach, les béguins des vieilles femmes de Schleithal, les charlottes des nourrissons

et les magnifiques collerettes des filles du Kochersberg et du pays de Hanau.

 

Les objets paysans

 

Les paysans façonnent eux-mêmes leur petit outillage et manient habilement le couteau et la gouge pour sculpter et orner ces outils. Ce décor personnalisé porte en général les nom et prénom du propriétaire de l'objet, la date de sa fabrication ou au moins le signe distinctif de la ferme à laquelle il appartient.

 

Les vignerons soignent particulièrement la présentation des tonneaux qui témoignent de la qualité de leur vin. Ils font sculpter les traverses de fûts. de feuilles d'acanthe, de dauphins, de chimères et de griffons, de grappes de raisins et de grenades mêlées à des putti et des Bacchus joufflus. De même, le verrou qui ferme solidement la petite porte de nettoyage est décoré de motifs marins ou viticoles.

 

Les vanneries sont nombreuses aussi en milieu paysan. Chaque usage requiert une forme particulière : paniers demi-sphériques en osier ou en coudrier, pour cueillir les cerises, pannetons de paille de seigle avec couvercle pour conserver les fruits séchés, hottes en coudrier tressé

pour transporter les pommes de terre, paniers à provisions avec couvercle, en osier peint de fleurs, pour aller au marché. Toutes ces corbeilles sont fabriquées par des vanniers ambu­lants ou par les paysans eux-mêmes

 

La vie dehors

 

La cour

 

La cour sert de dégagement à l'exploitation. Elle comporte en général un ancien puits, une auge de pierre pour abreuver les animaux et un fumier posé sur une fosse à purin. Le sol, traditionnellement en terre battue, est de plus en plus dallé, bétonné ou bitumé, pour satisfaire un souci de plus grande propreté, encore faut-il alors assurer l'écoulement des eaux pluviales par une série de rigoles bien orientées.

 

L'allée surélevée en dalles de grès qui mène du portillon de la rue à la porte d'entrée de la maison est le domaine privilégié des arbustes en pots que l'on met à l'abri pendant l'hiver : lauriers-roses, fuschias, asparagus et fleurs tropicales. Ils sont plantés sans grâce dans des récipients de récupération tels que des pots ébréchés, de

vieilles bassines en fer-blanc, des collections de seaux en plastique, de plus en plus remplacés par les poteries méridionales mises en vente dans les jardineries et les grandes surfaces.

 

La superficie de la cour dépend du parcellaire disponible. Dans le vignoble, elle est étroite et « biscornue », à

moitié couverte par des hangars et envahie de tonneaux, de hottes de vendange et d'instruments agricoles.

Dans la plaine elle est plus vaste, de géométrie plus régulière, et prend la forme d'un rectangle allongé dont le

plus petit côté donne sur la rue. Elle constitue le domaine exclusif des hommes qui la traversent maintes fois

dans la journée pour aller nourrir et traire les bêtes, atteler les chevaux.

 

Le potager et le verger

 

La maison comporte parfois un jardin de devant, toujours un potager sur l'arrière, près de la cuisine, et un verger. Le premier se situe dans l'espace ménagé entre la façade et la clôture bordant la rue. Lieu privilégié d'expression du « paraître », il joue un rôle essentiellement décoratif. Les arbustes y prolifèrent : lilas, houx, hortensia, buis taillé, glycine. Les fleurs vivaces, disposées sans ordre rigide, sont choisies en fonction de leur aspect décoratif.

 

Le jardin potager répond plutôt à des impératifs alimentaires. La maîtresse de maison y cultive les légumes et les condiments nécessaires à la famille, ainsi que l'ensemble des plantes aromatiques. On y trouve aussi quelques arbres fruitiers à ombre légère et, en bordure, des petits fruits. C'est là qu'on entretient un parterre de fleurs à couper, destinées à l'église et au cimetière.

 

Le verger est accessible par la grange. C'est un pré planté d'arbres fruitiers. On y ajoute un arbre à l'occasion de chaque événement mémorable de la famille, en particulier les naissances et les mariages. Mais cette liste ne serait pas complète si l'on ne citait les jardinières de géraniums rouges qui garnissent à l'obsession tous les appuis de fenêtres.

 

Destinées dit-on à chasser les moustiques par leur odeur, apparaissant à Pâques pour ne disparaître qu'en

novembre, soigneusement entretenues par la maîtresse de maison, elles font partie intégrante du folklore

alsacien.

 

Le jardin d'été

 

Avec Avec le retour des populations urbaines vers la campagne et l'émergence d'une société de loisirs, naissent, à l'abri des hauts murs des fermes, des jardins raffinés qui révèlent un nouvel art de vivre. Dans le vignoble, derrière les pignons quelque peu austères des maisons, s'épanouissent souvent d'étonnants jardinets avec tonnelles, charmilles, roseraies, statuettes, bancs et guéridons de pierre, fontaines et bassins décoratifs.

 

Ces nouveaux jardins, faits de rêves et de passion, gagnent peu à peu tous les espaces disponibles, y compris le verger et la cour intérieure de la ferme. Ces compositions modestes, mais généreusement plantées, associent, en des perspectives romantiques, des arbres rares et exotiques tels que le prunus, le magnolia, le

hêtre pourpre, le cèdre, le bouleau, aux glycines et aux lilas, à des fleurs cultivées en « mixed borders ». Malgré quelques jardins italiens, ou plus curieusement japonais, l'inspiration se veut avant tout anglaise, et certains de

nos jardiniers commandent leurs plants outre-Manche et font chaque année le voyage pour s'informer des

dernières trouvailles.

 

Ainsi se compose peu à peu une nouvelle tradition du jardin de campagne. Près de la maison subsiste un

espace d'herbes aromatiques qui s'accompagne souvent d'un salon d'été. Puis la scène de verdure, d'arbres

et de fleurs se construit autour d'une allée sinueuse, d'une rocaille et d'une pièce d'eau, indispensables à la

magie du lieu.

 

 

 

 

Extraits de

« L'âme des maisons alsaciennes »

Texte de Marie Noëlle DENIS,

Illustrations de Lise HERTZOG,

Photographies de Christophe HAMM

Editions OUEST-France

ISBN 978-2-7373-3365-1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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