Association pour la préservation et la conservation

du patrimoine culturel

et traditionnel

d' Erstein

 

 

 

 

 

Notre devise :

Conserver le passé,

dans le présent,

pour pouvoir le transmettre

au futur

 

 

 

 

 

 

Le premier site a été créé le

1er novembre 2012

par son webmestre

et propriétaire

Jean Louis Eschbach

sous la dénomination

Vieil-Erstein.fr

 

Il a été clos le

1 / 7 / 2018

avec 600 000 clics

à son actif.

 

Ce nouveaux site a été ouvert le

1er Janvier 2018

Il appartient désormais à l'association et est mis en oeuvre par :

 

Jean Louis ESCHBACH

 

 

 

 

 

 

 

Ancienne version du       site Vieil-Erstein.fr

 

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COMMUNIQUES

 

 

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 les 3èmes mardi

de chaque mois

 

 

Réunion

 du   comité

 

à 20h en la

salle Conrath

de la Maison

des Œuvres

 

 

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Assemblée générale

2022

de l'association

prévue le 31 mars 2023

 

à 20h en la

salle Conrath

de la Maison

des Œuvres

 

 

 

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Juin ou «Brachmonat» (mois des jachères)

 

Pentecôte ou « Pfingsten ».

Cette fête chrétienne rappelle comment le Saint-Esprit est descendu sur les apôtres qui étaient réunis à Jérusalem. Le lundi, dans certains villages du Kochersberg, de l'Alsace Bossue et du Hanau-Lichtenberg, les jeunes gens avaient l'habitude de passer dans les rues en faisant claquer leurs fouets devant l'habitation de leur fiancée (« Das Peitchenknallen »). À l'origine, cette pratique était destinée à éloigner les mauvais esprits que l'hiver avait apportés avec lui, ainsi que les feux-follets.

 

Toutes les cérémonies entourant Pentecôte doivent sûrement remonter à de vieux cultes agraires où on sacrifiait l'esprit de la végétation pour que la Nature donne une récolte abondante.

 

La Trinité ou «Trinitatis ».

Le sel est le symbole de la Trinité. Autrefois le prêtre passait dans toutes les maisons du village pour bénir le sel.

 

24 juin, jour de la Saint-Jean, solstice d'été.

Un des buts premiers des feux allumés lors de cette nuit est de délivrer les hommes et les animaux de l'emprise des sorcières. Ainsi, au début de notre siècle, on avait encore l'habitude, à Urbeis, de jeter des rameaux bénis et des branches vertes dans les feux afin de produire une épaisse fumée. On conduisait les animaux à travers cette fumée répu­tée pour ses propriétés protectrices. On pense aussi que quelqu'un doit mourir par la foudre ou par la noyade. Cette croyance doit remonter aux temps pré-chrétiens où il était d'usage, dans certaines peuplades, d'offrir un sacrifice humain au moment où le soleil commençait à décliner. À l'époque chrétienne, les gens ont pensé que la mort d'un homme était là pour compenser celle de Jean-Baptiste.

 

Lors de cette journée on commence la fabrication des sirops dont on servira, en hiver, quelques petits verres

à la famille et aux amis pour les fortifier et pour éloigner d'eux toute maladie. En général ce sirop est à base de

noix vertes («Nussewasser»). Enfin, ce jour-là, on doit s'abstenir d'aller dans la cave et de manipuler le vin. On

peut cependant recueillir la rosée du matin, qui sert à enlever les taches de rousseur (« Sommersprossen »).

 

 

Juillet ou «Heumonat» (mois de la fenaison)

 

 

12 juillet.

À Urbeis, on pense que si quelqu'un monte dans un arbre ce jour, il risque de tomber et de se blesser très sérieusement.

 

15 juillet, jour de la Saint-Henri.

Ce saint, qui a exercé les fonctions d'empereur, est mort en 1204. À Liebsdorf, on pense qu'un homme doit, ce jour-là, se suicider par pendaison, qu'un deuxième doit se noyer et qu'un troisième doit se tuer en tombant d'un arbre ou d'un échafaudage.

 

 

22 juillet, jour de la Sainte-Marie-Madeleine.

C'est un personnage biblique dont les Evangiles nous disent que le Christ chassa sept démons qui habitaient en elle. Elle eut aussi la joie de voir la première le Ressuscité. Ce jour est en rapport avec les forces de vie et de croissance. Ainsi, on cou­pait autrefois les cheveux des jeunes filles afin que leur chevelure devienne aussi longue que celle de Marie-Madeleine.

 

25 juillet, jour de la Saint-Jacques.

Ce personnage biblique était le frère de Jean et le fils de Zébédée. Avant de suivre le Christ comme disciple, il possédait une barque de pêche sur le lac de Génésareth. On conseille aux gens de manger beaucoup d'ail afin de ne pas mourir avant la fin de l' année.

 

 

Août ou « Erntemonat » (mois des récoltes)

 

1er août, jour présumé de la chute de Lucifer,

il ne faut pas faire de saignée, sinon le malade mourra au bout de quelques jours.

 

S'il pleut le 5 août, les vignes risquent d'être attaquées par le gel en automne (Wintzenheim).

 

10 août, jour de la Saint-Laurent.

Ce saint a été torturé et mis à mort en l'an 258 sur un gril sous lequel on avait allumé un feu de charbon. Les gens pensent que si on creuse un trou entre onze heures et midi, on doit trouver du charbon (Fislis, Kiffis).

 

15 août, jour de l'Assomption de la Vierge.

À partir du XVIe' siècle, l'Église catholique procédait, lors de cette journée, à la bénédiction des plantes médicinales (« Kritterbusche »). Voici, d'après le botaniste E. Kapp, quelques plantes médicinales très usitées: la grande pimprenelle, l'her­be de Saint-Jean, l'aigremoine, la verveine, la petite centaurée, l'absinthe, le boucage, la carotte sauvage, l'herbe-aux-chats et le panais. Dans la période comprise entre le 15 août et le 8 septembre (naissance de la Vierge), on pouvait aussi récolter les quatre grandes plantes médicinales efficaces contre les forces démoniaques: le millepertuis, la verveine, la pervenche et la mandragore.

 

17 août, jour très néfaste, il faut s'abstenir de tout voyage.

 

 

Septembre ou « Herbstmonat » (mois d'automne)

 

1er septembre, jour de la Saint-Gilles.

À Hohwarth, on fête encore aujourd'hui ce saint qui est réputé pour guérir les maladies des oreilles. Après les cérémonies officielles, les personnes désireuses de s'assurer contre les différentes maladies affectant le conduit auditif, s'approchent de la statue du saint et penchent leur tête afin que leurs oreilles entrent en contact avec un doigt du saint.

 

D'après certaines personnes, les trois premiers jours de ce mois sont très néfastes.

 

Dans un livre de médecine populaire datant du XVIII' siècle, lors de l'équinoxe d'automne, c'est-à-dire du 22 au 23 septembre, entre onze heures et midi, on

conseille de déterrer la «racine de Saint-Michel », dont la fleur se nomme colchique commune. Cette plante

doit préserver du «mauvais air » et de toute maladie contagieuse.

 

Octobre ou « Winmonat » (mois du vin)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Novembre ou « Wintermonat» (mois de l'hiver)

 

1er novembre, Toussaint ou «Allerheiligen ».

Celui qui passe très près d'un cimetière après l'angélus du soir

(« Betglock ») peut entendre les morts parler.

 

Les rites que l'on peut rencontrer lors de cette fête sont des rites de type conjuratoire. On veut, par un certain nombre de pratiques, se concilier les âmes des ancêtres. Cependant, il faut nettement distinguer deux fêtes qui sont souvent confondues dans la mentalité populaire : la Toussaint, 11 novembre («Allerheiligen »), et le jour des morts, 2 novembre

(«Allerseelen »).

 

La fête de la Toussaint remonte au VIP siècle de notre ère, lorsque le pape Boniface IV dédicaça l'ancien temple du Panthéon à Rome. À partir de ce moment, le temple était consacré à la Vierge et aux martyrs, c'est-à-dire à tous les saints.

 

2 novembre, Jour des morts ou «Todesdaj ».

Quant au jour des morts, il a été introduit au XIe siècle par le prieur de l'abbaye de Cluny qui décida que le 1er novembre, après les Vêpres, on sonnerait la cloche des morts et que la messe du lendemain devrait être consacrée au repos de toutes les âmes. Cette décision s'étendit d'abord à toutes les abbayes cisterciennes, et par la suite à l'ensemble de l'Église catholique.

 

Dans la vallée de la Bruche, il y a quelques décennies, on respectait encore très scrupuleusement les coutumes entourant ces deux jours. Après les Vêpres des morts, toute la paroisse se rendait en procession au cimetière. Le glas tintait jusqu'à huit heures du soir, pour rappeler à tous le souvenir des morts. Après les Vêpres, on mangeait dans les auberges ou dans les familles des noix et des noisettes. À la tombée de la nuit, les jeunes gens plaçaient au cimetière, ou en d'autres endroits du village, des betteraves auxquelles ils avaient donné, en les

vidant, l'aspect d'un crâne humain. Ils mettaient dans la cavité une bougie ou une petite lampe à huile. On

peut imaginer l'effet que devaient produire ces «revenants» sur la population !

 

30 novembre, jour de la Saint-André.

Ce saint est le patron des vieilles filles. La nuit est réservée aux vieilles filles qui désirent connaître leur avenir conjugal.

 

Décembre ou « Weilinachtsmonat» (mois de la nuit bénie)

 

Le 1er décembre, jour anniversaire de la destruction de Sodome et Gomorrhe, est particulièrement néfaste pour les naissances. Il faut aussi s'abstenir de faire des saignées.

 

4 décembre, jour de la Sainte-Barbe.

Ce jour est propice pour connaître l'avenir des cultures. Pour cela, on coupe des branches d'arbres fruitiers (cerisier, pommier et prunier) et on les met dans l'eau. Quand ces rameaux de la Sainte-Barbe (« Barwarastrissele ») commencent à fleurir vers la veille de Noël, c'est de bon augure : les cultures réussiront à souhait dans l'année à venir, mais dans le cas contraire — les boutons restant fermés — c'est la disette qui s'installera.

 

6 décembre, jour de la Saint-Nicolas.

Dans les milieux catholiques et protestants, il y a encore quelques décennies, dans la nuit du 5 au 6 décembre,

un jeune homme se déguisait en évêque et, accompagné du Père Fouettard (« Hans Trapp ») passait dans

tout le village pour distribuer des sucreries aux enfants. Il faut voir dans ce « Hans Trapp » une survivance

des mythologies germaniques où il est affirmé que Wotan passe une fois par an sur terre pour récompenser

les familles méritantes et pour punir les autres familles S'il pleut ce jour, les vignes risquent d'être attaquées

par le gel dans les jours suivants (Wintzenheim).

 

Le 8 décembre,

à Oberbruck (région de Thann), on ramassait de la neige qu'on faisait fondre et qu'on mettait ensuite dans

une bouteille. L'eau ainsi obtenue passait pour guérir facilement les brûlures.

 

Christkindel und de Hans TRAPP

Le 24 décembre est dédié à Adam et Eve.

En ce jour, il faut s'abstenir de manger des pommes, sinon on risque de contracter des ulcères dangereux et de mourir (Friesen, Tagolsheim). Le choix du 24 décembre pour Adam et Eve est logique. Il est à mettre en rapport avec les textes bibliques qui présentent le Christ comme le Nouvel Adam qui sauvera toute l'humanité Le thème de l'Ancien et du Nouvel Adam apparaît aussi dans les anciennes décorations du sapin de Noël. En effet, on y fixait des pommes rouges (Ancien Adam) et des hosties (Nouvel Adam). Les pommes rouges devinrent par la suite des boules rouges et les hosties se transformèrent en petites gâteaux (« Bredele »).

 

Dans la nuit de Noël, on commémore la venue sur terre du Sauveur. Beaucoup de croyances populaires sont

liées à l'idée de la lumière et du commencement de la victoire des forces de vie sur les forces de mort. C'est la

période où les jours commencent à redevenir plus longs.

 

Le thème de la réconciliation entre les hommes et le monde animal et végétal est, lui aussi, présent dans les croyances populaires de Noël. À Gunstett, on mettait de la soude dans les nids des poules afin que les oeufs de l'année ne pourrissent pas. On mettait aussi des cendres dans le jardin afin que la terre fût très fertile. Encore aujourd'hui, on pense que les animaux peuvent parler un langage humain la nuit de Noël.

 

La messe de minuit est entourée de nombreuses croyances populaires. Dans la région de Guebwiller, au début de l'office religieux, on mettait une bouteille de vin sur la table de la maison familiale. Si le vin moussait pendant la consécration, on était assuré d'avoir une bonne année à vin. À Ribeauvillé et à Ammerschwihr, dès que les

cloches annonçaient la messe de minuit on jetait un verre de vin tiède dans les tonneaux de vin et de vinaigre.

À Niedersept, on croyait pouvoir reconnaître les voleurs au moment du chant du Gloria. À Münchhausen (région

de Bouxwiller), on pensait voir les défunts si on sortait de l'église au moment de la consécration. Il semble que

les morts font une procession autour de l'édifice religieux.

 

Les hordes de Wotan

À Hipsheim, on conseillait de prendre dans la poche douze petits morceaux de bois différents et de regarder à travers le trou de la serrure du lieu de célébration. Normalement, on devait apercevoir la sorcière près de l'autel. Il fallait cependant se dépêcher de rentrer, sinon on était en danger de mort.

 

Les jours entre Noël et Epiphanie

sont significatifs pour l'année à venir. Encore maintenant, dans de nombreuses fermes, on découpe un oignon en douze tranches. On met du sel sur chaque tranche qui représente un mois de l'année. Si le sel devient mouillé, le mois en question sera pluvieux. Par contre, à du sel resté sec correspondra un mois sec et ensoleillé. On appelle ces jours les « Lostage » ou « Losdaj » (même racine que « Los Losung » qui signifie mot d'ordre). Ceci est à mettre en rapport avec les mythologies germaniques où il est

affirmé que Wotan passe sûr terre avec son cortège bruyant pendant douze jours de l'année. Il chasse, visite

les familles et punit les méchants, Dans certains villages les « Lostage » vont du 11 au 12 janvier (Imbsheim).

 

Le 27 décembre,

on doit commencer la fabrication d'un sirop à base d'orange, le « Johannisminne ». On prend une orange dans laquelle on plante 40 clous de girofle, ensuite on la met dans un pot de grès et on la recouvre de schnaps et d'eau sucrée. Ce philtre, qui est bon à Mardi Gras, passe pour être un puissant fortifiant. Si le soleil brille le 28 décembre et s'il meurt un enfant, il en mourra encore beaucoup d'autres l'année suivante.

 

 

La nuit du 31 décembre au 1 janvier,

qui marque la frontière entre deux années, a toujours été entourée de nombreuses croyances concernant l'avenir. Encore aujourd'hui, dans certains milieux protestants, on a l'habitude de laisser les enfants ouvrir la Bible ou le livre des cantiques avec un couteau ou avec une aiguille à tricoter. On interprétera l'avenir suivant la page désignée. Ainsi, un cantique de baptême correspondra à une naissance, un cantique de mariage à une union future, enfin un cantique d'enterrement à une mort dans la famille.

 

Toujours dans les milieux protestants, le culte de fin d'année passe pour permettre de découvrir les sorcières. Pour cela, il suffit d'aller dans le temple au moment de l'office et de se mettre dans un coin afin de bien pouvoir observer toute l'assistance. Au moment de la bénédiction du pasteur, les sorcières doivent se retourner car elles ne supportent pas la bénédiction.

 

Au XIXe siècle, certains paysans avaient l'habitude d'aller dans le verger souhaiter la bonne année aux arbres. À Oberhoffen, on pensait que si on détruisait les monticules de taupes lors de cette nuit, on était assuré que ces bêtes ne reviendraient plus pendant toute l'année.

 

À l'origine, le bruit fait pour saluer la venue de la nouvelle année (coups de feu, coups de klaxon, pétards), servait à éloigner les mauvais esprits de l'année écoulée.

 

Les jours de la semaine

 

Le lundi est un jour assez défavorable car il est placé sous le signe de la lune. On pense qu'un mariage célébré un lundi donnera des époux lunatiques. Par contre, le mardi est un jour faste. Cela remonte à d'ancienne croyances romaines et germaniques. Il faut savoir que, chez les Romains, ce jour était consacré au dieu Mars (« Martie dies ») qui ne passait pas uniquement pour le dieu de la guerre, mais aussi pour un dieu générateur de nombreuses bénédictions. D'autre part, chez les Germains, ce jour était consacré au dieu Ziu qui était favorable au mariage (d'où l'alsacien «Ziischdig» pour désigner le mardi).

 

Le jeudi est lui aussi un jour faste. Chez les Romains, c'était le jour de Jupiter. Chez les Germains, le jeudi était aussi un bon jour, et particulièrement pour les mariages, car il était consacré au dieu Donar favorable aux unions. Le vendredi est très néfaste car il est le jour de la cruci­fixion du Christ. Il faut s'abstenir de tout voyage.

 

Au XVIIe siècle, d'après Hans Moscherosch, les Alsaciens pensaient qu'il fallait se couper les ongles et les cheveux un vendredi pour jouir d'une bonne vue et d'une excellente ouïe. On retrouve encore aujourd'hui quelques traces de cette croyance en Alsace Bossue.

 

Enfin, le dimanche est un jour très favorable car il rappelle la résurrection du Christ. C'est aussi le jour du soleil (« Sonntag ») qui est l'astre de la vie. Les enfants nés ce jour (« Sonntagskinder ») ont beaucoup de chance dans leur vie.

 

 

Les croyances populaires et les maladies

 

Médecine officielle et médecine populaire

 

Même si l'Alsace est une région où la densité en lits d'hôpitaux, en médecins généralistes, en médecins spécialistes est assez bonne, on constate néanmoins, quand on fait des enquêtes sur le terrain, qu'il existe un nombre impressionnant de guérisseurs et de rebouteux de tous genres: La clientèle de ce personnel para-médical, au lieu de diminuer avec les années, va en augmentant. Il y a quelques décennies, on expliquait ce phénomène par l'ignorance des gens. À l'heure actuelle, une telle explication ne tient plus. À notre avis, ce qui pousse les gens chez les rebouteux est, d'une part, l'efficacité de certains remèdes que

ces personnes prescrivent et, d'autre part, la peur de la médecine officielle.

 

Dans ce monde para-médical, on rencontre différentes catégories d'individus. Il y a tout d'abord les rebouteux qui se livrent à la chiropraxie. Ils soignent uniquement les foulures, les luxations et les fractures des membres. Ils portent différents noms : « Knochebrecher » (celui qui brise les os), « Knocheflicker » (celui qui raccommode les os), « Knocherichter » (celui qui met les os en place), « Knocheschlosser » (le serrurier des os), « Bänbrecher » (celui qui brise la jambe), « Bänrichter » (celui qui redresse la jambe), « Nerfemann » (l'homme des nerfs). Cette fonction est généralement assurée par des hommes, mais quelques femmes se trouvent aussi dans la profession.

 

Il y a quelque décennies, il y avait un « Knochebrecher» très connu à Rahlingen (Lorraine). Toutes les personnes souffrantes de l'Alsace Bossue venaient à son domicile pour se faire soigner par lui. On l'appelait : «De aide Rahlinger» (Le vieux de Rahlingen). Le matin, avant d'aller soigner ses malades, il allait

boire à l'auberge. L'alcool était destiné à lever les inhibitions.

 

Son père, lui aussi, était déjà spécialisé dans ce domaine. Les gens de la région racontent qu'il eut cette

vocation alors qu'il se trouvait près d'un calvaire sur une route de l'Alsace Bossue. Un pied de la statue du Christ

gisait par terre. Notre home, le ramassa pour le fixer à la statue. Tout à coup, il entendit une voix venant du ciel

qui disait : « Von nun an wirst du alle Knochenbrüche heilen können. » (À partir de maintenant tu pourras guérir

toutes les fractures des os).

 

À Saint-Blaise (près de Schirmeck), il y avait aussi un spécialiste très connu dans le domaine des luxations et

des fractures. On l'appelait: « D'Lindberg von Saint-Blaise ». Cet homme s'était spécialisé dans la guérison des descentes d'estomac et des affaissements de la voûte plantaire. Sa fille, semble-t-il, aurait continué dans ce

domaine, mais elle aurait eu beaucoup moins de succès que le père. À Wilwisheim, il y a quelques années,

une femme, appelée « Knoche Marie » (la Marie des os) ou « Dickemarie » (la grosse Marie), soignait les

luxations et les foulures. Près de Dabo, un homme surnommé « D'Nerfemann » (l'homme des nerfs), soignait

les hernies discales.

 

Jardin des plantes médicinales à l'Ecomusée

Il y a ensuite ceux qui donnent à leurs malades des plantes pour faire des tisanes. On les appelle: «Kurpfuscher» ou «Kritler». (Le mot «Kriller» vient de l'allemand «Kraut», l'herbe). Ces plantes ont été soit achetées à la droguerie ou récoltées dans les champs et dans les montagnes vosgiennes.

 

On peut classer en cinq catégories les tisanes prescrites:

  • Il y a les tisanes dépuratives, laxatives, purgatives données aux obèses
  • Il y a les tisanes diurétiques dont le but est de stimuler le fonctionnement des reins. Elles sont données aux obèses et à ceux qui ont des problèmes digestifs.
  • Il y a les « tisanes féminines », dont le but est d'activer les glandes et le bas-ventre en vue de stimuler des règles insuffisantes.
  • Il y a les tisanes antihémorragiques utilisées au cas où la femme est trop maigre et où elle a des règles           trop abondantes.
  • Il y a enfin les tisanes calmantes du système nerveux. Elles sont prescrites aux alcooliques, aux femmes surmenées, à ceux qui souffrent d'insomnies.

Parfois, ces personnes recommandent à leurs malades des recettes connues de toutes les grands-mères 

alsaciennes : sirop de mûres ou sirop de baies de sureau contre la toux ; tisane de camomille contre les

inflammations des paupières ou les maux d'estomac, « Buchwee, Kamilletee » (maux d'estomac, tisane de

camomille) ; arnica macéré dans de l'alcool contre les hématomes ; décoction de cumin ou tisane de menthe

contre les maux d'estomac ; tisane de cynorrhodon pour la diurèse ; tisanes de graines de pavot contre les

insomnies (« Monhüschletee »).

 

Dans cette catégorie de rebouteux se servant de plantes, il faut aussi classer un cas particulier : le

« Schlappepader » (le moine aux pantoufles) appelé aussi le « père-savates » outre Vosges. Cet homme

demandait à ses malades de lui apporter une de leurs pantoufles ou un de leurs souliers. À l'odeur de la

pantoufle et à la manière dont elle avait été usée, le rebouteux formulait son diagnostic. Ensuite, il donnait

à ses malades des plantes qu'il avait lui-même récoltées. Il habitait près de Sarrebourg, mais une grande

partie de sa clientèle venait de l'Alsace.

 

Certains « Kritler » se spécialisaient dans une maladie. Ainsi, il y a quelques années, vivait à Hoerdt une

paysanne qui soignait les troubles du foie avec une tisane dont elle avait élaboré la composition. On l'appelait:

«D 'Hoerdterlewerkät » (la Catherine de Hoerdt qui soigne les troubles du foie). Cette femme communiqua

sa recette au droguiste de Hoerdt.

 

Nous trouvons les rebouteux prescrivant de l'argile blanche (kaolin), sous forme de compresses chaudes ou

froides ou de solutions aqueuses qu'on avale. L'usage des compresses (pour les crampes d'estomac, les

maux de tête, les luxations, etc.) se fait selon l'ancienne loi des contraires (contraria, contrariis curantur)

datant de l'antique médecine humorale. Parfois, ces personnes donnent aussi des pommades à leurs clients.

Ces pommades sont souvent à base d'huile de lavande ou de millefeuilles (« Johannis Oel »). Elles ont des

vertus lénifiantes. Les gens pensent qu'une pommade, pour être efficace, doit bien sentir. Ce qui sent bon

est signe de vie, ce qui sent mauvais est signe de mort.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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