Sommaire de la page :
1ère partie (haut): Les orgues de l'église Saint-Martin
2ème partie (bas): Les cloches de l'église
LES ORGUES DE
L’EGLISE SAINT-MARTIN
Le premier orgue connu à Erstein remonte à 1660 : il s'agissait d'un instrument de Hans Jacob AEBI, disposant de 9 jeux, qui se trouvait alors dans l'ancienne église abbatiale. En 1702, il a été transféré à l'église paroissiale, où Joseph WALTRIN le modifia en 1722 (ajout d'une Pédale de 2 Jeux). Ensuite, c'est Georg Friederich MERCKEL qui procéda à l'entretien jusqu'en 1745.
Jean-André SILBERMANN accepta de l'expertiser et de le déménager du coeur vers la tribune en 1750, mais n'y toucha pas plus.
En 1758, le facteur Nicolas BOULAY vendit un orgue neuf à Erstein (traité du 21/05/1757). Il déménagea l'orgue Aebi/Waltrin à Westhouse où il avait trouvé preneur. STIEHR le remplaça en 1830.
L'orgue neuf construit par Boulay (13 Jeux seulement, sur 1 clavier + Echo + Pédale) avait un Buffet magnifique, mais ne donna pas satisfaction. Cela se sentit dès sa réception par Célestin HARST.
Après la mort de Boulay, l'orgue fut expertisé par Jean-André SILBERMANN, qui le trouva lamentable (à part le buffet). Silbermann refusa de reprendre cet orgue, même pour en placer un neuf à Erstein.
En 1765, l'instrument perdit ses Anches.
En 1773 (et en 1780), le curé, le maire et l'organiste d'Erstein se rendirent à Sélestat et à Kaysersberg voir à quoi ressemble un orgue en bon état.
Sébastien KRÄMER essaya encore d'arranger l'orgue Boulay en 1777. Mais finalement, en 1805, on le vendit à Holtzheim, où son fameux Buffet se trouve toujours.
En 1805 Un nouvel instrument est transféré à Erstein par le facteur Callinet. Il s'agit de l'ancienne orgue de l'église St-Léger de Guebwiller , construit à l'origine en 1741-42 par J.F. ROHRER.
En 1914, la Maison Edmond Alexandre ROETHINGER reconstruit un instrument neuf dans l'ancien buffet, tout en transformant et en agrandissant ce dernier. En 1949, Max ROETHINGER électrifie l'instrument et installe une nouvelle console.
En 1978, les frères STEINMETZ effectuent quelques travaux, mais ne renouvellent ni les soufflets pneumatiques, ni les membranes. Très empoussiéré et victime de nombreuses pannes dues aux soufflets et au membranes dont la peau est desséchée et durcie, l'instrument a bénéficié d'une restauration complète en 2000-2001, travaux effectués par Marc HEDELIN et ses compagnons , facteur d'orgues à Mauvières en Indre.
Anecdote :
Lors du remplacement par son nouvel orgue, Boulay repris l'instrument de Rohrer. Personne ne sut où se trouvait cet instrument historique. Or par un concours de circonstance, la municipalité d'Erstein a appris qu'une partie de cet instrument allait être vendu aux enchères du côté de Moulins. Elle a de suite préempté la vente et depuis cet objet historique est revenu à son lieu d'origine et exposé, dans une vitrine, dans la nef latérale.
Cet instrument, l'Opus 70 d'Edmond-Alexandre ROETHINGER, est fortement typé "Romantisme allemand", mais est déjà "adouci" par les tous premiers balbutiements de la Réforme alsacienne de l'Orgue. C'est aujourd'hui un des "monuments" de la facture alsacienne
Cet instrument est l'un des rares à posséder quatre jeux à forte pression : un par plan sonore ("Starkton-..."). Cet instrument est le deuxième plus grand d'Alsace par le nombre de jeux, après celui de l'Eglise St Paul de Strasbourg.
L'instrument est classé au titre des monuments historiques depuis le 5 juillet 1996, tandis que le buffet avait été classé par arrêté du 14 septembre 1995.
(Sources : http://decouverte.orgue.free.fr/orgues/erstein.htm)
LES CLOCHES DE L'EGLISE
Saint - Martin
Solennellement, les cloches carillonnent en cette matinée de Pâques dans nos villes et villages annonçant la joie et la rédemption. Elles sont intimement liées à cette fête, intimement liées d' ailleurs à toute la vie ici-bas. Personne d'autre que Schiller ne sut exprimer d'une façon aussi profonde les liens qui nous rattachent tous aux cloches de notre pays natal dans son « chant de la cloche » (« Das Lied der Glocke »). N'avait-il pas devant ces yeux, au moment où il composait vers sur vers, celle de la cathédrale de Schaffhouse sur laquelle on pouvait lire l'inscription suivante : « Vivos voco, mortuos plango, fulgura frango », ce qui veut dire : « les vivants, je les appelle ; les morts, je les pleure ; la foudre, je la brise. »
Cette qualification, nous pouvons également l'attribuer aux cloches de notre église paroissiale St-Martin dont nous voudrions relater ici une partie de leur histoire.
Dans les anciens temps, les cloches étaient desservies par des agents municipaux assermentés. L’attribution de leur service reposait sur les points suivants :
Les sonneurs de cloche étaient au nombre de 6 pour l’église paroissiale et 3 pour le couvent. Le sacristain sonnait la cloche du début de la messe dans le chœur de l’église.
En feuilletant dans les vielles chroniques, nous constatons qu'Erstein n'a pas eu beaucoup de chance avec ses cloches. Et effet, au cours des siècles, très peu ont atteint un grand âge, les dates suivantes de l'histoire d'Erstein, d'après Friedel, en témoignent : 1640, une nouvelle cloche fut achetée ; 1655, il en fallut encore une ; 1663, le clocher a encore été doté d'une cloche, etc...
Les cloches des deux églises furent réquisitionnées lors de la révolution. Une des cloches, selon le témoignage d’un ancien ersteinois (ce texte est daté de 1915) a été conservée jusqu’à l’aube du 20ème siècle.
Courant mai 1917, de ces 5 cloches de l’église paroissiale furent confisquées par le fisc, de même que la cloche d’incendie de la mairie. Cette dernière portait l’inscription suivante :
Laudo Deum verum
Satanam fugo
Populum voce convoco!
Anno Domini 1751.
En 1813 furent acquises deux cloches sur lesquelles figuraient les inscriptions suivantes :
Haec campana sub Domino Michaele Gollard
Praeposito in Erstein fusa ab
R. D. Ignatio Lagarde
parocho benedicta fuit in honorem
Sancti. Sixti
anno Domini MCCC. XIII. — 1813.
me fecit Joannes Ludovicus Edel civis Argentinentis.
-oOo-
Haec campana sub Domino Michaele Gollard
Praeposito in Erstein fusa ab
R. D. Ignatio Lagarde
parocho benedicta fuit in honorem
Sancti. Floriani
anno Domini MCCC. XIII. — 1813.
me fecit Joannes Ludovicus Edel civis Argentinentis.
Ces deux cloches furent complétées une troisième en 1829 :
Bénite sous le nom et en l'honneur de St. Martin
par M. Fr. Xavier Gérard, curé sous l'administration
de MM. François Martin Walter, maire,
Fr. Antoine Corhumel et Florent Schmitt adjoints.
Parrain: M. François Martin Walter.
Marraine: Dame Marie Madeleine Corhumel.
— Bourg d'Erstein 1829. —
faite par J. Louis Edel à Strasbourg.
(Image de) Saint-Martin
Episcopi est benedicere.
Le 23 Mai 1837 furent bénies deux nouvelles cloches venant en complément des trois existanes. Cette cérémonie fut célébrée le curé Bangratz, assisté du futur vicaire général Ignace Rapp, curé de Riedisheim, qui tint le sermon ; en tant que diacre et sous-diacre Michael Rapp, curé de Traubach et Joseph Ringeisen, vicaire à Meistratzheim. Assistaient également à la cérémonie Martin Rapp, curé de Vendenheim, et Théodore Muller, vicaire à Nordhouse, tous natifs d’Erstein. Etaient aussi présents les deux vicaires Sébastien Strub et Antoine Gachot, l’ancien vicaire d’Erstein Mathias Rumpler, actuel curé de Saint-Pierre, le père Placide Richert, religieux qui a servi Dieu durant la révolution à Erstein.
Les deux cloches dédiées à Saint Joseph et Sainte Marie portaient les inscriptions suivantes :
Bénite sous le nom et en l'honneur de St. Joseph
par Mr. Bangratz, Jean Frédéric, curé,
sous l'administration de MM. Walter François, maire,
Schmitt François Florian et Karst Joseph Aloise adjoints.
Parrain M. Kopff André, percepteur.
Marraine Dame Walter Marie Anne, née Reissinger.
— Bourg d'Erstein 1837. —
faite par J. Louis Edel à Strasbourg.
-oOo-
Bénite sous le nom et en l'honneur de Ste. Marie
par Mr. Bangratz, Jean Frédéric, curé,
sous l'administration de MM. Walter François, maire,
Schmitt François Florian et Karst Joseph Aloise adjoints.
Parrain: M. Corhumel Charles Antoine.
Marraine:, Delle. Rapp Reine.
— Bourg d'Erstein 1837. —
faite par J. Louis Edel à Strasbourg.
La cloche Saint Joseph pèsait 1 735 kg et la cloche Sainte Marie 574 kg.
Après la guerre 1914-1918, où la municipalité avait à nouveau perdu ses cloches, Erstein souhaitait retrouver de nouvelles sonorités. Au nom de la commune, le Maire Jean Philippe Korrmann conclut avec la fonderie Causard de Colmar un contrat pour fabrication de 5 cloches avec l’armature correspondante. La coulée devait se composer de 78% de cuivre et 22% d’étain. La commune avait obtenu du gouvernement en guise de dommage de guerre pour les cloches réquisitionnées 3 760 kg de cuivre pour cet usage, qu’elle livra au fondeur.
Le 19 Février 1922 eut à nouveau lieu la bénédiction des nouvelles cloches par Mgr le Vicaire Général Kretz, remplaçant en dernière minute Mgr l’évêque Charles Ruch empêché.
Les nouvelles cloches pèsent respectivement :
La grande cloche « Saint Joseph » 2 650 kg de tonalité
« DO »
La cloche de midi « Saint Martin » 1 150 kg de tonalité « FA »
La cloche du sel « Sainte Marie » 760 kg de tonalité « SOL »
La cloche de la messe « Saint Sixte » 575 kg de tonalité « LA »
La cloche de baptême « Saint Florian » 340 kg de tonalité « DO »
5 475 kg
L’organiste titulaire de l’église paroissiale d’Erstein a été amené le 14 Février 1922 à Colmar pour vérifier la tonalité effective des cloches. En 1923, le mécanisme des trois grosses cloches fut mécanisé et électrifié.
Les coûts se sont élevés à :
Pour les cloches
77 447,15 Frs
Pour le mécanisme électrifié 18 275,00 frs
Total des dépenses 95 722,15 frs
Recettes 78 275,00 frs (dont 67 362,10 frs collectés)
Subvention de la commune 17 445,15 frs
La vieille cloche « Saint Florian » a été cédée à la commune de Bolsenheim pour 5 000 frs.
Sur les nouvelles cloches figurent les mentions suivantes :
1. Anno Domini 1921. In honorem Sancti Josephi protectoris Ecclesiae. Gloria Patri et Filioet Spiritu Sancto. J. Clauss parocho et rectore ecclesiae in Erstein. J. Phil Kornmann praeposito communitatis in Erstein, Ignace Woerth scriba communitatis.
Patrini: Georgius Nicolas, Eugen Ringeisen, Coelest. Andres.
Matrinae: Dr. M. Ringeisen nata Adam, M. Jos. Kornmann nata Jehl,
Paulina Vetter nata Comte.
2. Anno Domini 1921. In honorem Sti. Martini patroni paroeciae. Vivos voco, mortuos plango, fulgura frango. J. Clauss parocho et rectore ecclesiae in Erstein, J. Phil. Kornmann praeposito communitatis in Erstein, Jos. Riehl sacrista.
Patrini: Mart. Andres, Alph. Nothis, Eug. Muller.
Matrinae: M. Jos. Offenstein, nata Vogeleis, Josepha Berger nata Heitz, Leonia Neff.
3. Anno Domini 1921. In honorem B. Mariae Virginis. Ave Maria gratia plena. J. Clauss parocho et rectore ecclesiae in Erstein, J. Phil. Kornmann praeposito communitatis in Erstein.
Patrini: Antonius Hellmann, Josephus Volk.
Matrinae: Johanna Ringeisen nata Klein. Maria Frantz nata Ludwig.
4. Anno Domini 1921. In honorem Sti. Sixti. Pax horninibus bonae voluntatis. J. Clauss parocho et rectore ecclesiae in Erstein, J. Phil. .Kornmann praeposito communitatis in Erstein.
Patrini: J. Phil. Burger, J. Phil. Bapst.
Matrinae: Virginia Sadler nata Wolff, Josepha Kieffer nata Hellmann.
5. Anno Domini 1921. In honorem Sti. Floriani. Sinite parvulos venire ad me. J. Clauss parocho et rectore ecclesiae in Erstein, (. Phil. Kornmann praeposito communitatis in Erstein.
Patrini: Georgius Heller, Paulus Schwab.
Matrinae: Maria Riegert nata Ringeisen, Ludovica Willer.
Sonneries
Tout d'abord, les cloches furent mises en action à l'aide de cordes, pour les deux plus grandes de la terrasse du clocher, pour les trois autres à partir de la tribune de l'orgue. En 1923 trois de ces cloches furent actionnées électriquement ; puis plus tard suivirent également les deux autres.
En général, les cloches sonnaient le matin, à midi et le soir pour l'angélus. Pour les offices, elles furent actionnées deux fois, une demi-heure avant ce dernier puis dix minutes avant le début de la messe. Lors des grandes fêtes, à la Saint-Jean, on sonnait également le bourdon.
Les dimanches et jours de fête, durant l'office, on faisait tinter la petite cloche de l'évangile, à l'élévation, durant le magnificat et le salut. Toutes les cloches sonnaient durant le «Te Deum » ainsi que durant le Gloria le jeudi saint. Elles restaient ensuite muettes jusqu'au samedi saint lors du Gloria. Lors de la venue et du départ d'un évêque, on les mettait également en action, de même que durant les processions. Les cloches appelaient également les adolescents à l'instruction religieuse le dimanche matin.
En ce qui concerne le glas, ce furent :
Sur le plan communal, les cloches sonnaient à l'occasion:
La sonnerie des cloches fût interdite durant la guerre de 1914-18 Elles n'ont donc pu annoncer le décès du Pape Bénédicte. La coche de 10h00 se tût en 1939 jusqu'après la fin de la seconde guerre mondiale.
Après celle-ci, toutes les cloches reprirent leur place dans la vie quotidienne. Intimement liées à notre existence, l'histoire, nous le confirme, les cloches nous annoncent joies, peines et catastrophes. Elles sonnent lors de notre baptême, de notre mariage et de notre décès. Elles nous accompagnent dans les grandes étapes de notre vie et partagent avec nous les sentiments qui nous animent.