VISITE - PRESENTATION
de l'église Saint-Martin
La tour actuelle a été édifiée en 1715/1716 par l’architecte autrichien Peter THUMB (également auteur de l’abbatiale d’Ebersmunster).
Le corps de la tour est quadrangulaire avec une entrée sobrement ornée de style baroque. Le sommet de la partie carrée est ornée de 4 clochetons à ailerons et reliés par des balustrades. La construction octogonale qui s'élève au-dessus, affiche le chiffre du Christ = 8. Elle se termine par des consoles renversées, alternant grandes et petites, qui encadrent la flèche ; celle-ci s'élance jusqu'à 53 mètres hauteur.
Cette partie supérieure de la tour est unique dans l'œuvre de Thumb et des autres maîtres du Vorarlberg. La ville d'Erstein aurait-elle demandé à l'architecte de s'inspirer du « Kappelthurm » d'Obernai ?....
La tour renferme 5 cloches baptisées : St Joseph - St Martin - Ste Marie- St Sixte - St Florian (un article leurs est spécialement consacré)
La tour fut conservée lors de la reconstruction de l'église. Seul fut modifié le niveau inférieur qui reçut un nouveau portail. Par la suite le garde-corps ajouré de la coursière fut remplacé par la balustrade actuelle.
Les horloges vont de pair avec les cloches. Avant la révolution, les églises paroissiale et conventuelle en étaient pourvues.
En 1818 la municipalité s'est mise en rapport avec Schwilgué (alors à Sélestat) pour une nouvelle horloge. Le devis se montait à 4 600 francs. Trop cher pour les finances, ce projet fut abandonné.
Le 3 Janvier 1830, le conseil municipal pris la décision d'acquérir une nouvelle horloge. Le devis de Schwilgué (depuis à Strasbourg) se montait à 5 500 francs. Le cadran aura un diamètre de 2,75 m et devra être visible de tous.....
Cette horloge, finalement construite en 1850 par Jean-Baptiste Schwilgué, est d'un modèle comparable à celle installée en 1825 à Sélestat. Elle a été motorisée dans les années 1950, puis restaurée (mais pas dans son état d'origine) en 2003 par l'entreprise Bodet. L'ancienne horloge Svchwilgué est maintenant installée dans une vitrine au premier étage de l'Etappenstall.
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Citée pour la 1ère fois en 1281 l'ancien édifice est détruit en 1859 et semble avoir été de style roman. Il était initialement entourée d'un cimetière qui trop exigü a été déplacé à son nouvel emplacement en dehors de la porte de Sélestat (Obertor).
De 1859 à 1861, la nouvelle église fut construite par Antoine RINGEISEN, l'architecte d'arrondissement (suite au mauvais état de l'édifice et à l'augmentation de la population). L'édifice de style néo-roman, fut consacrée le dimanche 6 octobre 1861.
Le chœur est formé de 5 pans de murs qui se divisent en 7 grandes arcades en plein cintre et encadrent un autel moderne massif. Elles sont surmontées de 14 fenêtres dont 8 sont bouchées et garnies de tableaux religieux.
Les 6 autres contiennent des vitraux représentant, de gauche à droite :
Au-dessus s'alignent 14 vitraux semi-circulaires à fleurs, dominés par 7 vitraux circulaires.
Dans le haut du chœur, 8 toiles se font face 4 par 4 :
à gauche :
1. L'apparition de Dieu à Moïse dans le désert
2. Le sacrifice de Melchisédech
3. Le serpent d'airain
4. La manne dans le désert
à droite :
1. Le retour de l'enfant prodigue
2. La cène du jeudi-saint
3. Le Christ en croix
4. La multiplication des pains par Jésus
La croix au fond du chœur
est une œuvre admirable de la seconde moitié du 16ème ou début du 17ème siècle. S'agirait-il du « Kruzifix » exécuté en 1612 par Sébastien Tradhaeuser de Molsheim pour être placé sur le maître-autel ? Les deux reliefs ont été ajoutés à la croix au 18ème siècle.
Le corps du Christ est dans le style du 17e siècle : belle plastique sans contracture ni traces de la flagellation. Le tronc de la croix est presque caché par le corps du Christ. Sans ce soutien, la traverse semble peser lourdement sur la nuque du supplicié qui incline légèrement la tête, donc encore en agonie. Cependant, le cœur est déjà percé, ce qui représente à la fois l'agonie et la mort du Christ. Le linge doré autour des reins et la tête d'ange entourée de nuages attestent la présence de la divinité dans l'art sacré.
En 1867, le choeur fut orné de "grandes peintures, retraçant la vie de de Saint Martin", évêque de Tours et patron de l'église: c'est la main habile de Mlle Sorg qui exécuta ces belles oeuvres.
Elle contient des torchères, emblèmes des diverses corporations du monde du travail d'autrefois. Chaque hampe en présente ses insignes particuliers.
Sur l'autel latéral gauche
se trouvent deux statues de prieures, rappelant le couvent de religieuses chargées de l'éducation des jeunes filles jusqu'à la révolution française. Leur bâtiment tenait la place de la sous-préfecture actuelle.
A gauche de cette chapelle et au-dessus d'un autel se trouve le tableau
"Vierge remettant le rosaire à St Dominique".
Le vitrail
figurant l'Annonciation à Marie forme la première partie du « Je vous salue Marie.. » dont le vitrail de la chapelle de droite complète la seconde, avec la mort de St Joseph, assisté par Jésus et Marie : « Priez pour nous ... à l'heure de la mort... »
L'autel
de cette même chapelle de droite (de St Joseph) offre deux statues de papes : à gauche St Grégoire le Grand dont les religieuses ci-dessus mentionnées suivaient la règle que le pape tient en main et, à droite, St Léon IX, le pape alsacien.
(trans = au-delà, saeptum = enclos)
marque la séparation des officiants et de l'assemblée. L'église est orientée, selon la coutume ancienne,
d'est en ouest, vers Jérusalem.
La fresque des apôtres
orne le haut du transept, avec chacun son insigne traditionnel.
Le 5e, à partir de la gauche, est St Thomas que l'équerre à ses pieds,
désigné comme patron des menuisiers, charpentiers et architectes.
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A droite de la porte se trouve un calvaire qui se trouvait initialement sur l'autel de la croix. Il a été commandé en 1699 à François Fransin, sculpteur à Strasbourg et transporté à Erstein en 1703.
Bien que les documents ne mentionnent qu'un crucifix, c'est tout le groupe que l'on peut attribuer à cet artiste qui fut à l'époque un des plus grands représentant de l'art français en Alsace.
Parmi les rares œuvres que l'on connait de lui, ce calvaire exprime sans doute le mieux l'idéal classique à travers l'ampleur, l'élégance et la simplicité du style.
dont la voûte d'arête est en bois, est triple : une centrale très élevée et deux latérales assez basses. Vu l'emplacement des vitraux, l'église a une luminosité plutôt atténuée (rappel des anciennes églises romanes plutôt sombres).
La grand nef est soutenue par 7 piliers parallèles alternant forts et faibles de chaque côté.
Au-dessus des arcades, 18 toiles représentant la vie du Christ depuis Bethléhem, la Nativité, jusqu'à la Pentecôte... Les nombreux tableaux ou peintures, qu'on admire dans la nef de l'église sont encore dû au pinceau et à la palette brillante de Mlle Sorg.
12 vitraux à fleurs, en l'honneur des 12 apôtres... terminent les parois.
Les vitraux circulaires représentent une fleur quadrilobée en forme de losange qui pourrait s'inscrire dans un cercle. Mais l'avant-dernière, au fond à droite, pourrait s'inscrire dans un carré. Or, le carré, par rapport au cercle, est considéré, dans le symbolisme religieux, comme un échec : c'est Judas suggéré discrètement dans...notre église.
La même figuration se répète dans les 12 grands vitraux : 4 au chœur, 8 au transept où Judas figure en dernière place au-dessus du tableau des 14 saints auxiliaires.
On voit sur les murs de notre église, 14 croix de consécration, alors que le chiffre traditionnel est 12, rappelant les 12 tribus d'Israël et les 12 apôtres. Cela est dû au fait que quelques années après la consécration, on revêtit le chœur de boiseries jusqu'à la dernière stalle et on recouvrait ainsi la 1ère croix de chaque côté. On rajouta une croix aux deux piliers du fond sous l'orgue. Mais en 1959-1960, on enleva les boiseries et les deux croix réapparurent : depuis, elles sont visibles au nombre de 14.